Chapitre 21

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Anna

— Tiens, je t'ai mis quelques affaires dedans, me dit Amélia en posant un sac sur l'ancien lit de Laïa.

Je la remercie d'un sourire qui n'atteint pas mes yeux, mes lèvres étant trop crispées depuis le début de la soirée. Je ne le dis pas, mais je me pose énormément de questions. La persistance de Wolf à vouloir que je vienne au club, combinée à cette subite fuite de gaz dans mon appartement, me laisse un goût désagréable en bouche.

Par conséquent, j'emménage au club le temps que la fuite soit réparée. Le bon côté, c'est que l'incident n'a pas impacté le Sweeties, et que nous pourrons ouvrir demain.

Je redresse la tête quand Amélia ferme la porte de la chambre et vient se poster en face de moi. Je lève un sourcil interrogateur alors qu'elle me fixe sans rien dire, et souffle quand un sourire se dessine sur ses lèvres.

— Il faut qu'on parle, je pense, me déclare-t-elle avec bienveillance en posant ses mains sur mes épaules.

Je ne suis pas surprise, mais mon cœur sursaute tout de même. Je sais pertinemment le sujet qu'elle souhaite aborder et ne cherche pas à m'esquiver. Je hoche la tête et monte sur le lit avant de m'asseoir en tailleur près de Tiger, qui dort déjà.

— Tu passes beaucoup de temps avec Wolf, me dit-elle en s'installant en face de moi.

Malgré moi, je ferme les yeux quand mon palpitant s'emballe à l'entente de son prénom.

L'image de sa carrure me surplombant s'imprime dans mon esprit, et ses yeux si uniques, qui s'étaient alors transformés en brasier, me coupent de nouveau le souffle. Tout mon être ne réclame qu'une seule chose : ses lèvres sur les miennes.

J'ouvre les yeux pour revenir au moment présent et déglutis en essuyant mes mains moites sur mon jean.

— Effectivement...

— C'est le bordel dans ta tête, n'est-ce pas ?

J'éclate d'un rire nerveux, ce qui a le mérite de me soulager un peu du poids qui s'est installé en moi.

— Un peu ? je réponds sur un ton plus interrogatif qu'autre chose.

Amélia se joint à mon rire. C'est assez rare chez moi de me retrouver autant à court de mots, et pourtant, quand il s'agit du Loup, mon cerveau a tendance à se mettre hors ligne.

Quand mon rire se calme, je m'ébroue violemment pour faire passer cet état.

— Je ne sais pas trop quoi dire, Amélia, commencé-je. Il a une copine, donc il ne peut rien se passer.

J'ai besoin de me répéter cette phrase en boucle pour l'intégrer.

— Je suis au courant, me confie-t-elle, mais, Anna, tout ce que je veux, c'est que tu te protèges.

J'ai juste le temps d'acquiescer que des coups sur la porte nous interrompent.

— Ah, ça, ça doit être le mien, s'exclame Amélia en sautant du lit pour ouvrir avant de revenir s'installer en face de moi.

Fear entre et je souris quand il s'installe avec nous comme si c'était exactement ce qu'il souhaitait en nous rejoignant.

— Qu'est-ce que vous faites à cette heure tardive, toutes les deux ? nous demande-t-il avec un sourire amusé en administrant une pichenette joueuse sur la joue de sa régulière.

— On discute entre filles, espèce de commère, ricane Amélia en dégageant sa main.

— Moi, commère ? renâcle-t-il. Jamais.

Je rigole avec Amélia, ce qui le fait sourire. Ça se voit qu'il aime être au courant de tout ce qui se passe dans le groupe, et en y pensant, en tant que président, c'est logique.

Mon rire s'étrangle quand, dû à un instinct inconnu, je relève les yeux vers l'entrée de la chambre et découvre Wolf débarquer avec un plateau repas qu'il pose devant moi. C'est avec des yeux ronds que j'alterne entre lui et le plateau.

— Tu n'as pas mangé, Anna, râle-t-il.

Ma bouche s'entrouvre alors que mon estomac se noue d'appréhension due à sa présence.

— Je... je n'ai pas faim...

— Anna, grogne Wolf.

Amélia, jusqu'alors silencieuse, se lève d'un bond en attrapant son homme par la manche de son blouson.

— On va se coucher, déclare-t-elle en le tirant hors du lit.

— Quoi ? Non, attends...

Fear pousse un grognement quand elle le pousse hors de la chambre.

— Bonne nuit, s'exclame-t-elle alors qu'ils disparaissent dans le couloir.

Je retiens un sourire en secouant la tête.

Ces deux-là sont vraiment de sacrés numéros, mais ils sont tellement beaux ensemble que je les excuse de leur sortie pas du tout discrète.

Le silence retombe alors que Wolf s'assoit contre le mur de la salle de bain. La petite lumière de ma lampe de chevet diffuse une lueur tamisée qui assombrit ses traits. Quand je croise ses yeux qui me fixent, je sens mon cœur commencer à palpiter dans un rythme plus soutenu. Nos pupilles se verrouillent, modifiant la tension de la pièce. Nous ne nous sommes pas revus depuis le fameux "dérapage" de cet après-midi, et cela pèse entre nous. Je ne sais pas ce qu'il pense, et je me retrouve sous l'emprise de son énergie énigmatique qui me trouble tant depuis que je le connais

Un temps passe sans que l'un de nous ne bouge, avant que Wolf ne se décide à briser le silence.

— Il faut qu'on parle, Anna, me déclare-t-il d'une voix lourde de sens.

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The Sliders, Tome 3 [ EN COURS DE PUBLICATION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant