Chapitre 4

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Ce matin-là, comme presque tous les autres, je descendis les marches quatre à quatre, me précipitais sur mes chaussures, les enfilaient à la hâte en attrapant un cookie, et sortie en courant.

Les voisins, qui commençaient à avoir sérieusement l'habitude, ne levèrent même pas la tête a mon passage. C'est en arrivant devant le centre commercial que les passants commencèrent a jeter des regards étranges a mes joues rouges d'avoir trop couru, tandis que je me penchais pour m'appuyer sur mes genoux, le souffle court.

Je sortis mon téléphone de ma poche, pour vérifier l'heure. J'avais cinq minutes de retard. Aésia, la fille qui m'avais proposé de passer l'après-midi ici quelques jours plus tôt, n'était pas en vue. Elle ne pouvait quand même pas déjà être repartie, si ?

Je tournais sur moi-même et regardais tout autour de moi, cherchant ses cheveux blonds du regard, lorsqu'une grosse voiture aux vitres tintées s'arrêta quelques mètres plus loin. Aésia en descendit, et s'approcha de moi a grands pas.

-Désoler du retard, j'ai eu une urgence, s'excusa-t-elle.

-Pas de problème, je viens tout juste d'arriver. Tout va bien ?

-Ouais, répondit-elle en rangeant son téléphone dans son sac à main a l'air luxueux. On y va ? Par quoi tu veux commencer ?

-Je sais pas vraiment, je fais pas beaucoup de shopping, et j'ai pas un budget de ouf. Emmène-moi où tu veux.

-D'habitude je priorise les boutiques de grande marque, mais si tu préfère on peut faire Zara ? proposa-t-elle après avoir jeté un coup d'œil a mon T-shirt blanc et mon jean troué.

Elle n'attendit pas ma réponse, et commença a avancer a travers la foule. Je lui emboitais le pas, et essayait de ne pas la perdre de vue. Elle semblait bien connaitre les lieux pour quelqu'un qui n'allait que dans de grandes boutiques. Ainsi, quelques minutes plus tard, et après avoir manqué de peu de me perdre en plein milieu du centre commercial bondé, je me stoppais juste devant elle, a l'entrée du magasin.

-Ça va ? J'ai pas été trop vite ?

-Non, ça va.

-Tu dois avoir un bon sens de l'orientation et une bonne vue dis-moi, j'étais quand même plusieurs mètres devant. T'es douée.

-Merci ? Qu'étais-je supposée répondre à une chose pareille ? J'avais fait en sorte de ne pas la perdre de vue, ce n'était tout de même pas un miracle.

Elle tourna les talons, et entra, se dirigeant immédiatement vers un rayon de jeans. Elle en toucha quelques-uns, en déplia d'autres pour mieux les regarder, mais les reposa tous. Je ne l'avais vu que deux fois, mais je doutais sérieusement qu'elle soit le genre de fille à mettre des jeans. Apparemment, elle venait d'une famille très riche, et elle ne semblait porter que des robes, des jupes, et des pantalons de ville.

-Regarde ce qui te plait, hésite pas, on est là pour ça après tout, dit elle en me regardant du coin de l'œil.

Je me tournais vers un tat de jeans, et les parcouraient du doigt. Finalement, j'en trouvais un avec une couleur et une forme qui me convainc. Je commençais à chercher ma taille, tandis qu'Aésia s'attaquait à une immense pille de pantalon. Elle semblait vouloir absolument celui de tout en bas. Il devait y en avoir une vingtaine au-dessus, elle n'arriverait jamais a prendre celui là sans retirer tout ceux du dessus, mais elle ne semblait pas du même avis.

Je retournais a mes affaires, et repartie finalement a la recherche d'un autre model, je n'avais rien trouver a ma taille dans mes précédents : ils étaient tous soit beaucoup trop long, soit trop petit a la taille. Quelques minutes plus tard, je trouvais enfin mon bonheur, j'attrapais le vêtement, et le tendit devant moi pour en regarder les détails. D'un beau bleu, plutôt foncé, une nuée de strass descendait le long de la jambe gauche. Je le retournais pour regarder le derrière, lorsqu'un petit cri retenti a quelques mètres de moi : ma nouvelle amie avait le regard vissée sur le haut de la pile de jeans, qu'elle manipulais encore quelques secondes plus tôt. Celle-ci tanguais dangereusement, et ses petites mains posées contre le bas de la pile n'allais certainement pas l'empêcher de lui tomber dessus. Je lâchais tout ce que j'avais entre les mains et me précipitais vers elle pour la pousser légèrement sur le coter, et rattraper les jeans qui tombèrent en premier, et que je réussi a remettre en place sans que tout le reste ne s'écroule.

-Ça va ? demandais je.

-Ouais, merci. T'a de sacrés reflexes.

-Je suppose que la boxe m'aide à en avoir, répondis-je en souriant.

Je lui tournais le dos et repris le pantalon que j'avais laisser tomber.

-Il m'a l'air d'être à la bonne taille, je crois que je vais le prendre.

-Tu veux aller l'essayer avant peut-être ?

-Non ça ira, au pire il sera un peu trop large.

Je me dirigeais vers les caisses, paya, et rejoignit Aésia, qui m'attendais près de l'entrée.

-Bon, on va où maintenant ? Primark ? Apparemment ils font des trucs pas mal en ce moment.

-Ok, pourquoi pas. Il est où ?

-Juste en face, regarde, dit-elle en pointant le doigt au-dessus de la foule.

J'acquiesçais, et nous nous mire en marche, cette fois cote a cote. Mais en arrivant devant l'enseigne, quelque chose me stoppa. Je ne pouvais pas entrer dans ce magasin. Rien ne m'en empêchait physiquement, mais c'était bien plus que de ne pas vouloir y entrer, comme si quelque chose me repoussais. Comment expliquer une chose pareille a Aésia ? Elle allait me prendre pour une folle. Je fis mine de regarder mon téléphone, puis l'arrêtais.

-Désoler, je vais pas pouvoir continuer, je crois qu'il faut que je rentre...

Je n'aimais pas vraiment l'idée de mentir aussi effrontément, mais j'avais l'intuition que quelque chose n'allait pas, il ne fallait vraiment pas que je rentre dans cette boutique.

-Ho. Déjà ?

Elle m'adressa un regard déconfit.

-C'est vrai que t'es encore jeune après tout, tes parents doivent pas être super rassurer de te savoir dans un centre commerciale avec quelqu'un que tu ne connais pas vraiment.

-Non ! Non, non, c'est pas du tout ça ! C'est juste que... Huuug, peu importe, soufflais-je. Je suis vraiment désolée, on se refera ça une autre fois ?

-Ouais ok. Viens je vais te raccompagner jusque dehors.

Elle se remis en marche, plus rapidement que précédemment.

-T'a moyen de rentrer ou tu va rester faire un peu plus de shopping ? demandais-je, pour essayer de relancer un peu la conversation.

-Mon chauffeur m'attend devant.

Bien sûr, j'avais oublié. Evidement que son chauffeur était toujours là, à tout moment. Les rumeurs racontent souvent n'importe quoi, mais il faut croire qu'Aésia était vraiment riche.

Une fois arriver dehors, elle me salua, puis rentra dans sa belle voiture éclatante. Je la regardais s'éloigner un petit peu, puis pris la direction de la maison.

Le lendemain, lorsque je descendis prendre mon petit déjeuné, ma mère et mon beau père étaient déjà assis a table, devant leur petit déjeuné. Ils discutaient des nouvelles qu'ils venaient probablement de voir à la télévision.

J'allais dans la cuisine, et me servis un grand bol de céréale, avant de retourner ans la salle a manger.

-On ne s'attend jamais à ce que ce genre de chose arrive aussi près de chez nous...

-Les gens n'ont vraiment aucun scrupule.

Je n'avais pas la moindre idée de ce dont ils parlaient et je n'en avait à vrai dire pas grand-chose a faire, mais ma mère ne semblait pas du même avis.

-Neiyla chérie, c'est hier que tu étais au centre commercial avec une amie ?

-Ouais.

-Mon Dieu, dit moi que tu étais repartie avant.

-Avant quoi ? demandais-je, sans grand intérêt, le nez dans mes céréales.

-Le Primark a été attaquer par un groupe armé hier, vers 17 heure.

J'en lâchais ma cuillère. Il y avait eu un cambriolage moins une demi-heure après qu'Aésia et moi soyons parties. Etais-ce ça qui m'avais empêché de rentrer dans la boutique ? Une bonne intuition ? Ça me paraissait tout de même un peu tirer par les cheveux, je n'étais pas divin non plus ! comment aurais-je pu deviner qu'une chose pareille allait arriver ? Bien que je ne l'avais pas deviner, simplement pressenti... Peu importe, ce n'était probablement qu'un hasard.

-Ouais, j'étais repartie avant. Et de tout manière je suis pas aller a Primark. Répondis-je en me concentrant de nouveau sur mon bol. 

le voile obscureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant