Chapitre 6

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- « Trévor ! En retard comme d'hab »

- « Désolé coach »

-« Ne le soit pas ! Ça fait 1000$ ! »

...

- « Salut Trévor »

- « Ça va Dwayne ? Comment vas-tu ? »

- « Ça va frérot, tranquille et toi. Je veux bien que tu sois le plus riche du vestiaire, mais 1000$ tous les jours, ça fait beaucoup »

- « Ouais c'est vrai, mais quand tu te réveilles chaque jours à côté d'une fille comme ça...Qu'est- ce que tu veux, bah, t'arrives en retard »

- « T'es amoureux pour combien de temps cette fois ci ? Hein les gars, combien de temps ? »

- « Moi je dirais deux semaines, si elle a de la chance »

- « 2 semaines ! Mec, t'es gentil ! Plutôt jusqu'à la prochaine un peu plus sexy ! »

- « Non sérieux les gars, je ne déconne pas, cette fois ci c'est différent »

- « Ecoute frangin, t'es Trévor, toutes les filles du pays te veulent. L'année passée on a gagné le championnat, tu as fini meilleur joueur de la ligue, t'as le plus gros salaire de la NFL. On te voit partout, même quand je fais l'amour à ma femme, je te vois »

- « Ahahahhaha, t'es bête »

- « Sans vouloir être méchant, mais on se connait depuis le jardin d'enfant. Rares sont les amis d'enfance qui percent tous les deux dans le football. Mais nous on l'a fait, et en tant qu'ami d'enfance, je dois te dire qu'on parle quand même de Suzy Lolipop, pas d'une sœur de l'église »

- « Mec tu ne la connais pas comme moi ! Tout ça n'est qu'une posture pour les médias et son public. On veut tous manger, eh beinh elle, c'est comme ça qu'elle bosse »

- « Qu'elle change de taf alors ! Parce que celui qu'elle a, c'est un peu trop....Surtout si tu veux en faire la mère de tes enfants »

- « Alors que dire de moi, tu l'as dit toi- même, je suis partout. On me voit un torse nu dans les magazines, dans les pubs, à la télé, au ciné, absolument partout. Moi aussi je suis utilisé comme un sextoy ! »

- « Oui, mais toi c'est différent »

- « Non ! »

- « Si, toi t'es un mec. Si on voit tes pectos, des abdos, ce n'est pas trop grave. Elle, elle montre ses seins et on la voit à poil tout de même ! Pour un plan sexe, ça va, ça passe, mais la mère de tes gosses, ça va déjà un peu moins ! »

- « Tu dis ça parce que tu me connais intiment. Mais pour la plupart des gens, je ne suis qu'un écervelé avec un beau corps et un talent énorme pour le football américain. Personne ne va chercher plus loin. Beinh voilà, c'est la même chose pour Suzy Lolipop. On juge sans connaître ses motivations. Crois- moi, tout comme moi, elle commence à en avoir marre de n'être qu'un sextoy »

...

- « Ok les filles, assez bavardées ! Bougez- vous les fesses ! Sur le terrain, et que ça saute »

Trévor Utterson avait grandi dans le côté sud du centre-ville. Loin des ghettos noirs ou hispaniques, mais aussi loin des beaux quartiers, tel que Wealthside. Il n'était pas pauvre et pas riche non plus, et il n'avait pas flirté avec le crime. Il était issu de l'un des quartiers historiques de la ville, faisant de lui un véritable enfant du pays. Le district dans lequel il avait vu le jour, oscillait entre bonne humeur et relent de bière constant. Dans cet endroit, il avait été bercé aux rythmes des chanteurs de blues, voulant imiter avec un peu moins de succès, ceux de la Nouvelle Orléans. Trévor n'avait pas subi quelconques sévices lors de son enfance, au contraire, il avait été dorloté par ces parents. Il passait la plupart de son temps libre à jouer au basket et quand ils étaient assez nombreux, au football américain. Paradoxalement, c'est basketteur pro qu'il voulait devenir, mais le destin en avait décidé autrement. Au vue du niveau de richesse et de gloire qu'il avait atteint, il n'allait certainement pas se plaindre. Adolescent, à force de pratiquer ce sport, il se découvrit un talent énorme pour celui-ci. Pourtant, son rêve demeurait encore et toujours, d'être une star de basket adulée voire idolâtré par ses fans. A l'époque, lorsqu'il faisait étalage à haute voix de telles ambitions, sa mère Véronique, ne manquait jamais de le reprendre. Car pour elle, seul Dieu avait le droit d'être adoré, certainement pas un homme. C'est donc résigné qu'il l'accompagnait dimanche après dimanche, à l'église. Véronique était une chrétienne pentecôtiste fervente, et elle embarquait son fils aussi souvent que possible avec elle. Concernant son père, c'était totalement différent. Ayant grandi dans le Missouri, l'église l'avait complétement soulé ! Tellement il avait passé de nombreuses heures sur ses bancs, observant tous ces hypocrites, feignant d'être pieux. C'est seulement à l'occasion qu'il s'y rendait. La vie était un long fleuve tranquille chez les Utterson. Trévor grandissait paisiblement loin de la rue. Sa mère elle, élevait son seul fils au côté de l'homme qu'elle aimait. Son père pour sa part, pouvait se vanter d'avoir épousé une femme blanche, lui qui était aussi noir que Dark Vador. Tout bascula néanmoins, lorsque Véronique décéda. Ce jour marqua la fin de l'histoire d'amour forcé, entre Dieu et Trévor. De toutes les personnes de l'église, il savait que sa mère était la plus sincère. Un sentiment profond d'injustice le pénétra, et plus jamais il ne mit les pieds dans une église; pas même pour l'oraison funéraire de sa mère. Depuis cette date fatidique, il enterra les enseignements de sa maman, au plus profond de lui-même; comme elle même l'avait été. Après avoir échoué dans le basket, il eut la chance d'intégrer l'équipe de foot de Philadelphie. Enfant du pays, il possédait un talent encore plus grand qu'il ne l'imaginait. Il était devenu l'idole de toute une ville, à son plus grand regret, et certainement; à celui de sa défunte mère aussi...


- « Je suis crevée ! »

- « Enfin t'es de retour. C'est moi l'homme et c'est toi qui rentres le plus tard ! »

- « Qu'est- ce que tu veux, c'est le 21ème siècle »

- « Il te fait vraiment bosser comme une esclave ! »

- « Chérie commence pas, je dois terminer cette album, sinon ils vont nous casser la tête ! Encore un peu de patience et bientôt, tu me trouveras à la maison quand tu rentreras »

- « Avec Mike ! Ce tordu ! »

- « Je te permets pas de l'insulter ! Non mais attends ! Je rêve ou quoi, tu sais ce qu'il a fait pour moi, il m'a sorti de la misère. Sans lui je serai entrain de vendre du poisson grillé et faire des passes pour arrondir mes fins de mois »

- « Ok le bon Samaritain t'as sorti de la merde, je suis d'accord, mais vu les cachets qu'il se prend...Euh, je pense que tu l'as bien remercié. Il a gagné grâce à toi plus d'argent que Goldman Sachs »

-« Tu me fais une crise de jalousie ou quoi ! »

- « Ça m'étonnerait pas qu'il veuille... »

- « Qu'il veuille quoi, vas-y. Moi la fille facile, qu'on se tape sans problème. Beinh oui c'est normal, elle fait des clips à moitié à poil, elle ne sort qu'avec des accros à la muscu. Logique qu'elle couche avec son agent »

- « C'est pas ce que je voulais dire »

- « Alors pour l'amour de Dieu, qu'est- ce que tu voulais dire »

- « Je ne veux pas me disputer c'est bon ! »

- « Purée tu t'y prends mal dans ce cas »

- « Ecoute, il est 23 heures passées et t'es au studio depuis 10 h du matin. C'est tout ce que je voulais dire ! Je t'ai fait à manger, assieds-toi »

- « Non ! Tant qu'on y ' est, on continue ! Tu me fais constamment des crises de jalousie à 2 balles ! Et toi monsieur le sexy boy »

- « Quoi vas-y »

- « Toujours une pouliche autour du bras ! Et tous ces coups de fil que tu reçois »

- « Vanessa, tu sais très bien que c'est pour le boulot »

- « Oui justement, c'est pour le boulot, alors arrête de me prendre la tête ! »

- « Tu manges pas ! »

- « Garde la ta bouffe, j'en veux pas, Mike m'a offert à manger ! » Clac ! »

- « Enfoiré de Mike ! A cause de lui, c'est ceinture pour moi ce soir. Je lui dirai bien deux mots à celui–là »

Personne ne pouvait savoir réellement, quelles étaient les intentions de Mickaël Dezout. La petite Vanessa Molaire, ne l'était plus, tellement son corps de gamine avait bien mûri. Son agent était comme un père pour elle, toutefois, il ne l'avait pas engendré. A force d'exciter la terre entière, Suzy Lolipop, avait peut-être réussi à faire changer les regards de son mentor, à son égard ? Ce n'était pourtant pas le cas, Mike avait le double de son âge et ne pensait qu'à ses intérêts. Mais pour Trévor, la chose était limpide dans son esprit, comme de l'eau de roche. Il n'était pas le seul à aimer sa star de copine, un autre aussi la convoitait, il en était certain...

La Tyrannie du sexeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant