Chapitre 14 (Preston)

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— Bon sang, qu'est-ce qui t'es arrivé ?

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— Bon sang, qu'est-ce qui t'es arrivé ?

Je n'ai même pas le droit à un « bonjour » de Mia lorsque je lui ouvre la porte, au lendemain de l'incident, samedi, à l'heure du dîner. À peine est-elle entrée dans l'appartement qu'elle prend mon menton entre ses doigts, m'oblige à tourner le visage vers la lumière et examine ma blessure.

Arcade sourcilière et pommette ouvertes, quelques points de suture permettent à tout ce carnage de cicatriser. Dieu merci, mon nez a été épargné.

— Tu t'es battu ?

— Ouais, avec une table en fer.

— Comment t'as fait ton compte ?

Je déglutis. J'aurais aimé ne pas avoir à aborder le sujet. J'imagine déjà sa réaction lorsqu'elle l'apprendra mais, plus vite nous en aurons parlé, plus vite nous pourrons passer à autre chose. C'est au moment où elle débouche la bouteille de vin qu'elle a elle-même apportée que j'avoue :

— Disons que... ma dernière entrevue avec Joshua a été... houleuse.

— C'est lui qui t'a fait ça ?!

Elle pose la bouteille sur l'îlot central de mon appartement et vient reprendre mon menton entre ses doigts pour mieux regarder ; comme si connaître l'auteur des faits rendait la blessure différente de celle qu'elle a déjà observée quelques secondes plus tôt à peine.

— J'hallucine, commente-t-elle. Comment ?

— J'ai voulu le pousser dans ses retranchements. J'ai pas compris que ce n'était pas le moment.

— Il t'a frappé ?

— Non, avoué-je.

Je lui raconte brièvement ce qui s'est passé. Le moment est flou, en raison de la commotion cérébrale que je me traîne depuis hier, mais ce n'est pas grave. Ça aurait pu être pire que ça. D'ici quelques semaines, malgré de fines cicatrices, cet incident ne sera qu'un lointain souvenir.

— Il n'aurait quand même pas dû, acte-t-elle. T'es là pour l'aider, bon sang, à quoi il joue ?

— Il est bien plus traumatisé, et a bien plus de secrets, que je ne le pensais.

Il n'était pas prêt à parler et je regrette de l'y avoir poussé, surtout après ses révélations concernant ses dessins. J'aurais dû me contenter de ça, ne pas trop creuser, lui laisser du temps... mais non. À en vouloir toujours plus, à vouloir voler trop haut, je me suis brûlé les ailes. Et je regrette.

— Ce n'est pas une excuse, Preston.

Pour moi c'en est une. Je ne lui en veux aucunement. Dans cette histoire, celui contre lequel je suis le plus en colère c'est moi. Je n'aurais pas dû le pousser ; pas alors que je voyais très bien dans quel état il était.

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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