Chapitre 4

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« - Papa ! »

Mon cri résonne dans ma tête, mais aucun son n'arrive à franchir mes lèvres. Je vacille, je vois double ou même triple, je ne sais pas, l'air me manque, je n'arrive pas à penser et encore moins à bouger.

Je veux juste... En fait, je ne sais pas ce que je veux. Mourir ? Me réveiller ? Me venger ? Disparaitre ?

Pleins d'émotions me traversent mais seule la conviction d'un horrible cauchemar reste la plus forte. Vais-je me réveiller ? Sans doute, je le crois, enfin, je l'espère mais comme on dit 'l'espoir fait vivre'. Comme l'espoir du prince charmant arrivant sur son beau cheval blanc. Pff sottises !

Je peux arrêter d'espérer, je suis bel et bien dans la réalité, et celle-ci est bien cruelle. Cruelle ? Non, c'est trop faible ! Je dirai plutôt injuste, oui voilà, elle est injuste de m'avoir laissé comme survivante de ma famille. Je ne le mérite pas ! Je ne suis pas comme les princesses dans les contes ou comme les héroïnes dans les films d'actions. Je ne suis qu'une pauvre orpheline de quinze ans, qui a laissé ses parents et ses sœurs mourir sans bouger, non décidément je ne suis pas celle qui a une fin heureuse quoi qui arrive avec son prince charmant. Je suis le mouton noir de la famille, je ne suis pas si forte comme mon grand-père ni si courageuse comme mes parents, je ne suis qu'une... qu'une... qu'une lâche ! Voilà ce que je suis, qu'une lâche.

La suite est vague, vague et incohérente.

Je me précipite vers mon père, me met à genoux et le prend dans mes bras. Les minutes passent mais je n'ose pas bouger donc je reste comme ça, toute la nuit. Toute la nuit, j'ai pleuré et je le suppliais de ne pas me laisser seule. Mais le destin se fiche bien de savoir que nous sommes dévasté ou encore détruit ou même mort de l'intérieur. Le destin est le destin, point final.

J'ai mal, à l'intérieur comme à l'extérieur, le fait d'être rester à genoux m'a donné d'horribles courbatures, mes yeux me brûlent, je suis couverte de sang... mais je m'en fiche. Je me fiche de ce qui va se passer.

En voyant le corps allonger sur mes genoux, j'essaie de ne pas réfléchir, en fait, je ne veux pas réfléchir, de penser à ma mère morte, elle aussi. Puis, je ne veux pas non plus penser à cet homme vêtu de noirs, je sais que mes pensées vont dériver vers l'image de mes deux sœurs jumelles qui n'auront même pas pu apercevoir les premiers rayons du soleil de cette triste journée.

J'ai envie de crier, de hurler, de pleurer, de maudire. J'ai envie de me venger, de tuer, de voir cet homme me supplier de l'épargner, de ne pas lui faire de mal. Je veux juste tout oublier, de n'avoir jamais existé. Je veux retrouver cette fille en Australie, lui dire combien je la hais, je suis en colère, en colère contre le monde entier mais plus particulièrement contre moi-même.

Je passe une main sur mon visage mais l'odeur nauséabonde du sang me fait défaillir, puis ce fut le noir complet.

Une rencontre est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et qui crée un avant et un après. Mais pourquoi ? Mais alors POURQUOI ne t'ai-je pas rencontré plus tôt ? Où étais-tu durant tout ce temps ? Non plutôt... Où m'étais-je encore perdue ?

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Salut ! Alors voilà un nouveau chapitre :)

J'espère qu'il vous aura plu et comme d'habitude, votez et commentez, ça fait toujours plaisir ! ;)

À la prochaine ! Xox


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