Chapitre trois Innocence

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Quelques semaines, probablement quelques mois, ont passés et je suis contente de voir que mon astuce de la douleur fonctionne toujours.
J'ai remarqué que mon autre moi était de plus en plus ami avec Samuel. Une âme très joyeuse et insouciante. Ça me fait du bien d'être avec lui, les éclaboussures, si on veut, de ses bulles positives m'affectent également et c'est très bien comme ça.
Je suis un peu déçu par contre puisque mes trois meilleures amies sont parti, dont deux dont le départ était volontaire. J'ai cru comprendre qu'elles en avais assez d'A. Par contre, je les ai oublié très rapidement.
Mon entourage m'a dit un jour que j'ai de la chance d'être jeune, que ça m'empêche d'avoir trop mal. J'ai donc fait comprendre à A qu'elle devait tout faire pour rester jeune et ce, depuis qu'elle et moi avons sept ans. Je ne crois pas qu'elle contrôle son vieillissement, mais j'ai compris qu'elle fermait les yeux sur certaines choses, afin de préserver son innocence. Je suis très fière d'A. Elle est intelligente pour son âge, et donc moi aussi.
Dans un autre sujet, mes parents sont maintenant très près, et ça me fait peur. Lorsqu'il sont près comme ça l'un de l'autre, des centaines de bulles de colère, de peine et d'exaspération s'emparent d'eux, m'affectant au passage. J'ai donc fait comme A, je me suis éloigné du mieux que je le pouvais. Encore une fois, mon égoïste mère me tire près d'elle et me force à garder les yeux ouvert. Je crois que je la déteste. Mais je ne suis même pas sur si une âme est capable de ressentir des émotions envers les autres âmes... Ce serait absurde.
J'ai seulement hâte que tout ça finisse... Mais je sais qu'A est forcé à grandir d'un coup. Et ça, ça fait très mal, littéralement. Je me prend des coups presqu'à longueur de temps. Je dois courir.

Je dois courir...

Le parcours d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant