Vision nocturne

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-Quel âge as-tu ?
-Cinq ans.
-Tu n'est pas un peu jeune pour être internée ici ?
-Vous n'êtes pas un peu vieux pour travailler encore dans un hôpital psychiatrique ?
Le docteur Owen Salisbury soupira. Cette petite avait du caractère ; mais quelque chose en elle lui donnait vraiment envie de l'aider.
-Pourquoi es-tu là ? Demanda-t-il.
-Je suis folle.
-C'est ce que tu penses ?
-C'est ce que mes parents ont dit, répondit la fillette du tac au tac.
Owen soupira de nouveau.
-Comment t'appelles-tu ?
-Maïwen.
-Tu veux bien répondre à ma question s'il te plaît Maïwen ?
-Je l'ai fait, fit-elle, insolemment.
-Dans ce cas, dit-il avec patience, pourquoi tes parents te croient-ils folle ?
La petite fille, qui jusque là arborait un air de défi, sembla soudain apeurée ; et son regard se voilà.
-Je...je vois des choses...des choses qu'on ne peut pas voir. Des choses qui n'existent pas.
-Quel genre de choses ? Questionna Mr Salisbury.
-La nuit dernière, comme des inhumains...Ils couraient à toute vitesse en soufflant de la vapeur, si vite qu'on aurait cru qu'ils allaient s'envoler...
-Des inhumains ?
-En fait, ils ne couraient pas, ils galopaient...laissant derrière eux des traînées de feu...Je parle d'inhumains car ils ressemblaient à des squelettes de chevaux, sombres comme un cœur cruel, mêlés à des visages de spectres.
Maïwen marqua une pose et frissonna, les yeux perdus dans le vague.
-Continue s'il te plaît, l'incita le docteur.
-Les visages...ils luisaient dans la nuit, éclairés par les flammes, à la fois livides et brûlants ; leurs yeux étaient rouges sang.
-Pourquoi parles-tu de spectres ?
-Car...ils semblaient porter une cape flottant au vent, ou une membrane les reliant chacun à un « cheval ». Les deux semblaient liés. Cette...créature traversait la forêt comme dans un terrible mauvais rêve, et poussait des cris dignes d'une bête énorme, sauvage et dangereuse. On aurait dit qu'elle appelait ses semblables...
-Ses semblables ? Demanda Owen, fasciné et inquiet à la fois.
-Oui. Ces hurlements se répercutaient en écho, graves et puissants.
La fillette s'arrêta de nouveau.
-Et qu'as-tu fais Maïwen ? L'interrogea-t-il doucement.
-Je...j'ai attendu qu'ils partent...puis je suis rentrée chez moi et j'ai tout raconté...Mes parents ne m'ont pas crus ! Continua-t-elle sur un air de détresse. Ils m'ont crié dessus, et ont appelé l'hôpital ! Pourquoi ont-ils fait ça ?!
-Calme toi, je peux t'aider.
-Vous mentez ! Éclata en sanglots la fillette. Vous mentez comme tous les gens comme vous ! Tous les adultes, tous les employés de cet endroit maudit ! Vous ne pouvez rien pour moi ! Personne ne peux m'aider ! Je suis seule, à vivre dans un cauchemar !
-Je te dis que je peux t'aider, te sortir de là. Perdura Owen, impassible. Je crois à ton histoire, je veux t'aider !
-Et comment ?! Comment pouvez-vous m'aidez ?! Je suis folle et rejetée de tous !
-Viens avec moi, dit-il simplement.


*Voici la numéro 2 ! Thème : vous êtes témoin d'un passage des misérables (étudié en classe) --> scène avec les chevaux dans la nuit.*


Pourquoi j'aurai dû naître animaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant