3. La préparation

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Le soleil m'éblouit. Il est 7h47 d'après l'horloge pourtant s'il était 5h02, ça ne m'étonnerait pas. J'ai passé la nuit à penser à la cérémonie qui m'attend aujourd'hui. A vrai dire, je ne sais pas si je suis impatiente ou stressée à propos de cette journée pendant laquelle je m'engagerai à protéger une fille que je ne connais pas mais à qui j'offre ma vie. J'ai souvent pensé à ce système étrange qui nous incite à nous sacrifier pour des vampires mais à chaque question posée, ma grand-mère changeait de sujet en me racontant sa vie avec sa protégée et que c'était une expérience incroyable que j'allais adorer mais que ça restait un devoir qu'il ne fallait pas sous estimer et qu'elle me souhaitait de mieux réussir qu'elle. En effet, elle n'a pas eu la soit disant "chance" de se sacrifier pour sa vampire puisque celle-ci a disparu une nuit, alors qu'elles étaient en cavale au Maroc pour fuir un loup garou. Je ne sais pas vraiment si se sacrifier est une bonne chose mais ce dont je suis sûre c'est que mes parents, eux, se sont sacrifiés bien trop tôt. C'est ma grand-mère qui me l'a dit. Elle a dit que ce fut un choix difficile car ils devaient m'abandoner et toutes les choses et personnes à qui ils tenaient mais quand les larmes lui venaient, elle passait à autre chose, me laissant avec mes questions et doutes.
Donc, il est maintenant 7h51 et Sabine est en train de faire glisser ses doigts doux et fins sur mes hanches, dans l'espoir de me faire rire et par la même occasion, lever. Mais dommage pour elle, je ne crains absolument pas les chatouilles. Pourtant, comme un élan d'énergie, je me lève et me jette sur elle et c'est à mon tour de la chatouiller. Par contre, elle ne rigole pas, elle pleure de rire et me supplie d'arrêter, le souffle coupé. Nous finissons toutes les deux allongées sur la moquette grise du salon, les yeux mouillés et le sourire aux lèvres.

Nous nous relevons et allons nous préparer. Le petit déjeuner se déroule accompagné de blagues, sourires et mots doux. Sabine ressemble beaucoup à Maman. Il suffit que je rie pour la faire rire à son tour. Cette complicité maternelle que je n'avais pas eu depuis 3 ans avec une personne m'avait manquée. Même si je m'entend très bien avec ma grand-mère, le fait que Sabine ne soit pas de ma famille, elle ne me fait pas penser à la mort de Maman.

Je retourne dans le salon pour fermer mon sac et le déposer dans l'entrée. Quand je suis fin prête, il n'est que 9h28. Sabine me propose d'aller faire un tour en ville et pourquoi pas un peu de shopping, de quoi renouveler ma garde-robe, je cite: "maintenant que tu es une gardienne". J'ai beau lui répéter que je n'en serai une que si une vampire m'accepte mais elle est déjà presque plus impatiente que moi et ne cesse de me féliciter. Moi aussi j'aimerai être impatiente mais cette cérémonie m'est tellement inconnue que je ne sais même pas si je serai capable de prononcer un mot, le moment venu.
Nous sortons donc prendre l'air et prenons la direction des champs Elysées. Arrivées à destination, on commence par un magasin de souvenirs. Je porte mon choix sur un porte-clé Tour Eiffel, un sweater bleu marine décoré du mot PARIS écrit en diagonale et une carte postale pour ma grand-mère.
Nous continuons avec plusieurs magasins de chaussures, habits, bijoux...
J'en ressors avec deux nouvelles paires de chaussures à croquer, deux T-shirt à la mode et un jean sublime et confortable. Et pour finir, Sabine m'a offert un bracelet en or avec un petit signe d'infini sur lequel on peut lire en tout petit Pense à moi avec un petit cœur sur le i.

-J'espère que ce présent t'aidera à te souvenir de moi pendant que tu défendra ta vampire avec courage et volonté !, m'avait-elle dit en me le déposant dans le creux de la main.

En rentrant à l'appartement avec nos nombreux sacs, on parle des prochaines années. J'essaie d'imaginer le genre de vampire que je voudrais protéger et pense à la situation qui pourrait me donner le courage de me sacrifier pour elle.

-Ça a été un plaisir Éloïse, me déclare-t-elle tristement en me faisant la bise.

J'ai mon sac sur le dos, un peu plus lourd maintenant qu'il contient mes achats. Je la serre dans mes bras et lui dis au revoir puis descend au rez de chaussée où m'attend le sergent.

Wolfire *Sacrifice*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant