La mécanique des coeurs

Chapitre 1- Arrivée en France

En média, Un jour en France de Noir Désir...groupe mythique!

*****************************************************************************************************

18 août 2014 15h06

Paris

J'ai atterri à Charles de Gaulle, en France. J'ai toujours aimé l'effervescence des aéroports. Les départs en vacances des familles, les adieux ou retrouvailles des amoureux, les hommes d'affaires pressés et fatigués. C'est toujours un spectacle d'observer tous ces gens de toutes nationalités, de toutes couleurs et de toutes origines. Un véritable concentré d'humanité.

A chaque fois que je perds prise, je vais à l'aéroport pour réfléchir. Certains préfèrent la quiétude et la beauté d'un beau paysage mais pas moi. Mon psychothérapeute pense que c'est lié à mon enfance. J'ai besoin de sentir cette énergie de la foule autour de moi pour me dire que je fais partie de ce monde, ce grand bordel qu'est la vie. Et puis, sur un coup de tête, je peux prendre l'avion pour faire des centaines voire des milliers de kilomètres pour distancer mon quotidien et prendre un nouveau départ.

C'est ce que j'ai fait quelques mois plus tôt. Certains, et plus particulièrement mes deux amis Kaori et Matthew, appellent ça fuir, mais pour moi c'est juste une question de survie.

Après un peu plus de 12 heures de vol, je n'ai pas le courage de prendre les transports en commun. Je pars donc à la recherche d'un taxi et ne suis pas surprise par le monde, une bonne heure d'attente est à prévoir. Je souris à la vue de toutes ces personnes qui se bousculent, incapables d'attendre patiemment dans une file d'attente. Les Français sont toujours aussi impatients et mal organisés.

Mais c'est ce que j'aime dans ce pays. Le mélange d'arrogance et d'individualisme me convient très bien. Chacun fait ce qu'il veut, quand il veut, sans trop se préoccuper des autres.

Dans le taxi, je pense à ce que va être ma vie maintenant. J'ai des objectifs bien différents de ceux que j'avais avant que ma vie soit chamboulée. Ça me parait niais de me dire que je veux vivre, être heureuse, voire insouciante. Et pourtant, j'y aspire. En tout cas, je ne veux plus être considérée comme précoce, surdouée, ou encore une intellectuelle. Et pour cela, personne ne doit savoir qui je suis réellement.

Je suis acceptée dans une grande école de commerce. Toutes les chambres du campus sont déjà prises. J'ai donc décidé d'aller à l'hôtel le temps de trouver un appartement. J'espère des désistements de dernière minute mais il ne faut pas trop compter dessus.

Jusqu'à présent, j'ai toujours eu des difficultés relationnelles dues à ma différence d'âge dans mon parcours scolaire. Pour être honnête, ma vie sociale est quasi inexistante. Bien que mes anciennes activités professionnelles m'avaient permis de développer un réseau important, je n'ai que très peu d'amis, cinq, en fait : Peter, Mickaël, Matthew, Kaori et Ethan. Enfin, plus que quatre, maintenant.

Ici, personne ne me connaît, je suis une étrangère dans tous les sens du terme. Je vais intégrer un niveau d'étude bien inférieur à celui auquel je pourrais prétendre. Mais c'est volontaire. D'une part, je serai pour la première fois de ma vie avec des étudiants de mon âge et d'autre part, je ne suis pas là pour les études mais bien pour les « à coté ». J'espère donc pouvoir avoir des notes correctes sans avoir à travailler.

J'ai quelques centaines de milliers de dollars à la banque que mes parents adoptifs, Kathleen et Georg, avaient placés pour moi. J'utilisais cet argent uniquement pour financer mes études. Entre ces placements et l'argent que j'ai gagné en free lance, je peux vivre tranquillement quelques années sans avoir à me préoccuper de  l'aspect financier.

J'ai donc réservé une suite à l'hôtel pour quelques semaines, afin de profiter des avantages qu'il peut m'offrir, restaurant, room service, blanchisserie... En plus, il se situe à l'entrée du campus.

Quand je découvre ma chambre, ce n'est pas le grand luxe mais je ne regrette pas mon choix : j'ai le confort d'un petit appartement, sans cuisine, et dans la chambre, un lit King size. La première réflexion que je me fais, c'est que le bureau va être trop petit. Et puis, je me reprends, je n'ai pas fait tout ce chemin pour mes études. Je dois changer et là je prends conscience que ça ne va pas être si facile. Quant à la taille du lit, vu le peu que je dors...mais je compte bien en profiter et surtout faire des folies dessus.

Je déballe le peu d'affaires que j'ai emmené. Je n'ai jamais été une fille "fashion", ça aussi ça devait changer. Je suis, disons, le genre de fille à ne pas avoir une robe ou jupe dans mon armoire. C'est treillis, jeans, tee-shirt, chemise d'homme, Doc Martens ou Converse pour les chaussures. J'ai quand même trois tailleurs pantalon, et une paire de bottine noire pour le boulot. Des sorties shopping s'imposent et quoi de mieux que de faire les magasins en France, pays de la mode. J'espère le faire avec mes futures copines. Il me reste un peu moins de deux semaines avant la reprise des cours. Je pourrais découvrir mon nouvel environnement, et finir de régler quelques détails pour ma nouvelle vie.

Le vol m'a flingué, mais j'ai besoin de me dépenser après les heures passées à rester assise dans l'avion. Je me change rapidement, prends mon I Pod et c'est parti pour une séance de Running. Mission, me familiariser avec mon environnement. J'hésite entre aller directement au campus ou aller courir dans la forêt à coté. Il était 17h , j'opte donc pour la découverte des lieux où je vivrai ces prochains mois.

Le campus est situé dans un immense parc. Tout a l'air relativement neuf et moderne. Les bâtiments sont tous espacés et pas plus haut que trois étages. Je découvre l'immense gymnase et les terrains de sport près d'un lac. Je sens que je vais me plaire ici.

*****************************************************************************************************

Félicitation, tu es arrivé au bout du 1er chapitre.

Alors qu'en penses-tu?

Tu continues ou pas?