Chapitre 34 - Je vais bien, merci.

1.7K 86 4
                                    

POINT DE VUE DE PETER

Les urgences arrivèrent à toute vitesse à la boite de nuit. Elza ne se réveillait toujours pas, bien que je continuais à lui parler, à m'excuser pour toutes les histoires entre nous ces derniers temps. J'avais cette impression de vivre mes derniers instants avec elle. Vous savez, comme dans les films, où les copains, raides dingues amoureux sont à deux doigts de perdre la femme qu'ils aiment, qu'ils courent presque après l'ambulance en pleurant, en dédaignant le monde qui les entoure, qui passent les portes de l'hôpital, furieux, acharnés, déterminés. Mais a présent, je comprenais ces gars dont j'avais l'habitude de me foutre ouvertement la gueule, parce qu'actuellement, courir derrière l'ambulance restait ma dernière option de me défouler et de pleurer. J'avais horreur de pleurer devant les autres, même devant les grands-parents. Il n'y avait qu'une seule personne dont je ne ressentais pas cette honte puisqu'après tout, elle m'aimait dans toutes les circonstances, c'était elle, c'était Elza.

Le groupe stressait, Emeline, Emily, Thomas et Maola étaient bouleversés , au point qu'Emeline s'imaginait le pire. Comme tout le monde à vrai dire, mais personne n'osait se l'avouer. Je m'éclipsais un moment. Je pensais à tout et à rien, mais notamment à Elza.
Maola capta mon regard et venu s'assoir près de moi.

Personne ne parlait. Nous étions chacun de notre côté, une clope à la main. J'avais pourtant le besoin de craquer, je ne pouvais me retenir. Les larmes sortirent soudainement.
Maola m'observa quelques secondes et tapa mon épaule.

Maola : Eh vieux, ça va aller... Tu connais Elza, c'est une bâtante

Je frottai violemment mes yeux, et balançai le mégot.

Peter : T'imagine, si y avait jamais eu toutes ces putains d'embrouilles, là ce soir on n'en serait pas là.. Qu'est ce que j'ai fait encore putain, je fais que de merder depuis le début.

Maola me regardait attentivement.

Peter : Pourquoi jeudi soir y a fallut que je la voye avec ce type, pourquoi y a fallut qu'on se quitte, et qu'on se fasse du mal.. Pourquoi je suis jaloux comme ça, alors qu'elle quand je suis partie avec l'autre meuf ce soir, elle m'avait rien dit.

Maola : Parce que elle est pas jalouse peut-être ? Tu l'as tellement poussé à bout ce soir qu'elle est allée voir le premier fils de pute qui voulait la sauter sans lui faire les yeux doux. C'est sa jalousie qui lui a fait du mal mec.

Je baissai la tête à nouveau. C'était absurde tout cela.

Maola : Tu vas faire quoi là du coup ?

Peter : Je vais partir à l'hosto, je vais rester le plus possible avec elle.

Maola : Non.. Enfin je veux dire dans ta relation avec elle ?

Peter : Ah.. Bah... Je sais pas vraiment.. Je vais réfléchir

Maola se leva, et reposa à nouveau sa main sur mon épaule.

Maola : Prend bien soin d'elle en tout cas, elle aura besoin de toi tu sais.

Peter : On va faire au mieux, je te retiens au courant!

Il acquiesça et partit en essayant de regrouper le groupe qui se posait milles questions à mon sujet, et surtout pourquoi je ne partais pas avec eux.

Je me mis donc à marcher jusqu'aux urgences, c'est finalement après deux heures de trajet que j'y parvenu. On m'indiqua la chambre de Elza, qui à cette heure-ci était endormie, suite aux examens sanguins qui ont été fait.

J'arrivai dans sa chambre, où paisiblement, elle dormait. Elle était toujours aussi magnifique. Elle avait une perfusion dans la main, une aide respiratoire dans la bouche. Ses cheveux étaient étalés sur un oreiller blanc. Elle ressemblait à un petit ange, un petit ange abattu. Elle est très pale, très affaiblie, les traies marqués sur son beau visage. Je m'assis sur le fauteuil qui se trouvait à côté de son lit. J'attrapai sa main que j'embrassai plusieurs fois, la serrant, l'agrippant, en priant le ciel qu'elle ouvre finalement les yeux. Oui parce que, c'était cela qui m'effrayait le plus, c'était qu'elle n'ouvre plus les yeux, que sa dernière image de moi était un Peter agressif qui démontait la tronche d'un connard qui l'a traité plus bas que terre. J'étais pas ce Peter là, du moins avec elle, j'étais un type amoureux, qui aimait faire des massages à sa copine et qui faisait l'effort de répondre vite à ses messages pour qu'elle se dise " Ah ouais, mon mec m'aime ! "

ANTIPODESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant