CHERUB 1 - Un Enfer Décisif

Chapitre11 - 8 au 18 décembre 2015

Après une longue série d'étirements, nous passâmes aux combats. Samuel était plus petit que moi et moins baraqué mais je n'étais pas sûre que cela tirerait en mon avantage. Cela faisait longtemps que je n'avais pas nager, et je le ressentais vivement dans les muscles de mes bras. Le combat commença. Nous nous scrutâmes un long moment, cherchant une faille dans la défense de l'autre. Soudain, Samuel attaqua. Vite. Trop vite. Trop vite pour que je puisse éviter le coup de poing qu'il m'assena en plein visage. Il m'atteignit à la joue. Le choc fut terrible. Il me propulsa au sol. Je me relevai, chancelante. Mais déjà Samuel rattaquait. Il y avait quelque chose de magique dans ses mouvements. Ses gestes étaient fluides, précis, gracieux et... mortels. Je réussi à parer les 3 premiers coups mais me mangeait un uppercut dans le ventre qui me coupa le souffle. Samuel ne souriait pas. Il y avait sur son visage une telle concentration qu'il me faisait presque peur. Presque. Il me tendit la main pour m'aider à me redresser. Je la lui pris en grimaçant. Bon. Il était temps de montrer à ce nabot qui j'étais. Je me ramassai sur moi même, et d'un seul mouvement m'élançai sur lui. Son pied me cueillit en plein vol. Je m'affalai par terre, stoppée net. Je jetai un coup d'oeil à Samuel. Il se tenait devant moi, transpirant, débordant de rigueur. Mais il manquait quelque chose au tableau. Quelque chose qui ne faisait pas de lui un enfant, ni même un homme. Il lui manquait ce petit rictus de fierté qu'on peut lire sur le visage de tous les vainqueurs. Il ne l'avait pas. Comme si...comme s'il n'était pas content de ce qu'il faisait. Comme si c'était une machine, destinée à se battre. On aurait pu dire une machine à tuer. Mais non. Il était à la limite entre l'humain et la machine. La petite lueur qui brillait dans ses immenses yeux bleus le rattachant au monde des vivants. Au monde des humains.

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Une semaine passa, durant laquelle nous enchainâmes les réveils à 4h du mat, les punitions loufoques et les maigres repas. Au fur et à mesure, Samuel devenait de moins en moins distants et même quelques fois je réussi à avoir une vrai conversation avec lui. Durant cette semaine, Margot avait abandonné le programme d'entraînement. Ce midi-là, alors que je mangeai en compagnie de Samuel, Amy et Anakin, Mr Willis arriva.

Re-bonjour les nabots ! S'écria-t-il, une lueur machiavélique sur le visage, aujourd'hui cela fait 10 jours que nous sommes coincés ici ! Pour fêter ça, on va faire une rando intensive dans la forêt !!

Il eut un sourire de satisfaction sur le visage.

MAINTENANT.

Nous échangeâmes des regards interloqués. Maintenant ?!?

Ça veut dire vous vous levez et vous venez !!! S'emporta-t-il.

Sans manger ?!?! Osa demander quelqu'un.

Oui, sans manger !!! Dépêchez vous !!

Nous dûmes laisser à regret nos assiettes pleines. Samuel enfonça ses mains dans ses poches et bougonna :

Je me disais aussi que ça avait l'air plus appétissant que d'habitude....

Je lui souris.

Allez, ça aurait pu être pire !! Tu aurais pu ne pas avoir le temps d'avaler une seule miette !!

Il me regarda l'air désespéré :

Mais J'AI pas eu le temps de manger !!!

Adieu alors... murmurai-je.

La rando dura 6h. Samuel tenu le coup. Quand nous rentrâmes, harassés, sales et affamés, nous nous affalâmes sur nos lit.

Eh ben putain, j'ai pas hâte du cinquantième jour... murmura Samuel, ce qui me fit rire.

Il se tourna vers moi.

On forme une sacrée équipe tu trouves pas ? Me demanda-t-il.

J'acquiesçai d'un signe de tête. Il vint s'assoir à côté de moi et passa une main autour de mon épaule. Je posai ma tête sur son épaule. Nous restâmes comme ça de longues minutes, puis nous nous séparâmes précipitamment avant que les autres n'arrivent. Cette nuit là, j'eus du mal à dormir. Comme à peu près toutes.