Recueil d'histoires

Violence contagieuse

Ce one-shot est du genre dramatique et parlera de violence (je suis sûre que vous vous en doutiez en voyant le titre mais bon, on ne sait jamais !)

Lorsque la sonnerie retentit dans les maigres oreilles du brun, il serra les dents et avala difficilement sa salive, il n'avait, contrairement aux autres élèves, aucune envie de passer les lourdes grilles en fer rouillées du lycée. En effet ça le jetterait tout droit dans la gueule de ces fauves aux dents acérées, qui l'attendaient tous les soirs sur le trottoir, un sourire plein de hargne et de sauvagerie scotché sur leurs visages angéliques... Lui tendant une embuscade à laquelle le jeune homme ne pouvait échapper.

Le professeur finit par stopper le cours, invitant, en toute politesse, les élèves à dégager de façon rapide et immédiate, ce qui réjouit au plus haut point ces espèces de singes, qui beuglaient et se tortillaient pour passer la porte de la délivrance en premier... Contrairement au petit intello, comme les autres aimaient l'appeler, qui se tassait sur sa chaise, ramassant, avec la plus grande lenteur du monde, ses affaires de cours. Une fois tout le monde de sortit, il poussa un énième soupir tout en se levant avec paresse de sa chaise, il finit par passer la porte de la salle de cours (communément appelée « salle de torture ») avec les encouragements désespérés de son professeur d'histoire, qui ne rêvait que de se prélasser sur son canapé sans penser aux copies qu'ils devaient corriger de toute urgence...

« Tu es bien long à remballer tes affaires, tu n'es pas pressé de rentrer chez toi ? » Constata avec indignation et surprise le prof un peu trop grassouillet pour sa petite taille.

« Si, si... » Répondit vaguement le gamin d'une quinzaine d'année.

« Et bien dépêches toi un peu, tu vas finir par rater ton bus à traîner comme ça... A demain Joan. » Termina le binoclard, tout en s'éclipsant à vitesse grand V.

« Si vous saviez monsieur... Si vous saviez... » Murmura le gosse d'un souffle à peine audible.

Il traversa le couloir avec la même rapidité dont il avait usé pour ranger ses affaires, priant pour que ses tortionnaires se lasse de l'attendre, même si au fond il savait très bien que ça ne risqué pas d'arriver de sitôt... Une fois dans le hall, une boule douloureuse remplit de stress se forma dans ses entrailles, le clouant limite sur place, empêchant ses membres d'avancer et suppliant son cerveau pour faire demi-tour et camper dans les vestiaires rien que pour une nuit... Pourtant la raison eut le dessus sur les envies... Alors il avança, ouvrant la porte vitrée donnant sur la cour. Le froid s'infiltrant à travers tous les ports de sa peau, renforçant encore un peu plus son envie de se rouler en boule dans un coin du lycée, à l'abris de la fraîcheur du début de cette soirée hivernale, mais aussi de ses persécuteurs... Cependant, encore une fois, il envoya valser ses envies dans un coin de son cerveau et commença à traverser la cour déjà bien enneigée. Plus personne n'était présent, tous étaient déjà bien éloignés du lycée, se pressant toujours un peu plus, pour échapper au froid. 

Seulement trois personnes firent exception à cette règle, un brun, aux allures de rebelle, avec quelques mèches de cheveux pendant sur le bout de ses cils. A ses côtés un petit rouquin au sourire carnassier s'amusait à sauter de sa jambe gauche à sa jambe droite, comme s'il trépignait d'impatience, et à sa droite, un peu plus en recul, un blondinet avec une gueule d'ange restait en arrière, comme s'il était pressé de partir pour se blottir dans un endroit un peu plus chaud.

Joan fit volte-face, se pressant pour retourner à l'intérieur du bâtiment, la peur et l'appréhension nouant ses entrailles. Cependant il sentit rapidement une pression féroce sur son épaule gauche, le poussant à se stopper. Un long frisson glacé coula le long de son échine, il courba un peu le dos et se retourna pour faire face au petit roux, qui affichait un large sourire dévoilant une dentition assez désastreuse...