Face Cachée

Chapitre 14

Au début je pensais que c'était le vent, mais puisque ma fenêtre était ouverte, je sentais bien qu'il n'y avait pas un brin de vent . Et puis, en observant de plus près, j'ai remarqué une ombre au ras du sol. Elle bougeait et venait dans ma direction.
Je retiens mon souffle, je commence à me tétaniser. Nan, nan ce n'est pas possible. Je regarde autour de moi, je suis dans ma chambre, seulement ma lampe de chevet est allumée et Ezio dort tranquillement sur mes jambes. Je ne suis pas dans mon cauchemar. C'est bon, c'est sûr, je suis devenue paranoïaque! Je me tourne de nouveau vers l'extérieur.

À l'orée de la forêt, à peine visible, je vois un animal. Il a la forme d'un loup, mais en un peu plus grand vu d'ici. Cet ombre, enfin ce loup, est d'un noir profond, sans autre tâche de couleur.
Mon cerveau fait tilt, je suis en train de rêver! C'est exactement le même que dans mon cauchemar! Oui voilà, c'est ça, je suis en train de faire le même cauchemar mais dans une situation différente. Je ferme les yeux, - aller, tu vas te réveiller, quand tu les ouvriras tout aura disparu, comme par magie- et je compte jusqu'à 3.
1... (Je prends le temps de respirer à fond) 2 ... ( je me pince l'avant-bras, pour être sûre. Tant pis demain j'aurais un bleu) 3!
J'ouvre les yeux, et dirige mon regard vers le lieu où se situait le loup. Il est encore là, c'est réel ! Je commence à avoir du mal à respirer. Non ce n'est pas le moment de me lâcher, les poumons ! Je n'arrive pas à lâcher mon regard dirigé vers la bête, alors que je suis en commencement d'une crise d'asthme.
Quand je rencontre enfin ses yeux. Merde, il ne faut jamais fixer un animal dans les yeux, c'est un signe d'agression! Mais je continue tout de même à le fixer, comme s'il m'attirait. Ses yeux... Ses yeux sont bleu clair, voire brillants grâce au reflet de la lune. Maintenant j'en suis sûre, je reconnais ces yeux! C'est le loup de mon cauchemar! Je ne suis pas folle, je n'ai quand même pas pu l'imaginer avec autant de détails!
Ma crise s'accentue, je commence à serrer avec mon point mon pantalon de pyjama. C'est une façon comme une autre de rester forte, au moment présent! Il faut que je respire! Mais à force de me le dire, cela empire. Je n'arrive plus à expirer!
Je fixe toujours les yeux du loup, il s'assit sur son train arrière et penche sa tête de côté, mais ne quitte pas mon regard.
D'un coup, j'entends de nouveau les paroles que Leo m'avait soufflées lors de ma dernière crise. Elles repassent dans mon esprit.

- Sois forte, courage !

Alors que je regarde le loup, je me calme un peu, enfin juste assez pour pouvoir un peu contrôler ma respiration. J'arrive enfin à détourner le regard, et me dirige difficilement vers mon bureau où se situe ma ventoline. Mais mes poumons ne sont pas du même avis, je tombe à genou juste avant. J'aimerais crier mais je n'ai plus d'air! Et puis il n'y a personne chez moi.

- Allez courage, entendis-je à nouveau plus faiblement. Bouge !

Cet ordre me fait comme une mini poussée d'adrénaline. Je tends le bras et me pousse grâce à la force de mes jambes. J'attrape enfin ma ventoline, et inhale le produit. La vie! Je respire ! Je me remets de mes émotions, et retourne à la fenêtre. Le loup a disparu.

Bien sûr, le lendemain j'ai tout raconté à Ines. Elle a vraiment trouvé cela étrange, elle dit que c'est un rêve prémonitoire. Merci, mais sans façon, j'ai pas envie de me faire dévorer par un canidé! Et je lui réplique que l'on n'est pas dans un film fantastique.
Voilà une différence entre Ines et moi. Je suis plutôt cartésienne, je ne crois que en ce que je vois. C'est un peu pour ça que j'aime bien la section scientifique: oremarque, on prouve et on conclue, point ! Contrairement à Ines qui elle, on ne va pas dire qu'elle y croit mais elle est fascinée par le fantastique. Genre la magie, les sorcières, les banshees, les loups-garous, les vampires etc... D'ailleurs, elle pense que je suis peut-être une banshee qui a vu le meurtre de quelqu'un, enfin vous voyez le délire?
Je ne l'écoute que d'une oreille, et reluque mon avant-bras. Et oui, j'ai un joli bleu, quelle ironie!

- Eh oh ?! Tu m'écoutes plus là ?!

Ines me claque des doigts sous le nez pour que je réagisse.

- Euh oui désolée.. Je t'écoute!
- Je te demandais comment tu as fait ton bleu?
- Bah .. Je te l'ai dit, pour pouvoir me réveiller de ce cauchemar, qui n'en était pas un!

Elle me regarde intensément, je remarque qu'elle se retient de rigoler. Et puis bah.. Elle se lâche. Elle a un rire tellement mignon! Nan je rigole, c'est plus un rire grass. Ah non, là ça passe à la truie.

- Ouais vas-y moque-toi de moi!

Je fais mine de bouder, quand j'entends une voix derrière moi, celle de Manu.

- Euh vous êtes sûrs que nous la connaissons? dit-il en pointant du doigt Ines.
- T'as raison, une simple inconnue! répondis-je.

En me retournant, je remarque que les garçons sont tous les trois là. J'avance vers eux, et prends Manu et Leo par les bras en continuant d'avancer. Je n'ai que deux bras, Diego, je suis désolée, mais j'ai pris les deux qui étaient sur mon chemin. Alors que l'on a fait à peine dix mètre, j'entends une exclamation de rage derrière moi, quelques pas qui se rapprochent... et un poids qui se jette sur mon dos.

- Je ne suis PAS une inconnue! Je suis ta meilleure amie, compris?

Elle me hurle dans les oreilles, et on continue à se chahuter, sous les yeux consternés des garçons. On avait tous finis à 17h, alors on se trouve une table dehors pour passer la dernière heure de la journée ensemble. Même s'il commence à faire frais, il y a quelques rayons de soleil, il faut en profiter!
Alors que nous parlons de tout et de rien, le vent commence à se lever, et moi avec mon simple perfecto, je commence à avoir des frissons. Je grelotte presque, quand je sens une main sur mon bras. Je me tourne vers le propriétaire, il me regarde avec son sourire éclatant et ses yeux bleu-gris.

- Tiens, me dit-il en tendant son sweat-shirt. Enlève ta veste et met ça, tu auras plus chaud.
- M-mais toi?
- Ne t'inquiète pas pour moi, tu sais j'ai presque chaud avec !

Rhha les mecs pourquoi ils n'ont jamais froid, la chance ! Ils peuvent se balader en t-shirt en plein hiver! Bon, quand même pas mais vous comprenez ce que je veux dire. J'acquiesce et enlève mon perfecto, que je range dans mon sac a dos et enfile son sweat. Il est encore tout chaud, c'est hyper agréable. En plus, petit bonus, il y a son odeur dessus.
Je me tourne vers lui avec un grand sourire.

- Merci, Leo! Tu es un ange. Qu'est-ce ce que je ferais sans toi entre hier et aujourd'hui?

Et un deuxième petit plus, il est trop grand, donc je peux m'emmitoufler dedans! Avec ce vent, j'ai toujours des frissons! Pourquoi est-ce que je suis si frileuse? Je suis une dure à cuire, moi! Alors que je me motive intérieurement, un bras passe derrière moi. Il me frotte doucement pour me réchauffer, et il me colle un peu plus à lui ! Finalement, je crois que je ne suis pas si dure à cuire que ça! Alors que je pose ma tête sur son épaule, je me sens zen, rassurée, tout simplement bien. Je le confirme, j'adore cette place!

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Petit rapprochement! Ouhhhh les amoureux ?!
Ouais je sais, je suis une gamine !