Plume lourde

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Qui sommes-nous dans ce théâtre

Des morts-vivants aux coeurs d'albâtre

Ou des colosses aux pieds d'argile

Qui jubilent en terres hostiles ?


Elle aurait voulu

Ne jamais devoir écrire

Ni ces livres, ni ces poèmes, ni ces nouvelles

Car le bonheur ne fait pas les mots

Ce sont les maux qui dictent

Les pages qui défilent

À la lueur des monstres volubiles


Le langage est un couteau

Qui ouvre les vérités

Peut-être est-il une arme

perçant les cœurs à sang


L'encre coule sur le papier

La liberté comme une nécessité

La nudité d'une âme lue

Peut-elle se cacher

Dans le buvard tâché ?


C'est un électron libre détaché

De l'amour en centre de gravité

Elle danse à vue de nez

Sans contour pour se repérer


Dites-moi qui elle est

Et je vous dirai

Comment l'apprivoiser

Sans la brusquer


Elle est la somme totale

De tout ce qui l'a précédée

De tout ce qu'on a fait d'elle

Et pour la comprendre un peu

Il faudrait avaler tout un monde


Elle ne ressent plus rien

Avançant en scaphandre

Dans les sombres méandres

De l'existence en pointillé


Elle a vu la mort dans les yeux

Et cette présence

Ne la quittera jamais

Son être est comme un livre

Aux pages gondolées


Il y a dans la vitre

Comme un souvenir au goût de nitre

Certaines histoires ne commencent

Qu'en traversant le miroir


Faire exploser les carcans

Et courir dans le vent

Comme une fuite en avant

Pour échapper au temps


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