le voile obscure

Chapitre 17

Comme tous ces derniers matins, je fus réveillée par la voix d'Harvey annonçant que nous devions lever le camp d'ici peu, et que nous devions nous lever. La luminosité qui passait à travers mes paupières me semblait pourtant plus forte que d'habitude.

Ce n'est que lorsque je daignais ouvrir les yeux que je me souvins. Nous n'étions plus en forêt, et tout cela n'était pas seulement un mauvais rêve. Bien... Cette journée promettait d'être enrichissante.

Quand nous étions au café de La Plume Bleue, Harvey avait expliqué le programme général du camp, et celui de son groupe tout particulièrement. D'après mon téléphone, il était sept heures du matin, donc le programme commençait déjà. Si mes souvenirs étaient bons, ils commençaient toujours par aller courir une petite demi-heure avant d'aller manger.

Je me levais, enfilais des vêtements de sport, attachais vulgairement mes cheveux, et sortie.

Harvey, déjà près, était assis à la grande table qui trônait au centre de la pièce. Il observait des feuilles de papiers. Lycia, qui était sortie quelques secondes avant moi, attrapa l'un d'eux.

-Hey ! s'exclama-t-elle. Ils nous ont rajouter du temps libre, on va enfin avoir le temps de se reposer pour de vrai.

-Sérieux ? demanda Jeremy en sortant de sa chambre. Trop génial !

-Je dois vous rappeler qu'on est pas là pour se reposer ? Dit Harvey.

-Ouais, enfin s'ils veulent des petits soldats fonctionnels et capable de se défendre, il faut bien qu'on se repose un peu, répondit Jeremy.

Je m'approchais de la table en demandant ce qu'ils regardaient.

-Nos emplois du temps respectifs, répondit Harvey. Le tiens n'est valable que pour aujourd'hui, tu vas constituer le définitif avec Annie, tout a l'heure.

Lorsque Luis et Aésia sortirent à leur tour, Harvey se leva, et sortit du chalet en premier. Il nous fit nous étirer durant quelques minutes, avant de se mettre en tête de ligne et de se mettre à courir.

Tout en suivant le petit chantier qui reliait les chalets a de grands bâtiments que je supposais être les bâtiments principaux du camp, nous nous éloignions peu à peu du centre pour rejoindre une partie beaucoup plus vide.

De l'entrée jusqu'ici, tout était fait de chemins de sables et de bâtiments régulier, mais maintenant que nous nous éloignions, je réalisais que le gros du camp était constitué de plaines et de foret.

A plusieurs reprises, nous croisâmes d'autres groupes, toujours par six, parfaitement ordonnés, tous trottinant au même rythme, sans paraitre fatiguer le moins du monde. Pourtant, cet aspect presque militaire n'était qu'une façade. Tout les groupes semblaient s'amuser à courir tous ensemble. Ils avaient tous l'air de jouer, à essayer de courir toujours plus vite sans s'épuiser, et chanter de tous leurs poumons, et parfois, certains avaient l'air de sautiller joyeusement plutôt que de courir.

Quelques temps plus tard, nous étions dans une immense salle qui servait de réfectoire. Plusieurs dizaines de grandes tables prenaient place, la plupart déjà pleines à craquer.

Pour le petit déjeuné, des myriades de fruits étaient proposer, et a peu près tout ce que l'on pouvait imaginer pour un premier repas très équilibré. Je savais par les explications d'Harvey que, sauf exception, les groupes se séparaient lors des repas, pour former des tables par espèce : vampires avec vampires, loups garous avec loups garous, sentinelles avec sentinelles et cetera. Malheureusement pour moi, les espèces ne se distinguaient pas physiquement les unes des autres, et il aurait été difficile de simplement deviner où étaient les sentinelles. Au fond de la salle, je trouvais une petite table, assez large pour seulement trois ou quatre personnes, et m'y installait, seule.

Les fraises dans mon assiette étaient parfaitement mures, et sucraient tout juste assez mon bol de yaourt nature. Alors que j'avalais mon repas, quelqu'un s'assit discrètement face a moi.

-Tu ne mange pas à ta table habituelle ? demandais-je a Luis, qui avait la tête tellement baissée que je cru que son nez allait finir directement dans son assiette.

-Non, répondit-il, j'apprécie pas vraiment les autres sorciers, et ils ne m'aiment pas vraiment non plus. Je mange presque toujours ici, c'est plus calme. Répondit-il.

-Ho, désoler, j'ai pris ta place habituelle, c'est ça ?

-C'est pas grave, au moins j'ai une peu de compagnie cette fois, dit-il avec un sourire timide.

Le petit déjeuné passa ainsi, lentement. La cantine entière résonnait de bruits de bavardages des campeurs qui se retrouvaient après une longue année. Luis et moi mangions en silence, appréciant le calme l'un de l'autre.