Je me dirige rapidement vers mon casier, sac à dos sur l'épaule et les doigts gelés. Merci l'hiver! J'en ai marre de toujours arriver en retard, putain de bus! Vivement mes 18 ans pour m'acheter ma moto! Et oui, depuis longtemps je rêve d'avoir mon petit bijou à enfourcher et à bichonner. À moi la puissance, la vitesse et la liberté!
Enfin, ça fait quelque temps que j'économise. Je sais que je n'aurais jamais la moto de mes rêves, mais il faut un début à tout!Je reviens à la réalité quand je sens mon portable vibrer. Je réduis un peu l'allure, pour ne pas me vautrer en plein milieu de la cour (car malgré tout, je reste assez maladroite!) Je lis le message:
>De: Ines <3
Coucou!
Vu que l'on est Vendredi, je te kidnappe à midi! On mange ensemble, sans les mecs.
Oh et je suis passée à la vie scolaire, ta prof d'SVT est absente!Je lui réponds rapidement et entre dans mon premier cours de la journée. Ça va, j'étais juste à l'heure. Je m'installe à ma place habituelle, et écoute ce que dit la prof d'anglais. Mais mon esprit dérive vers d'autres pensées...
Normalement j'aurais dû être contente que ma prof d'SVT soit absente, mais pourquoi aujourd'hui? Vous vous demandez pourquoi j'ai tant envie d'avoir SVT?
C'est parce que ce matin, j'étais enfin décidée et surtout motivée à parler à Leo. De ce qui s'est passé pendant la soirée, et aussi à l'hôpital. Et je voulais profiter du fait que l'on soit à côté durant le cours d'SVT.Mais surtout, ce ne sont pas vraiment les explications que je veux, enfin si, j'ai énormément envie de savoir. Mais surtout c'est que Leo me manque, l'ancien Leo. Quand je n'avais pas peur de lui, quand il ne m'intimidait pas.
Je me remémore plusieurs moments. Je souris bêtement en repensant à l'après-midi que l'on avait passé chez moi. On devait travailler notre devoir d'SVT, mais on avait faim et on avait voulu faire des crêpes. Le seul problème que l'on avait eu, c'est que l'on est tous les deux nuls en cuisine. Il était en train de mélanger les ingrédients, quand une idée m'était passée par la tête. J'avais pris un peu de farine dans la main, et je l'avais appelé en arrivant derrière lui. Quand il s'était retourné, je lui avait lancé à la figure.
Un sourire se forma sur mes lèvres en revoyant sa tête étonnée, il n'avait rien compris à ce qui lui était arrivé. Les yeux grands ouverts, le visage recouvert de blanc qui contrastait avec la couleur marron foncé, presque noire de ses cheveux. Et puis c'était parti en bataille, il avait réussit à me faire avaler une poignée de farine. Et bah franchement, je ne vous le conseille pas!
Heureusement, juste avant que mes parents rentrent on avait tout nettoyé. Comme des professionnels, plus aucune tâche de farine n'était visible! Quand mon père était rentré, on avait fait nos têtes d'anges, mais on s'est trahis nous même, en oubliant que nos vêtement était eux aussi recouverts de farine. On n'avait pas du tout été crédibles, et on avait mangé que des crêpes soit trop grillées voir brûlées, soit pas assez cuites.On formait vraiment une équipe de bras cassés. Enfin, avant que je ressente des frissons quand je le vois arriver au loin, avant tout ce bordel.
Mon sourire se dissipe et mon cerveau essaye tant bien que mal de se concentrer sur ce que dit la prof.
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Il était 10 heures, normalement je devais être en SVT. Mais puisqu'elle n'était pas là, j'allais en direction d'une salle de travail. J'étais avec Julie et Louise, deux filles de ma classe, avec qui je m'entendais super bien. En plus, on aime bien travailler ensemble et justement on avait un devoir de maths à rendre la semaine suivante. Et vous voyez, moi et les maths, c'est pas vraiment une grande histoire d'amour.
On passe par le couloir entre le bâtiment 1 et celui du 2, quand j'aperçois au loin un groupe de mecs de notre classe.
Ils étaient cinq, dont Manu et Leo. Ce dernier me tournait le dos, comme la plupart des garçons et dans ma tête, tout se bousculait. Est-ce que je devrais y aller?Je ne réfléchis pas plus, et pris le taureau par les cornes, comme on dit. Je me suis tournée vers les filles et leur ai dit que je les rejoignais dans pas longtemps. Elles m'ont regardé étonnées, mais je leur ai expliqué que je devais parler à quelqu'un. Elles ont acquiescé, même si Louise m'a bien fait comprendre que je devrais tout leur expliquer s'il se passait quelque chose. Je lève les yeux aux ciel, et on rigole brièvement avant de se séparer.
Je me retourne vers le fond du couloir, et avec un pas décidé je m'approche de ma cible. Je fais taire toutes les voix dans ma tête qui me disent que c'est une très très TRÈS mauvaise idée.
Quand j'arrive presque à la hauteur du groupe, Manu m'aperçoit et me sourit. Ils arrêtent tous de rigoler, je ne sais pas de quoi ils parlaient, mais j'avais pas tellement envie de savoir. Puis Leo se tourne dans ma direction. Son sourire qui, deux secondes auparavant était rayonnant, s'évapore. Ses yeux exprimaient la surprise. Je commence à sentir que l'atmosphère devient un peu pesante. Je suis mal à l'aise, mais je me reprends rapidement.
- Est-ce que l'on peut parler? lui demandais-je, avec le plus de sérieux possible.
J'étais assez fière de moi sur ce coup là, ma voix n'a ni tremblé, ni bégayé. J'avais eu un ton qui ne lui laissait pas trop le choix. Ça, c'est mon côté autoritaire et sur ce coup je l'apprécie.
- Euh... Ouais, me répond-t-il.
Quand on s'éloigne j'entends un de ses potes faire un commentaire du genre: "Attention il va se faire frapper. Il va revenir en pleurant, vous allez voir! "
Leo ne se retourne même pas, lève son bras et fait un merveilleux doigt d'honneur à ses potes qui sont en train de s'écrouler de rire.On était sortis dehors, au moins à cette heure-ci, il n'y avait personne. On était tranquilles, assis sur une table, l'un en face de l'autre. J'avais un peu froid mais ce n'était pas le plus important.
Les premières minutes s'étaient écoulées dans un silence complet. Je n'entendais que le vent qui soufflait en faisant bouger les dernières feuilles oranges des arbres qui surplombaient la cours. Mon regard était posé sur mes doigts qui tripotaient l'ourlet de mon sweat. Mon courage me lâchait petit à petit.
Je finis par rompre ce silence, qui devenait trop oppressant.
- Qu'est-ce que tu es? Surtout ne me dit pas que je suis folle à lier où je ne sais quoi!
Ma voix était faible, indistincte, lâche. Tout ce qui ne me ressemble pas pourtant!
- Malya... C'est que..., commença-t-il.
- Qu'est ce que tu es?Cette fois, ma voix est plus forte, plus déterminée. J'avais levée les yeux vers lui. Les siens me fixaient, son regard me clouait sur place. Il était intense et beau. Il exprimait le doute, non je dirais plus la peur. Mais de quoi? Ça, je ne saurais dire.
- Je peux pas te le dire là! me dit-il.
- Mais il n'y a personne! proclamais-je.
- C'est plus compliqué que tu ne le penses, plus dangereux. Je te l'ai dit, je suis un monstre, au sens propre comme au figuré.Il se relève, mais avant qu'il ne fasse un pas, je lui prends le poignet. Il s'arrête dans son élan et pose encore une fois son regard sur moi.
- S'il te plait, tu dois m'expliquer. Tu ne peux pas me laisser comme ça, après ce qui s'est passé j'ai besoin de la vérité.
Je sers un peu plus ma prise pour lui faire comprendre que j'en ai besoin. La vérité est une bouée de secours pour ne pas couler dans la folie. Même si elle peut parfois sembler irréelle, elle est toujours mieux bâtie qu'un mensonge.
Il souffle et baisse les yeux sur ma main qui tient la sienne.
- Est-ce que tes parents sont là ce soir après les cours? m'interroge-t-il.
Je suis un peu déconcertée par la question.
- Euh.. Nan, ils rentrent tard.
- Alors, est-ce que je peux venir chez toi? Je t'expliquerais tout ce que tu veux.
- D'accord.Après notre brève discussion, nous sommes allés rejoindre nos amis chacun de notre côté.
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Voilà le chapitre 29!!
Qu'en pensez vous? Vos commentaires me font hyper plaisir :)Carousel et casse tête chinois !
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Face Cachée
Manusia SerigalaVous voyez les histoires qui arrivent seulement dans nos livres fantastiques? On se dit tous que c'est irréel. Seulement, quand cela vous arrive vous perdez toute rationalité. Nous ne connaissons rarement la face cachée des personnes autour de nous...