Survive

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La nuit était quasiment tombée. Alby, accompagné de Newt, Gally et Thomas, emmenait Teresa au Gnouf. Selon lui, c'était entièrement de la faute de la brune. Mais Thomas ne pouvait croire une théorie pareille. Malgré toutes les preuves qui étaient contre elle, il n'imaginait pas que c'était de sa faute. Comme eux, elle était à présent enfermée au Bloc. Comment pouvait-elle faire disparaître le soleil et activer le non-fermement des portes ? Thomas et Newt s'arrêtèrent au milieu du Bloc, tandis qu'Alby et Gally emmenèrent Teresa au Gnouf. Une atmosphère pesante s'abattit entre les deux amis.

« Il faut emmener chaque blocard à la Ferme. Tu m'aides ? »

Newt se tourna vers Thomas tout en formulant sa question. Et lorsque le brun croisa son regard, une seule envie le tiraillait : le prendre dans ses bras. Pour la première fois, il aperçut de la peur dans les yeux du blond. Une peur immense, qui le bouffait, littéralement. Il se contenta d'hocher la tête. Au loin, un cri se fit entendre. Les Griffeurs arrivaient.
Après une dizaine de minutes à batailler, quasiment tous les blocards étaient à la Ferme ; à l'infirmerie plus exactement. Avec l'aide des gros bras, Thomas et Newt avaient déplacés des lits, qu'ils avaient couchés afin de bloquer la porte et les fenêtres. Les monstrueuses bêtes ne devaient rentrer nul part. Poêle-à-Frire ne cessait de remuer et gigoter. Il angoissait, comme la plupart d'entre eux. Savoir que les Griffeurs pouvaient s'introduire dans un lieu où ils sentaient en sécurité les angoissaient tous. À présent sécurisés, chacun s'était assis sur une couverture qu'ils avaient posé sur le sol. Thomas était à côté de Newt. Ce dernier remuait frénétiquement sa jambe, tout en se mordant la lèvre inférieure. Il respirait la peur et l'angoisse. Par instinct, le coureur posa sa main sur la jambe du co-leader. Comme pour se calmer, Newt n'hésita pas et prit la main de Thomas dans la sienne. La boule qui se forma dans le ventre de celui-ci le rendit mal à l'aise. Soudainement, quelqu'un frappa fortement contre la porte. Quelqu'un, ou quelque chose.

« Ouvrez bande de guignols ! Ils arrivent ! »

C'était Alby. Winston se leva, et avec l'aide de Minho, enleva les lits, afin d'ouvrir la porte. Le leader du groupe rentra en trombe. Seul. Sans Teresa. Thomas se leva, délaissant la main de Newt, et fusilla Alby du regard.

« T'as laissé Teresa au Gnouf ?! Mais t'es fou ?! Putain mec, les Griffeurs arrivent ! »

« Je m'en fou, c'est de sa faute. »

« Mais comment elle aurait pu les faire  venir alors qu'elle est enfermée ici ?! »

L'homme à la peau noire ne répondit pas. Il se contenta d'hausser les épaules, puis partit s'asseoir au fond de l'infirmerie, à côté de Chuck, tandis que Minho et Winston remettaient en place les lits. La rage monta en Thomas. « Ce n'est pas de la faute de Teresa ! ». Il serra la mâchoire, puis repartit s'asseoir à sa place initiale. Dans ce moment horrible, le seul point positif qu'il pût apercevoir était que Gally et sa bande n'était pas dans cette pièce. Et il semblait que personne ne s'en souciait.
Au bout de plusieurs minutes de silence, un long cri se fit entendre. Mais cette fois-ci, il ne venait plus du Labyrinthe, mais bien du Bloc. Énergiquement, la jambe de Newt se remit à trembler. Il appuya sur sa cuisse, en espérant arrêter ses tremblements. Mais ils reprirent de plus bel. Thomas l'observa longuement, ses yeux scrutant chaque mimique de son visage. Son regard était vitreux, comme vide. Le brun en eut le souffle coupé. Il ne cessait de se mordiller la lèvre, comme s'il espérait se réveiller d'un mauvais cauchemar. Il aperçut la main du blond bouger, comme s'il cherchait à s'emparer de quelque chose. Doucement, Thomas glissa sa main dans la sienne et entrelaça leurs doigts. Newt se figea. Il tourna la tête vers son ami et ancra son regard dans le sien. Moment d'apaisement dans un environnement cauchemardesque.
Thomas n'avait pas fermé l'œil de la nuit, bien trop occupé à guetter les bruits extérieurs. Newt s'était endormi sur ses genoux sur les coups de deux heures du matin et venait juste de se réveiller. Un faible rayon s'écrasa sur sa joue. Thomas sourit. Il se leva, et déplaça les lits afin de libérer la porte. Il l'ouvrit et descendit en hâte les escaliers, afin de sortir. Mais il n'aurait pas dû. Lorsqu'il posa un pied dans l'herbe, il resta bouche bée. Les Griffeurs avaient comme saccagés le Bloc. Le toit de la cafétéria comptait de nombreux trous, la moitié des hamacs étaient déchirés et une petite partie du bétail avait été tué. Gally arriva vers le coureur, le visage rouge et les yeux cernés.

Bloody NerveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant