Sarcasme insolent

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Ce one-shot est violent, dramatique (comme toujours ~) et il y a une pointe de psychologie dans le fond. J'espère qu'il vous plaira ! 


Plus que dix minutes, dix longues minutes et cette torture sera fini, me laissant un répit d'une ou deux minutes avant d'enchaîner sur trois heures de maths. Rien ne pouvait me sembler pire à ce moment précis. Comment pouvait-on faire subir ça à un simple lycéen un lundi matin ? Comment un tel sadisme pouvait être possible ?


Un soupir passa la barrière de mes lèvres...


Plus que cinq minutes. Allez courage, trois heures ce n'était pas grand-chose ! Pas grand-chose du tout... Ça n'empêche que ça reste un supplice. Puis des maths ! Des maths !! Cette matière est une invention du diable en personne, j'en suis persuadé. Comment de simples chiffres peuvent former des formules aussi compliquées ?

Un nouveau soupir m'échappa, un peu plus bruyant cette fois, faisant réagir mon voisin de classe qui se retourna vers moi, une lueur d'exaspération encrée au fond des pupilles. Quoi ? Qu'est-ce qu'il a à me fixer comme ça ? Ce n'est pas comme si j'étais le seul à me plaindre mentalement. Bon, certes, j'étais le seul à faire du bruit dans le silence pesant de la salle de cours, mais tout de même ! Je lui souris en réponse, pas un sourire désolé ou gentil, non, un sourire narquois et plein de mépris.


Oui je le méprisais.


A vrai dire, je méprisais la plupart des personnes de ce lycée, n'adressant la parole qu'à de rare personne, juste histoire de ne pas rester seul. Non pas que la solitude soit une gêne, au contraire, mais si je pouvais m'en passer le temps d'une journée de cours, j'en serais ravi.

Ma réaction n'eut pas l'air de plaire à mon voisin dont, soyons clair, je ne connaissais même pas le nom. Il me fixa méchamment avant de détourner le visage, les mains crispées de part et d'autre de son cahier. Un sourire satisfait prit place sur ma bouche sans que je ne m'en rende compte. Je n'étais pas peu fière de l'avoir mis dans cet état, disons que c'était une joyeuse petite distraction.

Je n'eus pas le temps de l'ennuyer plus car la sonnerie perfora nos tympans quelques secondes plus tard. Mon voisin s'auto éjecta de sa chaise et sortit précipitamment. Je l'ai autant énervé que ça ? Si un simple sourire narquois le mettait dans cet état, je n'imagine même pas comment il réagira à la provocation verbale.

Un nouveau sourire satisfait fleurit sur mes lèvres et je me levais à mon tour, plus calmement, et sortis de la salle partant à la recherche de certains de mes pseudos amis, histoire de ne pas passer mes quelques minutes de pause complètement seul.

Une fois que la sonnerie retentit une nouvelle fois, annonçant la fin de notre intercours, je retournais en classe, traînant les pieds, grognant contre le monde entier. Non mais franchement trois heures de maths ?! J'hésitais réellement à sécher les cours pour passer mes trois heures assis tranquillement dans le café en face du lycée.


Dans un dernier élan de courage, je passais la porte de la salle.


Le professeur me regarda de haut en bas, soupirant lentement, comme si ma simple présence était une gêne. Quoi ? Si j'te fais chier, dis-le ! Je n'étais pas tant en retard, non ? Mon regard dévia sur l'horloge au-dessus du tableau.


Quinze minutes de retard.


Ah quand même ! Je comprenais maintenant pourquoi plus personne n'était dans les couloirs... Je portais à nouveau toute mon intention sur le vieux prof totalement rabougris et tassé sur lui-même, un sourire angélique étirant ma bouche.

Recueil d'histoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant