FAVELAS T1

Chapitre 43

Point de vue extérieur :

Elle marchait mécaniquement dans les rues bondées de Bangkok. Le regard fixé droit devant elle, le couteau ensanglanté encore fermement enfermé dans sa main. Elle marchait vite. Personne ne faisait attention à elle, elle ne faisait attention à personne. Il devait être dans les coups de minuit, il faisait plutôt doux pour un soir de d'automne. Et même s'il faisait froid, est elle encore capable de ressentir quoique se soit ? Elle est un mystère.

Une voiture noire aux vitres teintées s'arrêta devant elle en lui ouvrant la portière et la seconde d'après elle n'était plus là. Elle avait encore disparue..

Point de vue de Rocco :

Mon regard glissa sur mes tatouages jusqu'à s'arrêter sur ce putain de bracelet électronique. Le bruit de la clé tournant dans la serrure de la porte me fit relever les yeux vers mon reflet dans le miroir. Je fais ça pour ma sœur, uniquement pour ma sœur. Garde ça à l'esprit. Je me tournai vers l'homme qui venait d'entrer un sac noir dans la main.

-Toutes les instructions sont dans ce sac. Tu fais c'qu'on te dit, et rien d'autre. C'est clair le latino ? Dit il en jetant le sac à mes pieds.

J'avais qu'une envie c'était de lui mettre une balle dans la tête. C'est pour Giulia que tu le fais. Uniquement pour elle.  Je serrai les poings en le fixant intensément. Il affichait un sourire fier ce connard..il sait que j'peux rien lui faire. Il est intouchable.

Une fois sortit, je pris le sac et le jetai sur le table en métal face à moi. Putain.. Je relevai les yeux vers mon reflet dans le miroir, j'avais qu'une envie s'était de tout casser, de tous les faire payer, un par un.

Je desserai lentement mes poings en prenant une profonde inspiration. Quel bordel..mais quel bordel. J'ai été enfermé comme un putain de chien pendant 3 ans. 3 putain d'années.

J'ai tout perdu. Mon gang, ma famille, elle. C'était la seule chose que j'avais peur de perdre, et elle est morte à cause de moi.

-PUTAIN ! Mon poing vint s'écraser avec force contre la glace qui se brisa en milles morceaux sous l'impact. Ma main saignait, mais j'en avais rien à foutre.. Je crois être passé par tous les stades de douleur, je stagne encore dans le dernier. Je m'en remet pas bordel..même après 3 ans..

Je fixe mon poing ensanglanté en repensant à elle..au jour où elle est morte.. Elle baignait dans son propre sang.. J'étais à genou face à son corps sans vie, même si ces putains de flics étaient entrain de me passer violemment les menottes, j'arrivai pas detourner les yeux, je pouvais pas.. J'étais couvert de son sang. Je me tiens peut être encore debout mais je suis mort le jour où elle s'est prit cette putain de balle. J'en aurai eu rien à foutre de passer sur la chaise électrique, d'ailleurs je m'y étais préparé, et dans un sens, je voulais que ça se termine, que tout s'arrête. Puis cette connasse est arrivée et m'a montrer la vidéo, Giulia. Ma sœur menotté dans une pièce à peine éclairée mais juste assez pour que je puisse voir ses blessures. Je fais ça pour elle. Je la retrouverai, et après.. Je tuerai probablement tout ceux qui ont osé poser la main sur ma soeur, tous ceux qui ont traîné notre nom dans la boue.

Je suis toujours Rocco et la partie ne fait que commencer.

Point de vue extérieur :

-Elle est excellente. C'est une perle Johnson.
-Une machine de guerre tu veux dire. C'est mon meilleur investissement, j'suis fier d'avoir misé ces 6 millions de dollars sur elle.

Les deux hommes parlait ouvertement de la femme qui se tenait juste à côté d'eux. Elle avait le regard fixé sur la statue de verre qui ornait l'entrée du manoir. Elle ne portait plus ce manteau noir et cette nuisette blanche, elle les avait échangé contre une jupe noire qui embrassait parfaitement ses formes laissant entrevoir la partie de ses cuisses qui n'était pas caché sous ses cuissardes noires. Ses longs cheveux blonds faisaient contraste avec le pull noir qui était collé à sa peau. Une jambe sur l'autre, elle était gracieusement assise sur le canapé en cuir du salon, difficile à dire si elle écoutait ce que les deux hommes disait ou non. Elle semblait tellement absorbée par l'ange de verre..