Chapitre 9

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- La prof nous a donné quoi comme sujet pour notre oral? le questionnais-je.
- Et bien je me suis dit que ça serait mieux qu'on le découvre ensemble.

J'acquiesce. Oui, nos sujets était en fait choisis par la professeur d'svt. J'étais déçue, j'avais pleins d'idées qui m'aurait vraiment motivées à travailler. Mais bon, au moins je suis sûre qu'il n'y aurait pas de débat avec Leo pour choisir le sujet. Elle a aussi pris nos adresses e-mail pour pouvoir nous les envoyer.
Je regarde autour de moi pour savoir où est-ce que j'ai pu ranger mon ordi. Il ne traine même pas par terre. Au bout de quelques minutes, je remarque que Leo rigole, il se moque de moi l'imbécile! Il me fait signe de regarder derrière moi. Je me retourne rapidement et aperçoit mon ordi a l'autre bout de mon lit. Ridicule. Je me penche pour le prendre mais il est trop loin, finalement je me vautre totalement sur mon lit pour l'attraper. Quand je me redresse, j'aperçois que Leo sourit. Je sens le rouge me monter aux joues. J'avais trouvé le mot exact, j'étais ridicule.
Je me mets en position tailleur, pose mon ordi devant moi et j'inscris mon code pour le déverrouiller. J'attends un peu qu'il démarre et ouvre ma boîte mail. Je commence à lire à voix haute:

- Alors .... C'est ... Est-ce que les créatures de la nuit pourraient scientifiquement exister? Exemple: vampire, loup-garou, etc... C'est bizarre comme sujet scientifique, tu trouves pas?

Quand je lève les yeux de mon ordi, je remarque que Leo est devenu tout pâle.

- Ça va? lui demandais-je.

Il ne me réponds pas, il me regarde mais sans me voir. Je pose mon ordi sur le lit et je m'approche de lui. Je passe ma main devant ses yeux pour le ramener sur terre. Mais d'un coup quelque chose m'attrape le poignet. Cela m'a tellement surprise que je fais un pas en arrière. Je comprends au même moment que c'est sa main qui s'est refermée sur mon poignet. Il a une telle poigne que cela me fait mal.

- Leo ! l'interpellais-je.

La pression sur mon poignet se relâche subitement. Leo regarde mon poignet, qui maintenant est un peu rouge. Lorsqu'il relève les yeux vers moi, je remarque la peine dans son regard.

- Je suis vraiment désolé, j'étais ailleurs et je ne t'ai pas vue arriver, je suis tellement désolé, je ...
- C'est rien, le coupais-je, plus de peur que de mal. C'est ma faute, je n'aurais pas dû.

Je lui souris pour lui montrer que je pense ce que j'affirme. Mais je vois bien qu'il se sent coupable. Pour détendre l'ambiance, je me dis qu'il vaut mieux penser à autre chose qu'au travail.

- Ça te dit une partie? lui proposais-je.

Il me sourit et me répond avec un air narcissique.

- Je veux bien, mais après c'est toi qui vois. Si tu as envie d'une raclée, tu as trouvé la bonne personne.
- On verra bien !

En passant à côté de lui, je le bouscule pour le chercher. Ça n'a même pas marché, je sais que je ne l'ai pas poussé fort mais il n'a pas bougé d'un centimètre. Je l'observe rapidement, il était bien ancré sur ses appuis, c'est pour ça. Bon, la prochaine fois je ne me louperais pas, ça sera mission attaque surprise.

On a choisi de jouer à un jeu de voiture. Et on s'est assis directement par terre sur mon tapis à poils trop confortable.

- Et de 6-2 pour moi, m'écriais-je. Alors, c'est qui qui se prend sa raclée?
- C'était un coup de chance ?! me répond-il.
- Un coup de chance 4 fois d'affilé?

Alors qu'il cherche à trouver une réponse, sa tête se décompose, en partie parce qu'il ne trouve pas et sûrement un peu car il s'est fait humilier par une fille. Je ris intérieurement.

- Tu boudes ?! lui demandais-je en rigolant.
- Nan pas du tout ! réplique-t-il.
- Si, si, je t'assure, on dirait un gamin de 5 ans.

Au moment où je finis ma phrase, il se jette sur moi et commence a me faire des chatouilles. J'éclate de rire en essayant de lui pousser les mains, mais tout ce que j'arrive a faire c'est de tomber en arrière. Je me retrouve le dos au sol, mais Leo ne s'arrête pas pour autant.

- C'est qui le gamin ? me questionne-t-il.
- C'est toi !

Moi, je suis une fille têtue, même sous la torture je ne lâche pas l'affaire. C'est horrible ce qu'il me fait subir. En plus, je n'arrive pas à le repousser, il est beaucoup plus fort que moi et j'ai l'impression qu'il ne fait même pas d'effort pour me maintenir sur place, alors que je me tortille dans tous les sens.
Quand il s'arrête, je ferme les yeux et je reprends doucement un souffle normal. Lorsque j'ouvre les yeux, je tombe sur les siens. Je n'arrive pas à quitter son regard. J'ai la sensation que le temps s'arrête autour de nous, comme s'il voulait que ce moment dure éternellement.
Leo est le garçon qui doit faire tomber toute les filles. Il est beau, un peu mystérieux, athlétique mais surtout ses yeux sont tout simplement magnifiques. J'imagine que toutes les filles doivent tomber à ses pieds, je l'ai bien remarqué au lycée. Elles se retournent presque toutes sur son passage. J'avais l'habitude avec les jumeaux mais pas à ce point. Là, les filles bavent littéralement quand elles le regardent. Je le vois mal avec une fille complètement basique comme moi.
Soudain je crois voir le bleu de ses yeux s'intensifier et prendre le dessus sur la partie grise de sa pupille. Cette couleur me rappelle quelque chose, comme si je l'avais déjà vu quelque part. 
Mais notre contact visuel se rompt quand on entend ma mère nous appeler d'en bas. Leo se relève souplement, et me tend les mains pour m'aider a me relever. Ses yeux sont redevenus normaux. Il me sourit et je m'avance vers la télé pour l'éteindre. Puis nous nous dirigeons vers la cuisine.

- Il se fait tard, dit ma mère et elle se tourne vers Leo. Et Leo je t'invite ce soir à notre table.

Elle se dirige vers la table, mais se retourne.

- Enfin, si ton oncle est d'accord, bien sûr.

Leo répond poliment à ma mère et va au salon pour appeler son oncle. Quand à moi, je commence à mettre la table. J'aperçois ma mère s'approcher de moi et me chuchote à l'oreille.

- Alors ?
- Alors quoi? lui demandais-je en ne comprenant pas où elle veut en venir.
- Vous êtes ensemble? me dit-elle comme si elle avait découvert l'Atlantide.
- Non, non, bien sûr que non. C'est juste un ami et on travaille sur un exposé ensemble.

Enfin j'aimerais bien que se soit plus mais je ne le connais pas assez. Et puis, lui a-t-il de quelconques sentiments, autres que de l'amitié ?

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J'espère que le chapitre vous a plu ?

Face CachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant