Chapitre 12 - Départ pour Londres

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Musique : Let Her Go de Passenger.  Une petite merveille

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PDV de McKenzie

Ma première semaine se termina enfin. Ces cinq jours ont été un véritable calvaire.

Alexis et moi faisions tout pour nous éviter. Chose difficile quand on partage 50% de nos heures de cours. Le peu d'échanges étaient bizarres, retenus, distants. J'étais très embarrassée suite à sa déclaration, je ne savais pas quoi penser. Mais je n'y restais pas insensible non plus. Une partie de moi était heureuse. Ce moment était gravé dans ma mémoire comme beaucoup d'autres d'ailleurs, sauf que celui-ci était rangé dans la boite à bonheur. Et ces derniers mois, je n'en avais pas beaucoup vécus.

Toutefois, je me devais de relativiser ses mots. D'une part, il faisait comme s'il ne les avait jamais prononcés, à la fois il ne s'en souvenait peut-être plus, vu son taux d'alcoolémie et d'autre part, selon Maelys, ils s'étaient revus.

Il y avait le problème Héloïse et Pierre. Elle ne m'adressait plus la parole, à juste titre d'ailleurs. Apparemment, j'avais révélé un secret d'alcôve, connu de tous cependant, à l'exception de la principale intéressée. Quant à Pierre, lui ne semblait pas dérangé par ma maladresse. Je le soupçonne même d'en être amusé. Il avait bien compris que j'étais mal à l'aise en sa présence et se faisait un malin plaisir d'en jouer, comme s'installer à coté de moi en cours ou me fixer avec fort intérêt quand je parlais.

A cela, s'ajoute Lison qui souhaitait en savoir plus sur les cicatrices de mon corps. Et je n'avais nullement l'intention d'en dévoiler les causes. Je lui demandai de ne pas en parler, mais je n'étais pas sûre qu'elle soit très réceptive à ma demande. Je sais très bien comment fonctionne la dynamique d'un groupe. Et tôt ou tard, ça finira par se savoir.

Et pour finir, Maelys et Théo. Elle qui souhaitait absolument avoir des informations sur Alexis et lui qui me draguait ouvertement. J'ai eu beau dire à la première que je ne le connaissais pas, elle me saoulait à longueur de temps à vouloir me parler de lui. Et concernant Théo, le fait que j'ai un "petit ami" ne refrénait aucunement ses ardeurs.

Plus que quelques heures avant que je prenne mon avion et retrouve Ethan à Londres. J'ai hâte de le voir mais je redoute quand même ce voyage. En effet, ça va faire presque quinze ans que je ne suis pas retournée sur ma terre natale.

Ethan ne connait pas cette partie de mon histoire. Pour lui, je suis juste une surdouée, ami de Mickaël et Matthew. Ils étaient dans le même lycée et on s'était rencontrés plusieurs fois à leurs matchs de Baseball et à des soirées. Il est parti pour Londres, suite à une mutation de son père. On s'est retrouvés par hasard à Shanghai, lui étant en stage et moi validant mes derniers crédits pour être diplômée Contrairement à Lison, il a gobé mon histoire d'accident et de tatouage.

J'ai très mal dormi cette semaine, plus la date de mon voyage se rapprochait, moins je dormais à cause de mes cauchemars. Pendant un moment, ils s'étaient espacés et même atténués un peu. Le fait de me retrouver dans le même pays que Brian me stresse. D'où il est, il ne peut pas savoir qui je suis et où je suis, mais ce rapprochement physique me fragilise.

Via son avocat, il a essayé de rentrer en contact avec moi. De nombreux courriers m'attendent à Boston dans le bureau de Maître Foggy. Depuis plus d'un an maintenant, je fais tout pour continuer à vivre et tenter de tourner la page, mais c'est dur. Docteur Ablon m'a dit que c'était normal, qu'il fallait du temps. Je ne sais toujours pas si je dois lire ou non ses lettres. Je ne sais pas non plus si je dois retourner à Brighton, la ville qui m'a vu naître, et revenir sur les lieux où toute cette histoire à commencé, la ferme des Barret.

La mécanique des coeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant