Chapitre 18

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William Campbell était loin de connaître les pensées, qui tourmentaient sa prostituée de maîtresse. Et à vrai dire pour le moment, il avait d'autres préoccupations. Yolande rayonnait de mille feux, elle était joyeuse et souriait comme aux premiers jours. Quel homme au monde pouvait-il être aussi torturé, de voir sa femme si radieuse ? Celui sachant parfaitement, qu'il n'avait rien à avoir dans cette transformation soudaine. Avait-elle fait une seconde rencontre avec le Christ ? Le pasteur Campbell en doutait fortement. Ce genre de rayonnement était celui d'une femme comblée. Comment pouvait-elle l'être, alors qu'il ne la touchait pas plus qu'avant ? Sa paranoïa n'avait de cesse d'augmenter, jour après jour. Même ses rendez-vous avec Elza, n'avaient plus la même saveur. Leurs relations sexuelles étaient devenues sans goût, car tous les deux étaient préoccupés par quelque chose. Elza par l'avenir, car elle ne savait pas de quoi il serait fait. Si elle n'agissait pas rapidement, celui-ci risquait fort bien, de ne jamais voir le jour. Bien que son mari soit un gentleman, quel homme accepterait, que sa femme lui fasse un enfant dans le dos, pendant qu'elle se prostituait ? Et pour William, l'idée que son épouse puisse le tromper, faisait naître en lui des sentiments de haines, inconnus à lui pasteur. Il devait en être sûr, il fallait qu'il sache. Sa parano était de plus en plus oppressante, à tel point qu'il ne se présentait plus à l'église, laissant à un ancien la charge de ses ouailles. L'expression « Tel est pris qui croyait prendre», avait atteint une dimension surréaliste, dans la vie de cet homme de Dieu. Certes il avait des circonstances atténuantes, malgré tout, il vivait dans le mensonge, et à présent celui-ci lui riait au nez. Qu'avait-il bien pu faire pour mériter cela ? Pasteur adultère ! Lui qui toute sa vie durant, avait évité le péché, comme un clandestin évite la police. Aujourd'hui il se retrouvait dans une position peu enviable, époux infidèle, ayant des pensées meurtrières. Plusieurs fois il s'était vu entrant dans une pièce, dans laquelle sa femme et son amant étaient entrain de s'ébattre, les abattant tous les deux. Quel scénario ! Harlan Cohen lui-même, n'aurait pas fait mieux. Il était urgent qu'il agisse, c'est pourquoi il rendit visite à ce détective privé...

- « Bien le bonjour Monsieur. Que puis-je pour vous ? »

- « Bonjour, j'aimerais parler avec Monsieur MacHall »

- « Veuillez patienter dans la salle d'attente, il va vous recevoir »

- « Ok »

...

- « Allo ! »

- « Oui Sally »

- « Y'a quelqu'un pour toi »

- « Ok fais-le entrer »

...

- « Monsieur, vous pouvez entrer »

- « Merci »

...

- « Bonjour ! Installez- vous. Faîtes pas attention au désordre. Je suis en guerre avec ma femme de ménage, et avec ma femme tout court. Aaahah. Excusez-moi, je fais toujours un peu d'humour, ça détend l'atmosphère. Alors monsieur... »

- « Monsieur Campbell »

- « Oui Monsieur Campbell, que voulez- vous savoir ? »

- « Je crois que ma femme a un amant »

- « La garce ! Pardon, défaut professionnelle. J'entends ça dix fois par semaine. Vous croyez, ou vous êtes sûr ? »

La Tyrannie du sexeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant