Chapitre 26

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PDV Leo

Je reprends enfin le contrôle sur mon loup, ce qui a pris un bon moment car je l'ai retenu bien trop longtemps. Il faudrait que j'arrive à régler ce problème, j'avais à peu près réussi avant la mort de mes parents. Mais après cette terrible période, ma rage et ma tristesse n'ont fait qu'empirer mon caractère brutal. Cela se reflète toujours sur notre seconde identité, notre loup.
Le mien est, comparé à mon âge, trop puissant et la plupart du temps incontrôlable. Si je le laissais faire, il attaquerait tout ce qui se met sur son passage. Il ne fait pas la différence entre amis et ennemis, il attaque à la gorge et ne se pose pas de question. C'est comme s'il n'était que rage et destruction.

Quand je suis sûr d'avoir les rênes, je lève les yeux devant moi. La seule chose que je vois, c'est Malya essayant d'attraper un truc en plastique, que je n'identifie pas bien. Je comprends rapidement ce qui se passe, quand j'entends la respiration irrégulière et surtout de moins en moins forte de Malya. Sa poitrine se soulève difficilement, elle ne bouge presque plus.

Je m'approche d'elle, doucement pour ne pas l'effrayer, je me couche juste à ses pieds pour la réconforter. S'il te plait, respire. Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer.

Elle tourne la tête, et ses yeux vont à la rencontre des miens. Quelques secondes passent, et elle s'évanouit.
Non, ce n'est pas possible! Réveille toi! S'il te plait!

Je me précipite vers elle, lui lèche la joue mais rien ne se passe. Putain! Je ne peux rien faire sous cette forme. Je ne peux pas me retransformer. Pas avant un quart d'heure au moins.

- Les gars, j'ai besoin de vous !

Aucune réponse. C'est normal, ils sont sous leurs formes humaines, ils ne peuvent pas m'entendre. Tant pis pour la discrétion! Je prends une grande aspiration et hurle de détresse.

Je ne vois presque plus la poitrine de Malya bouger, je lui donne des petits coups de museau pour qu'elle réagisse un minimum.

Je suis tellement désolé! Je ne me le pardonnerais jamais si tu ne te réveilles pas!

Je suis collé à son corps fragile, j'essaie de le réchauffer et je remarque que je ne vois plus aucun mouvement au niveau de son sternum. Je me relève d'un coup, mais lorsque j'essaye de lui donner un coup de museau sur sa joue, je sens quelque chose me repousser.

Quelqu'un à essayé de m'éloigner de mon âme sœur, je vais le tuer! Je commence à grogner, mais je me rends compte que c'est Diego qui m'a poussé. Il m'a mis à l'écart, pendant que Manu allongeait Malya au sol.

Il commence à lui faire un massage cardiaque pendant que moi je fais les cent pas, je n'ai rien pu faire, tout est de ma faute! Je regarde Malya, étendue par terre, comme si elle était morte. Non, elle n'est pas morte, je le saurais, je l'aurais senti.

Alors que j'observais Malya, je vois Manu approcher son visage de celui de Malya. Beaucoup trop proche. Quand ses lèvres touchent celles de Malya, un grognement sort de ma poitrine et commence à me jeter vers eux pour les séparer.

Deux bras m'enserrent la gorge pour me retenir.

- Leo, calme toi, Manu lui fait du bouche à bouche, certes. Mais il essaye de la sauver!

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je suis à fleur de peau. De la voir comme ça, à cause de moi, me rend complètement fou. Je finis enfin à me calmer.

- Par contre, Leo il faut que tu partes.

Je le tourne vers Diego, je le regarde avec des grands yeux. Il vient de me demander de laisser mon âme sœur? De la quitter alors qu'elle est au plus mal?

- Oui, Leo, j'ai appelé les secours quand je suis arrivé. Ils vont bientôt être là. Et je pense qu'ils vont trouver cela bizarre de voir un loup d'un mètre à côté, tu ne crois pas? Alors maintenant pars, attends de pourvoir te retransformer, il n'y a plus personne à la maison. Prends des vêtements dans ma chambre, je t'enverrais un message de l'hôpital où on a emmené Malya, ok?

Je prends en direction du nord, je cours pour essayer d'oublier. Mais mes pensées reviennent toujours à l'image de Malya, couchée et sans vie.

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PDV Malya:

Je me sens fatiguée, ma tête est lourde, quelque chose de tiède me touche le bras. J'ouvre doucement les yeux, la lumière m'aveugle mais j'essaye de les garder un minimum ouverts.

- Oh ma chérie, est-ce que ça va?

Je tourne la tête vers la voix qui m'apaise tant. Ma mère me regarde avec plein de tendresse.
J'arrive seulement à émettre un "mmh", mes poumons me brûlent, comme si j'avais avalé de la lave en fusion par mégarde. Je pense que mon père a compris car il me tend un verre d'eau. Je me redresse difficilement, prends le verre qu'il tient dans la mien et l'amène délicatement vers mes lèvres.

Enfin, je me rends compte que je suis à l'hôpital, avec les nuances de couleur très originales, un dégradé de blanc. Et l'odeur du trop propre. Vous allez me dire que c'est normal pour un hôpital. Mais bon, un peu de couleur mettrait les patients dans un état peut être un peu plus joyeux, qui sait?

Mais surtout ce qui cloche, c'est pourquoi je me retrouve dans un lit d'hôpital?

- Pourquoi est-ce que je suis ici? demandais-je à mes parents avec une voix plutôt caverneuse et basse.
- Ce sont les terreurs qui t'ont amenée, avec Leo aussi, m'explique ma mère en me caressant le bras.
- Et... commençais-je avant que l'on frappe à la porte de ma "chambre".

La porte s'ouvre sur un homme en blouse blanche, sûrement le médecin. Quand une voix retentit derrière lui, je ne vois pas qui c'est mais je sais qu'elle appartient à Diego.

- Est-ce qu'on pourrait la voir?
- Ne vous inquiétez pas, elle va bien. Elle rentre bientôt chez elle, vous pourrez aller la voir demain, quand elle sera totalement reposée, d'accord?
- Oui, monsieur.

Le médecin referme la porte et s'avance vers moi, il me fait un grand sourire.

- Malya Robin, c'est bien vous? me demande-t-il.
- Euh.. Oui oui!

Il jette un regard sur ses feuilles. Mais comment suis-je arrivée à l'hôpital? Hier, j'étais à une fête, l'anniversaire de Manu et Diego. J'ai dansé, j'étais avec Théo un moment et j'ai bu de l'alcool. Oh nan, j'espère pas que ..

- Est-ce que j'ai fait un coma éthylique?

Le médecin me regarde étonné, puis me sourit.

- Tu avais une quantité d'alcool dans le sang mais bien loin d'un coma éthylique. Tu es ici car tu as fais une crise d'asthme aiguë, comment se fait-il que tu n'aie pas ventoline?

J'étais soulagée, tellement. J'essayais de me rappeler la soirée, où était ma ventoline?

- Je crois... je crois que je l'avais dans la poche mais je n'arrivais pas à l'attraper.
- Je vois, enfin le plus important c'est que rien n'est arrivé, aucune cellule de ton cerveau n'a été touchée lorsque ton cœur, en manque d'air, s'est arrêté. C'est même extraordinaire, car les ambulances ont eu du mal à te ramener à l'hôpital. Félicite ton ami d'avoir fait les bons gestes de premiers secours. Tu vas passer encore quelques examens, mais tu pourras rentrer ce soir. Madame, monsieur, il serait préférable de la laisser se reposer.

Mes parents me font un bisou sur le front et quittent ma chambre. J'avais à moitié entendu ce que le médecin m'avait dit, je ne pensais qu'à ces quelques mots. Mon cœur s'est arrêté, j'ai failli passer l'arme à gauche. Mais comment est-ce que cela est arrivé?

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Désolée pour le retard, mais vu que c'est les vacances, enfin entre les devoirs, j'essayerais de publier plus souvent.
Et je ne suis pas moi-même asthmatique, donc c'est possible que j'exagère peut être.

Vos avis sont les bienvenus :D

Gaspacho et colibri

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