L'insolente

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Regarde-là

Elle danse dans les favelas

Sa robe a la couleur du lilas

Et ses yeux se meurent dans l'au-delà


Regarde-là

On l'appelle p'tite Lily

Elle valse comme une fleur désarmée

Que la vie n'a jamais su combler


Regarde-là

Elle voit ce que les autres ne voient pas

Et casse les carapaces

À coups d'orgueil, à coups d'audace


Les écrivains sont des monstres

Car les belles œuvres ne s'écrivent pas

Avec de bons sentiments

Mais avec de l'encre de larmes et de sang


Cette fille-là

Gribouille dans ses cahiers

Un tas de maux violacés

Délavés par une vie de papier


La mort ne l'intéresse pas

Elle provoque le risque

Et se fout qu'elle existe

Comme le jour du trépas


Devenir funambule

Prendre de la vitesse

Flirter avec les limites

S'abreuver d'adrénaline


Elle plonge dans le monde

Dévorant les secondes

Et dans sa désinvolture

Elle perce les armures


Regarde-là

Elle chevauche en amazone

L'étalon de Zoro

Se prenant pour l'Al Capone

Des actes immoraux


Regarde-là

Elle court sur l'île du dédain

Brisant des plaques de verglas

Comme un fracas de mots anodins

La vie est un film de rien


Regarde-là

On l'appelle la p'tite Lily

Ses cheveux sont blonds

Et sa bouche rose bonbon


Regarde-là

Il paraît qu'elle a rêvé d'être une artiste

À l'âme pacifiste

Aux récits idéalistes

Mais elle se débat

Dans le pessimisme

De son surréalisme

En faisant pleurer de ses idées brutes

Les âmes sensibles des grands mélancoliques


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