Chapitre 13 - London

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Musique : Oublie moi de Cœur de Pirate - Tube du moment qui colle parfaitement au chapitre

Chapitre dédié à ma poétesse, @Slille, une virtuose de la prose, la délicatesse et finesse de son écriture, une maîtrise des mots, justesse dans la formulation, vous l'aurez compris, une merveilleuse plume! Ajouter à cela, une personne exceptionnelle = A découvrir absolument 

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PDV de McKenzie

J'embarque dans l'avion et me dis que j'ai 1h pour me reprendre. Il est hors de question que je me gâche le week-end avec ces histoires. Cela fait des semaines que je n'ai pas vu Ethan, et j'attends ce moment avec impatience. Seul lui doit compter.

Nous n'avons pas de relation amoureuse à proprement parlé. Il y a bien entendu des sentiments forts et profonds entre nous, mais ils ne sont qu'amicaux, du moins de mon coté. En fait, c'est surtout moi qui ai mis explicitement des limites dans notre relation. Je sais que depuis quelques mois, ses sentiments ont évolué à mon égard. Des gestes, des réflexions ne trompent pas. Jusqu'à présent, j'ai toujours refréné ses élans.

J'ai une certaine appréhension de ses retrouvailles. Notre conversation d'il y a une semaine, le fait qu'il soit rentré chez lui, qu'il ait retrouvé son environnement, sa famille, ses amis, que cela fasse plus de six mois que nous sommes « ensemble », tous ces facteurs ne jouent pas en notre faveur. Non, en ma faveur. Je sais d'ors et déjà que le nous de Shanghai ne sera plus.

Je réalise que je dois réagir, faire quelque chose. Oui mais quoi ? Mon cœur et ma raison me tiraillent.

Je ne peux pas continuellement faire preuve de lâcheté et malgré le fait d'en avoir conscience, je n'ai pas envie de remédier à la situation. J'ai trop besoin de lui. Je me déteste de ne pas avoir le courage d'agir. Rien que l'idée de le faire souffrir, m'angoisse. L'immobilisme me semble une très bonne solution...temporaire. Je me leurre, bien sûr. Tôt ou tard, je n'y échapperai pas. Mais vaut mieux tard, que tôt. Je voudrais tellement qu'il soit suffisamment fort pour partir de lui même. Je fais preuve de faiblesse, une fois encore, en espérant qu'il soit à l'initiative d'une rupture qu'il ne souhaite pas.

Je me maudis de m'être mise dans cette situation, de ne pas avoir fait le nécessaire avant. Dès le début de notre histoire, je savais que ça nous mènerait à cet instant où je devrais faire des efforts incommensurables pour affronter une réalité que je me refuse d'accepter et assumer ce que je suis et ce que je lui ai fait.

Si ce n'est pas ce week-end, il y a des fortes chances pour que cela soit le prochain.

Quand je descends les escalators, je le vois, tendu, en train de me chercher parmi la foule. Je prends quelques instants pour le regarder. Ethan. Toujours aussi beau, toujours aussi...doux. C'est ça. C'est le mot qui le définit le mieux à mes yeux. Il est doux comme un carré de chocolat que l'on fait fondre sur sa langue, ou bien la caresse d'une plume qui vous réveille un matin ensoleillé.

Quand nos regards se croisent, tous les muscles de son visage se détendent pour m'offrir un magnifique sourire. Non, c'est impossible, je n'aurais pas la force d'amorcer une discussion qui je le sais pourtant, sera inévitable.

Il s'avance dans ma direction à grandes enjambées, et s'arrête à quelques centimètres de moi, ne sachant s'il doit me serrer dans ses bras ou pas.

On ne peut pas me qualifier de romantique, sensible, fleur bleue. Je ne m'embarrasse pas de grands mots et petites attentions. Ce n'est pas mon truc, je ne sais pas faire. Les démonstrations affectives ne me sont pas naturelles, et encore moins en public.

La mécanique des coeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant