Combats De Femmes

Chapitre 19: Le confident

Marie

Ce soir, plus que jamais, Marie aurait besoin d'une oreille attentive, car elle se sent désespérément seule. Elle avait espéré trouver auprès de ses parents un peu de réconfort. Mais au lieu de cela, ils l'avaient accablé de reproches, la faisant se sentir coupable de tout. Ses parents avaient décidé de prendre partie pour Alexandre, ne doutant pas un seul instant de lui. Ils avaient donc remis en cause tout ce que leur fille leur avait dit. Cette dernière à l'impression d'être abandonné de ses parents, les seuls qui pourtant la connaisse le mieux. Apparemment, ce n'est plus le cas aujourd'hui.

En plus du sentiment d'abandon qu'elle ressent, elle éprouve également un terrible manque. Elle ne sait pas quand elle pourra de nouveau voir son fils Mathéo. Elle est dans l'ignorance la plus total, et cela l'achèverais presque. Marie craint de rester un certain moment à l'hôpital. La jeune femme à l'impression d'avoir mis sa vie entre parenthèses, alors qu'elle voulait tout simplement mettre un point final à tout ça. 

Là dans l'immédiat, elle éprouve un besoin presque viscérale d'entendre la voix de son fils, pour éviter de sombrer. Mais pour cela, elle doit d'abord parler à Alexandre, ce qui est pratiquement insurmontable pour elle, mais ce n'est pas plus insupportable que de ne plus parler à Mathéo. Alors la jeune mère prend une grande inspiration, et s'apprête à affronter pour la deuxième fois dans la journée son mari. Elle prend son portable et essaye de composer le numéro de téléphone de son domicile, malgré ses tremblements. Au bout de quelques sonneries, Alexandre décroche.

- Bonsoir Alex c'est Marie! J'aurai voulu que tu me passes juste un petit moment Mathéo!

Biensûr le jeune garçon n'est pas chez son père, mais cela Marie n'est pas prête de le savoir. Il veut lui faire croire le plus longtemps possible qu'il s'occupe très bien de lui en son absence, et qu'elle est donc pas irremplaçable.

- Bonsoir Marie! Vu l'heure à laquelle tu appelles, Mathéo dort et il est hors de question que je le réveille!

- Il est que vingt heures trente! il a sûrement besoin lui aussi de me parler, il doit se demander où je suis!

Alexandre commence à hausser la voix, pour se faire bien comprendre.

- Hier soir, tu t'es pas trop inquiété pour lui lorsque tu as décidé de te poignarder! En faisant ce geste, tu l'a abandonné pour ainsi dire! Aujourd'hui je lui ai menti plusieurs fois, pour le rassurer à ton sujet. Alors ne vient rien réclamé, c'est entièrement de ta faute si tu te retrouves séparé de ton fils!

Soudain Marie lâche un rire nerveux, qu'elle essaye même pas de contenir.

- Tu me fait rire! Ce n'est sûrement pas dure pour toi de raconter des mensonges, c'est dans ta nature de toute façon!

Alexandre raccroche directement, la laissant seule au bout du fil. 

La jeune femme n'est pas trop étonné par la réaction de son mari, elle s'attendait à un refus de sa part. Marie décide donc que dés le lendemain, elle prendra contact avec un avocat, pour se renseigner sur la procédure à engager pour le divorce. Elle espère ne pas avoir perdu toute crédibilité avec son geste insensé, et qu'elle pourra encore prétendre d'obtenir la garde de son fils.

Au moment où elle s'apprête à poser son portable sur la petite table, elle aperçoit un bout de papier à moitié chiffonné à côté de son verre. Marie le saisie et le défroisse un peu pour mieux voir ce qui est écrit dessus. Elle déchiffre alors un numéro de téléphone, avec un prénom d'homme. Soudain, la jeune femme se rappelle que ce matin elle a eu la visite de l'urgentiste, grâce auquel elle est encore vivante à cette heure ci, et qu'il lui a glissé son numéro pour être joignable si elle avait envie de lui parler. Marie hésite dans un premier temps, car elle à peur de lui avoir laissé une mauvaise impression ce matin, puis elle se lance en se disant qu'elle profitera de ce coup de fil pour s'excuser.