Résumé : Dans un monde où demander une certaine chose dans le cadre de leur situation était possible, Lavi avait justement cette fameuse demande à faire à Kanda. Il appréhendait. Peut-être avait-il tort. Peut-être raison.
Ayant échappé à son vieux panda de grand-père, Lavi tournait en rond dans sa chambre en répétant.
Répétant quoi ?
Simple, les paroles qu'il devrait lui dire lorsqu'il lui poserait la question.
Il s'était entrainé tellement de fois qu'il les connaissait par cœur. Pas seulement à cause de sa mémoire de bookman. Non. Ils étaient comme encrés à l'intérieur de sa tête. Ça devenait presque une litanie. À tel point qu'il était sûr que si jamais une personne lui adressait la parole, ne serait-ce pour quoique ce soit, ces mots seraient sans doute ceux qui franchiraient ses lèvres.
C'était dire !
Le discours y était, mais il avait peur, il hésitait.
Allait-il pouvoir lui dire en face ? Il se dit que oui, il allait y arriver, foi de Lavi ! Il ne s'était pas préparé tout ce temps pour rien, de toute façon.
Sur cette résolution, il se figea, se mit droit comme un I, le regard fixe, avant de partir vers la salle d'entrainement où devait se trouver son amant.
Concrètement, ça faisait un an que lui et Yû Kanda étaient ensemble. Le rouquin voulait passer à la vitesse supérieure. Seulement, le japonais avait gardé le même caractère irascible, à certains moments exceptionnels près, et il se rappelait combien il avait eu du mal à l'avoir...
Le stress ne s'en allait donc pas, bien qu'après tout, personne ne pouvait leur résister. À lui, ainsi qu'à sa modestie légendaire.
Alors qu'il arrivait à grands pas, il se pétrifia devant la porte.
Une demi-minute s'écoula.
Finalement, il tourna la poignée et entra. Comme il l'avait soupçonné, le kendoka s'entrainait. Même de dos, il avait l'air concentré. Il se retourna et Lavi découvrit qu'il avait les yeux fermés. Le rouquin s'approcha pour se retrouver avec un sabre sous la gorge.
« Ce n'est que moi, Yû, pas la peine de sursauter ! fit-il de son habituelle voix railleuse.
—Tch, je t'ai déjà dit de ne pas faire ça. » répondit l'autre avant d'accentuer la pression de son arme sur la pomme d'Adam du roux. Arme qu'il rangea pour finalement enrouler ses bras autour de lui. « Qu'est-ce que tu me veux ? »
L'apprenti bookman hésita avant de répondre, et un sourire carnassier commençait à naitre sur les lèvres du brun tandis qu'il s'emparait des siennes en laissant ses mains vagabonder sur son corps.
« Yû...Je ne suis pas là pour ça, souffla-t-il tant bien que mal.
—Tsss ! » protesta ce dernier en se reculant, frustré. « Alors dégage et laisse-moi m'entrainer tranquille. À ce soir. »
Ok... Cet obsédé vient de me rembarrer, soupira Lavi, c'est mal parti.
Néanmoins il se reprit et continua en inspirant profondément.
« J'ai quelque chose à te demander. »
Le kendoka haussa un sourcil en voyant qu'il était apparemment sérieux, pour une fois, et se mit bien en face de lui pour l'écouter. Le rouquin prit cela pour un signal et déposa un genou à terre sous les yeux écarquillés du brun, avant d'entamer d'une voix hésitante :
« Mes mots sont simples, mais je crois que plus te gonflerait, non ? Je me lance... Yû Kanda, veux-tu m'épouser ? »
Voilà, il l'avait dit. Alors qu'il fermait les yeux afin de fuir le regard de son compagnon, il se décida à les rouvrir lentement et vit que celui-ci le fixait toujours d'un air surpris.
L'unique œil vert de Lavi se plongea dans les deux iris couleur nuit de Kanda, lequel soutint le regard. Ils restèrent ainsi. Longtemps.
1 minute.
2 minutes.
3 minutes.
4 minutes.
5 minutes.
..10 minutes.
..30 minutes.
...1 heure.
Le japonais tourna la tête pour finalement répondre :
« Mouais. »
Après quoi il se remit à son entrainement, comme si de rien était.
Lavi, toujours à genoux, était resté abasourdi.
C'était quoi cette réponse ?
Il le demandait en mariage, et tout ce qu'il trouvait à répondre c'était ÇA pour repartir directement sans la moindre manifestation d'émotion ?
Yû l'aimait, il le savait...Du moins il l'espérait. Il n'était pas romantique, il le savait, seulement...Seulement, il s'était attendu à mieux, ou à pire. Mais pas À ÇA! La pire réponse au monde. Parce que ce n'était pas ni un non, ni un oui, c'était un « j'en ai rien à foutre » déguisé en approbation.
Il continuait de s'outrer du tempérament tue-l'amour de son amant. Brusquement, il sentit deux bras puissant s'enrouler autour de lui et une bouche rechercher la sienne.
C'était le kendoka, bien sûr.
Lavi sourit en répondant passionnément au baiser qui dura une bonne minute avant qu'ils ne se séparent pour recouvrer leur souffle. Le sourire du roux s'élargit en voyant que le brun rougissait légèrement et ce dernier lui offrit un baiser dès plus chaste avant de se reculer.
En fait, Yû savait être romantique.
« Ca y est, t'es content, baka usagï ? Je peux m'entraîner maintenant ? »
Mais pas vraiment en fait...
Note : Nous sommes à la fin de ce petit repostage de drabbles !
Concernant ce dernier, le mariage homosexuel à l'époque et l'homosexualité par elle-même, c'était moyen, inutile de le dire. C'est pas sur le ton du sérieux, donc pour le coup, le réalisme, je m'en fichais et je l'assume.
Sinon, en terme globale, j'espère que vous a plu !
Merci si vous êtes arrivés jusque là en tout cas :) !
Merci d'avoir lu !
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Ces moments funs - D.Gray-Man
Fiksi PenggemarSix drabbles. Six moments amusants pour nous, peut-être un peu moins pour les personnages. Six occasions de rigoler ou de s'affliger.