Chapitre dix Poignard

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Ça m'est échappé...
Je ne sais pas ce qui m'a traversé l'esprit de lui en parler...
Tout-à-l'heure, j'ai avoué à Marianne ce que Ruby avait prévu de faire. Ce fut un échec lamentable. Elle a réagi d'une façon tellement horrible, je ne l'aurais jamais cru capable d'une telle cruauté. Elle m'a expliqué qu'elle me trouvait, en quelque sorte, stupide d'être autant affecté par Ruby. Selon les terribles émotions que j'ai ressenti, j'ai supposé que Marianne nous a attaqué avec les sujets douloureux. Notre auto-mutilation, notre penchant pour la mort, notre dépression et enfin, la mort incontournable de notre bien-aimée Ruby. Elle nous a sarcastiquement conseillé de nous rendre dans une institution psychiatrique... Ça, je l'ai entendu. C'est le genre de paroles qui affectent directement l'âme.
Cette personne que j'ai osé appeler "amie" m'a transpercé à l'aide de ses mots.
Je ne la voit plus depuis et maintenant je compte les secondes qui m'indiquent combien il me reste de temps avant d'être complètement seule...
J'ai beaucoup de chance d'avoir Gabrielle, elle est au courant pour Ruby et tente de me soutenir du mieux qu'elle le peut. Depuis qu'A s'est effondrée en larme devant elle et que Gabrielle eu le réflexe de la serrer dans ses bras, son âme et moi-même sommes plus proches qu'avant.
Ces dernier jours ont consistés à me reprocher de Gabrielle. Il n'y a plus vraiment d'autres âmes aux alentours. Plus qu'elle et moi.
J'ai toujours un vide dans la poitrine et il m'est impossible de considérer l'arrêt de la mutilation. Sans ça, j'ai l'impression que je mourrais.
~•~
Ruby, quant à elle, semble sereine. Elle est très calme face à la mort. Un peu moins par contre face à l'abandon de ceux qu'elle aime. J'ai passé beaucoup de temps à lui expliquer tout ce qu'il y a de beau dans ce monde. Son âme m'a souvent serré dans ses bras. Pas comme ma mère, pas du tout, plutôt comme la lueur d'un foyer lors des rudes tempêtes d'hiver. Je ne suis tellement pas prête à la laisser partir. Pourtant aujourd'hui, nous sommes le jours fatal. Ce matin, à 11 heures 24, je vois ma merveilleuse princesse se dissiper peu à peu... Le trou dans ma poitrine est de plus en plus remplis par des millions de sentiments, des bulles de toutes sortes, toutes plus négatives les unes que les autres. Je ne savais pas qu'un âme pouvait hurler, mais je l'ai fait. J'ai crié comme pour tenter de faire partir les bulles qui m'entourent. J'ai hurler jusqu'à en perdre la voix.
Ruby n'était plus la.
Et elle ne le sera plus jamais.
Et je ne me sens plus capable de marcher sans elle.
Je dérive...
Je ne ressens même plus la douleur tellement j'ai mal. Comme si un bouché frappait mon coeur comme un vulgaire morceau de viande. Comme si les bulles s'étaient transformés en poignards.
Je ne souhaite qu'une seule chose à présent;
Que personne ne vienne me sauver.
Laissez-moi mourir...

Le parcours d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant