Chapitre IV : L'appel.

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Sur une table, ressemblant fortement à une table opératoire, se tenait un corps. Il était couvert de sang et semblait sans vie ; j'étais pourtant trop loin pour l'affirmer. Très lentement, je m'approchai de la personne allongée. Mon souffle saccadé résonnait dans l'immense pièce dans laquelle je me trouvais. J'arrivai doucement à sa hauteur, et c'est à quelques mètres de la table que je m'arrêtai en apercevant le corps de Bastien, déchiqueté au niveau du thorax. Un frisson d'horreur parcourut tout mon être tandis que je reculai, peureuse, afin d'atteindre la porte et sortir de cet endroit à peine descriptible. Je me cognai soudain contre le mur, m'indiquant que j'avais suffisamment rebroussé chemin et qu'il était tant de fuir, et c'est alors qu'en baissant la poignée, un loquet se déclencha, provocant la fermeture irrémédiable de cette porte.

J'étais coincée avec un corps dans une pièce et des voix qui me suivent. Je frappai contre le mur avec mon poing, puis donnai un coup de pied dans la porte, espérant secrètement que ça changerai quelque chose, mais c'est sans surprise que je me rendis compte que rien n'y ferait. Ma main commençait à me lancer, j'avais un léger hématome qui apparaissait. Je massai la main quand cette voix inconnue me murmura fébrilement de l'aider. C'était la deuxième fois que je l'entendais et je commençais à avoir l'impression d'être folle. Cette même voix me supplia de nouveau, et je tentai alors de l'identifier. Cette voix était sûrement celle d'un homme, elle était plaintive, souffrante, mais je ne su pas déterminer sa provenance. Elle me disait de m'avancer, que j'y étais presque, et comme une enfant insouciante, j'avançai pas à pas vers la voix qui me guidait, j'étais comme hypnotisée par ses chuchotements, ses indications. La voix ne cessait de s'intensifier, elle était de plus en plus proche, elle semblait être proche de moi, mais dans l'obscurité totale je ne voyais rien. Je fis un dernier pas et m'arrêta. Le son d'une bruyante machine se mit en route et des projecteurs éclairèrent l'immensité de la salle, je vis alors se dresser devant moi Lucas, ensanglanté, tenu par des liens de cuir attachés à ses poignets et chevilles ainsi qu'au niveau du cou, le maintenant plaqué contre une table blanche. Il murmurait avec le peu de force qui lui restait de l'aider, cette voix que j'entendais était donc la sienne...

- Je vais t'aider Lucas, criai-je par dessus le bruit insupportable, ne t'en fais pas je vais t'aider.

Je vis une larme coulé le long de sa joue, je m'approchai au pas de course, le bruit devint encore plus féroce mais je ne cherchai pas à savoir ce que ça pouvait être, la seule chose à laquelle je pensais était Lucas. Il fallait que je le sauve, il le fallait.

- Lucas ne t'en fais pas je suis là, je vais te sortir de là, dis-je en essayant de me convaincre moi-même.

J'essayai de détacher les ceintures de cuire mais je n'y parvins pas, elles étaient beaucoup trop dures. Il pleura et les sanglots me montèrent aux yeux.

- Je vais réussir à te sortir de là Lucas, je te le promets, articulai-je en pleurant.

J'étais fiévreuse à l'entende du bruit qui m'arrachait les oreilles et la situation de Lucas à laquelle je ne trouvais aucune solution. Je réfléchis à une quelconque possibilité quand je vis les yeux de Lucas s'agrandirent de terreur. Dans un dernier souffle, il m'ordonna de me retourner. Je fis volte face et je compris que le bruit infernale était celle d'une tronçonneuse. Une masse noire s'approcha avec l'engin puis s'arrêta à moins d'une dizaine de mètres. Il releva sa tête et me laissa découvrir un visage blanc. Blanc comme de la neige, blanc comme le lait, blanc. Il n'avait pas d'yeux, pas de nez ni d'oreilles ou encore une bouche, il n'avait rien de tout cela, il était seulement d'un blanc terrifiant.

Il sortit quelque chose de sa poche, un téléphone portable. je plissai les yeux, non, c'était mon téléphone portable ! Avec précipitation je me mis à fouiller dans mes poches de jean, devant, derrière... aucun signe de mon portable.

- Qu'est ce que tu veux ?! Hurlai-je après avoir rassemblé tout mon courage.

Il alluma le téléphone et fis une petite manipulation, je ne pouvais malheureusement pas savoir ce qu'il faisait. Une sonnerie retentit, celle de mon téléphone. Il décrocha, et mis le haut parleur afin que j'écoute.

- Salut Juliette, comment vas-tu ? Quelle tristesse d'avoir perdu ton ami Bastien, il n'était pas très bavard de toute façon, se n'est pas trop grave. Oh, j'oubliais Lucas ! Toi qui pensais le sauver, les jeunes pensent pouvoir tout réussir. Trêve de plaisanterie, j'ai une proposition à te faire, mais comment te dire... Je suis un peu embarrassé de devoir te dire que tu n'as enfaite pas le choix de refuser. Il se trouve que tu vas être coincée ici un long moment, et tu es ma pièce maîtresse alors ne t'avises pas de songer à t'échapper ou quoi que ce soit, je te surveille en permanence et tu n'auras aucune chance de sortir, alors il vaut mieux pour toi que tu te tiennes bien. Le gentil monsieur en face de toi te donnera le téléphone à la fin de cette conversation, dès que je t'appellerais, tu décrocheras, je n'ai pas besoin de te préciser ce qu'il se passera si tu ne le fait pas évidemment. On se reparle plus tard, bye bye.

Ma respiration se coupa, j'étais terrifiée. L'homme au visage blanc s'avance à ma hauteur, toujours sa tronçonneuse à la main. Je tremblai mais essayai de garder mon calme afin de ne pas paraître facilement impressionnable, or je l'étais.

La main de l'individu se tendit vers moi et me donna mon téléphone. Sans voix, je le récupérai et regardai la masse noire de cet inconnu s'en aller si loin, que je ne pus voir où il sortait.
J'allumai automatiquement mon cellulaire et tentai d'appeler le secours mais mon téléphone était verrouiller, je ne pouvais que répondre aux appels.

Je m'écroulai soudainement contre un mur froid et pleurai discrètement. Quelques gémissements sortirent de ma bouche, j'étais déjà exténuée. Je regardai l'heure sur mon portable. Ce psychopathe avait également enlevé l'heure, la date, tout ! J'étais sans repères.

Une musique effrayante se mit en marche, elle provenait de mon cellulaire.
- Chouette la nouvelle sonnerie, pensai-je ironiquement.

L'écran afficha "Inconnu", je décrochai.

- J'espère que tu es prête, ça va commencer.



Just a movie. #justwriteit #horreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant