La mécanique des coeurs

Chapitre 21 - I'm in trouble

Me revoilà...après des semaines, disons carrément plusieurs mois d'absence....Toutes mes excuses... J'espère que ce chapitre ne vous décevra pas. Je l'ai coupé en deux parties car la seconde ne met satisfait pas du tout. Pour tout vous avouer, c'est en partie pour cela que je ne publiais pas car je n'arrive pas à en faire quelque chose de bien. Anyway... Bonne lecture...

Pour rappel, nous avons quitté nos deux jeunes délurés après leurs premiers attouchements charnels dans la piscine.

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McKenzie

C'est le corps alangui et l'esprit confus, que je m'éloigne de la scène du crime. Ma seule certitude, je ne me suis jamais sentie aussi bien, depuis Matthew. Mon virtuose de la chair vient de me bouleverser, et juste avec ses doigts.

Je dois rapidement sortir de cet état de béatitude. Le coup d'œil à la pendule ne m'apporte pas la petite montée d'adrénaline attendue, normalement suscitée par mon retard. La douche froide que j'espérais salutaire, n'a pas eu l'effet escompté non plus. J'ai beau m'invectiver à mesurer les conséquences de mes actes pour revenir sur terre, mon esprit refuse de se lancer dans un quelconque processus d'analyse. La sensation de plénitude continue de me bercer, sentant encore l'effet d'Alexis sur moi. Mon enivrement perdure, les seins suffisamment douloureux pour me rappeler notre impudence. J'adore sentir la trace de son passage, malgré la fin de nos ébats. Un souvenir sensoriel qui s'estompera peu à peu. Ça a eu le mérite de calmer mes ardeurs sur le moment mais du coup, ça m'a encore plus ouvert l'appétit. Et le problème, c'est que maintenant un seul plat me donne envie. Et s'il y a bien un mets que je ne dois pas consommer, c'est lui.

J'ai dérapé avec Alex.

Encore que. Renier ce feeling est impossible et ça serait dommage de passer à côté d'un partenaire si alléchant. Il doit bien y avoir une solution. A peine cette pensée formulée, que je me maudis d'oser envisager cette hypothèse. Ça va l'amener à me poser encore plus de questions et avec son caractère, il va m'être difficile de les esquiver. Et puis, je ne veux surtout pas revivre un « Ethan bis », au secours ! La réalité m'explose en pleine face. Mais qu'est ce que je viens de faire ?? Une belle connerie, c'est sûr. Comment une bêtise peut faire autant de bien ? Je me rassure en mettant ça sur le compte de la folie passagère et m'intime l'ordre d'oublier ce moment aussi inattendu que surprenant. Et surtout grisant. Comment ai-je pu être aussi faible et manipulable ? L'angoisse s'insinue peu à peu prenant le pas sur l'exaltation de mes sens. Le caractère ambigu de notre relation et sa dangerosité commence à m'oppresser.

Toujours en pleine réflexion, j'avance sur le parking comme un automate. Le sifflement de Vincent me sort de mes pensées. Le tableau qui s'offre à moi est typique d'une mauvaise série B.

Les allers retours de Manon, tirant furieusement sur sa clope, ne présagent rien de bon. Vincent, lui, est assis sur le phare de sa voiture. Corps raidi, bras croisés et lèvres pincées m'accueillent. Il ne faut pas être doué en langage corporel pour comprendre qu'il est furieux. Ses yeux, deux fentes étroites, dégagent une animosité venimeuse. Mes pupilles plantées dans les siennes, j'accélère le pas pour les rejoindre au plus vite. Son regard glacial me déstabilise un peu, lui qui est toujours jovial. Mais dans le fond, je m'en fiche royalement, trop concentrée sur ma propre humeur, oscillant entre oppression et bien-être.

Arrivée à sa hauteur, taquine et désinvolte, je le gratifie donc de mon plus beau sourire et d'un petit clin d'œil, ce qui semble l'agacer encore plus. Et moi, je jubile. S'il s'imagine que je vais baisser la tête comme une gamine prise en faute et me faire aussi petite qu'une souris, il se fourvoie bien. Mon grand, je viens de toucher les étoiles, alors rien ne pourra m'atteindre. Ce soir, je suis invincible.