Chapitre 4

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William Campbell était originaire de West Phily, l'un des nombreux ghettos noirs de la ville. Là, il y avait été élevé par sa mère Dolorès et son père Aristote. Il avait 3 frères : Matthew, Td, Connors ainsi que deux sœurs, Tyra et Mya. Ils n'étaient pas spécialement riches, sans pour autant être pauvres. On pourrait dire d'eux qu'ils étaient tout bonnement dans la classe moyenne, car les parents Campbell travaillaient tous les deux. Au commencement de sa carrière, Aristote avait occupé la fonction de chauffeur de métro, et en cette qualité, il en connaissait par cœur les lignes. Ce qui, à force de patience et de courage, lui permit d'en devenir contrôleur, au poste de commandement. Le salaire était plus intéressant et la charge de travail bien moins conséquente. Contrairement à beaucoup de ses amis, le père de William, n'avait pas de vices cachés ou connus. Il ne buvait jamais d'alcool sauf aux grandes occasions, ne fumait pas et ne trompait jamais sa femme. Ce comportement irréprochable, était la résultante de sa foi. En effet, il était baptiste, et toutes ces choses lui étaient tout simplement interdites. De plus, il occupait une fonction à responsabilité à l'église. Il était en charge de la jeunesse. Il se devait donc d'être un exemple, dans un quartier en manquant cruellement. Dolorès, elle, était éducatrice dans un centre pour jeunes délinquants. Travaillant dans ce milieu, elle connaissait parfaitement les ravages de la rue, sur les gosses désœuvrés. C'est pourquoi elle travaillait dur, tant au boulot, pour essayer de réinsérer ces gosses, qu'à la maison; pour que les siens n'aient jamais besoin de réinsertion. Forte de cela, elle dirigeait sa maisonnée avec une main de fer, dans un gant de velours évidemment. A l'instar de son mari, elle ne s'adonnait pas aux excès de la vie, auxquels se laissent aller la plupart des êtres humains. Aucune injure ne franchissait jamais le seuil de ses lèvres, même si parfois, certains de ces délinquants ; en auraient bien mérités une ou deux. Elle ne s'enivrait pas, ne fumait pas et ne convoitait pas le mari de son prochain. Contrairement à ses sœurs ou à ses amies, jamais satisfaites de leurs propres choix. Dolorès était heureuse en ménage, elle avait épousé l'homme de sa vie. Ils avaient grandi ensemble dans le ghetto, et avaient élevé leurs enfants ici. Certes le décor n'était pas propice à la romance, mais ou moins là-bas, ils connaissaient tout et tout le monde. A l'église, elle occupait le poste de responsable du groupe des femmes. C'est elle qui supervisait les réunions, organisait les sorties, gérait l'argent de la caisse et donner les ordres. C'est dans cette atmosphère bénie qu'avait grandi William, dans un mélange homogène de douceur et de rigueur, de piété et de bagarres avec ses frères. Pourtant parmi eux tous, il était le plus calme et le plus intelligent. Cela n'étonna donc personne, quand il décida d'embrasser une carrière de pasteur. Après avoir obtenu une licence en théologie, il intégra l'équipe de son propre pasteur et mentor. Ensuite il fût parachuté à l'église de Wealthside, devenant ainsi le premier pasteur noir, de cette congrégation Baptiste blanche. Au côté de son épouse adorée, il enseignait aux riches comment Dieu voulait qu'ils se comportent.

- « L'amour est patient, il est plein de bonté, l'amour. Il n'est pas envieux, il ne cherche pas à se faire valoir, il ne s'enfle pas d'orgueil. Il ne fait rien d'inconvenant. Il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s'aigrit pas contre les autres, il ne trame pas le mal. L'injustice l'attriste, la vérité le réjouit. En toute occasion, il pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère. L'amour n'aura pas de fin. Les prophéties cesseront, les langues inconnues prendront fin, et la connaissance particulière cessera. Notre connaissance est partielle, et partielles sont nos prophéties. Mais le jour où la perfection apparaîtra, ce qui est partiel cessera. En effet, supposons que je parle les langues des hommes et même celles des anges; si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien de plus qu'une trompette claironnante ou une cymbale bruyante. Supposons que j'aie le don de prophétie, que je comprenne tous les secrets et que je possède toute la connaissance; supposons même que j'aie, dans toute plénitude, la foi qui peut transporter les montagnes. Si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Si même je sacrifiais tous mes biens, et jusqu'à ma vie, pour aider les autres au point de pouvoir m'en vanter, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert de rien ».

La Tyrannie du sexeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant