Je sentais quelque chose d'humide sous mes pieds nus, le sol sur lequel j'étais pourtant assise était sec et très dur. Ma main glissa jusqu'à la partie mouillée. Je tâtais un moment puis sentis quelque chose sous mes doigts gelés. Je pris l'objet en épousant avec mes mains les contours afin de comprendre ce que c'était. Quand je réalisais que je tenais un verre dans mes mains, ma gorge se mit à me brûler me rappelant la soif qui régnait dans mon corps. Je me maudissais, j'avais maladroitement renversé le contenu que j'avais tant espéré. J'entendis un bruit, puis une lumière aveuglante qui m'arracha un cris de stupeur. Deux personnes entraient. Après avoir repris mes esprits et l'usage de mes yeux, j'essayais de voir qui venait.
Mon coeur manqua un battement, Sarah était devant moi, pâle, translucide même et son bourreau la poussait vers moi, l'obligeant à s'agenouiller à mes pieds. Je la touchais, cette fois je pouvais la sentir mais je regrettais instantanément mon geste, pile à l'endroit ou j'avais posé ma main sa peau s'était carbonisée à mon contacte. Sarah ne réagissait pas, elle restait dans une sorte de mutisme incompréhensible. Je l'appelais, essayant de la faire réagir, de la faire sortir de cette trans inhumaine mais c'était peine perdue. Je regardais ses bras comme par réflexe et vit du sang, encore et toujours, qui perlait de multiples plaies. Le bourreau s'en alla, sans même que je n'ai pu le voir. Sarah paru se détendre un peu à son départ et commença à dire cette phrase qui me hanterait toujours : "Pars tu n'es pas en sécurité, va-t-en, tant que tu le peux encore." Je tressaillis à ses paroles et commençais à me mettre à hurler, en la secouant mais rien n'y faisait elle ne m'écoutait pas.
J'ouvrais les yeux en comprenant instantanément que tout ça n'était encore que l'un de ces stupides rêves. J'étais bien sûr en sueur et des larmes ruisselaient encore sur ma joue. Reprenant tant bien que mal mon souffle, j'essayais de comprendre ce rêve. Pour la première fois, je pouvais toucher Sarah mais la réaction de sa peau était terrible, je regardais ma main sous toutes les coutures. Non, apparemment elle n'avait pas changé et ne lançais pas de flamme. C'était bien sûr idiot de croire que cela pouvait être vrai mais, ce rêve semblait tellement plus réel que les autres que je m'attardais encore un instant sur ma main. Puis me revint en tête cette phrase toujours la même que Sarah me répétait toujours, je ne comprenais pas. Les rêves sont censés être sur des choses qui nous tourmente ou que nous voulons, pas sur les choses que nous ne voulons absolument pas, c'est-à-dire laisser mourir Sarah par exemple. Je m'interrogeais. Peut-être qu'au plus profond de moi j'avais vraiment cette envie de renoncer. Je me sentis de suite honteuse d'avoir pu une seule seconde penser ça et chassais l'idée de ma tête. Je me levais doucement en direction de la salle de bain.
L'eau froide me produisait une sensation de bien être, j'avais l'impression que mon corps avait atteint une température inimaginable. Je restais là longtemps, immobile sous le jet d'eau froide. Après avoir passé ce moment de stupeur je sortis enfin. Mon estomac grognait. Je me demandais quelle heure il pouvait être pour que je sois affamée à ce point. Me dirigeant vers le lit où se trouvait mon sac à dos, je pris ma montre, cinq heure cinquante-huit, la lumière du soleil commençait à se déverser dans la pièce. Je choisis de m'habiller rapidement le plus silencieusement possible, essayant d'entendre le moindre signe de Michaël. Rien. Il est encore trop tôt pour qu'il soit réveillé me dis-je tout le monde ne cauchemarde pas comme moi. Après avoir eut cette pensée je m'en voulu aussitôt ce n'est bien sûr pas de la faute au monde entier si je dors si mal.
Je décidais de descendre, Michaël m'ayant gentiment rappeler que je pouvais circuler librement chez lui. Une fois en bas je me demandais comment j'allais bien pouvoir m'occuper le temps qu'il se réveille. J'allumais la télé, une chaîne d'information apparue avec l'habituel bandeau signalant les informations les plus importantes. D'un regard distrait je l'ai lu une à une. Rien de nouveau, du moins concernant ma soeur. Michaël fit son apparition.

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Enchaînée
Genç KurguJusqu'ici, j'étais une personne lambda, comme tout le monde. Une adolescente avec ses humeurs, ses joies et ses peines. Mais tout à changer depuis que Sarah a disparue. Celle qui était mon modèle depuis ma naissance, mon pilier, s'est laissée attrap...