Chapitre V : Le choix.

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Il m'avait laissé une quinzaine de minutes pour me préparer, il ne m'avait rien dit d'autres. Je ne savais pas à quoi, ni pour quoi et encore moins comment ; ces quinze minutes furent pour moi le néant.

Une alarme retentit follement, le son qu'elle produisit était si fort qu'il me fit un mal de tête abominable. J'avançai vers le fond de la pièce où je n'étais pas encore allée. Quelques néons commencèrent à éclairer certaines parties de la pièce mais je ne savais toujours pas ce que je devais faire. Mon portable sonna.

- Allo ?
- Il y a une porte au fond de la pièce, je te laisse l'ouvrir. Que le film commence ! me lança-t-il avec rire machiavélique.

Je continuai mon chemin à l'affût d'une porte cachée, je l'a trouvai enfin et me soumis à ses ordres. Je l'ouvris en grand, affrontant ma pire angoisse de découvrir ce qu'il y avait de l'autre coté. Il faisait beaucoup trop noir pour que j'arrive à savoir ce qui se dressait devant moi mais je tendis les oreilles et je perçus alors des bruitages, je m'avançai ne sachant où je me dirigeai et les sons devinrent plus francs et distincts, il s'agissait de.. De gémissements de douleur !

- Allumez la lumières ! Hurlai-je à l'intention du psychopathe qui me détint.

Rien ne passa dans les secondes qui suivirent mon commandement mais d'un coup, alors que je commençai à paniquer, les néons de la salle s'éclairèrent tous en même temps, et comme des guirlandes scintillant un peu trop fort, ils me brûlèrent les yeux. Mon réflexe fut de fermer mes paupières avant que je devienne aveugle puis de les rouvrir doucement de manière à m'habituer à cette luminosité claire. Une fois habituée, je posai mes yeux sur ce qu'il se trouvait devant moi et fis un bond en arrière en y découvrant Emma et Yuna, toutes les deux attachées à une chaise en bois. Leurs pupilles se dilatèrent à ma vue et aussitôt, j'accourus vers elles pour les détacher lorsque mon téléphone me retint, l'homme m'appelait.

- Allo ?? Dis-je avec une petite voix qui traduisit ma peur.
- Tu ne pensais tout de même pas les libérer chacune leur tour et que tout ça soit terminé ?! Ria-t-il de façon à me narguer.
- Qu'est ce que vous voulez putain !
- Ecoute princesse, tu vas vite te calmer, ici c'est moi qui dirige que ce soit clair.

Je me tus en signe de soumission, je n'aimais pas me laisser faire comme ça mais je ne savais pas quoi faire, j'étais si faible face à lui.

- J'ai remarqué que tu ne fais jamais aucun choix entre tes amies, si l'une à un problème avec l'autre, tu ne prends pas parti, au fond tu les aimes autant. Ça peut être une bonne chose... Dans ton monde. Sauf que vois-tu, dans la vie, il faut toujours faire des choix, il faut juste être mature pour pouvoir le faire. Je t'explique donc le principe, très simple. A ta gauche, il y a une boîte avec un flingue dedans, tue l'une d'entre elle et détache l'autre. Ne pense même pas à te tirer la balle, ce serait triste que tout le monde meurt par ta faute.

Mon visage se décomposa, je ne pouvais pas faire ce choix, je ne pouvais pas tuer l'une de mes amies, non ! Je ne pouvais pas faire ça !

- J'oubliais mon ange, tu as trente belles minutes pour faire ton choix. Si tune te décide pas, les deux mourront. Je te l'avais dit, c'est très simple.

Il raccrocha, me laissant seule face à mes deux amies et un choix impossible à faire.

Je pris l'arme dans la main et l'analysa, j'en eu des frissons dans le dos rien qu'à la tenir. Je m'approchai des filles, elles n'avaient encore prononcé aucun mots. Je vis les larmes couler le long de leurs joues rosées, je les essuyais rapidement.

- Je ne t'en voudrais pas Juliette, tu sais que je t'aime... Murmura Yuna.
- Moi non plus, tu es une amie en or, ce n'est pas ta faute, je t'aime... Ajouta Emma.

- VINGT MINUTES.

- Déjà ??! M'écriai-je.
- On va fermer les yeux et tu vas tirer Juliette, fais le. Tu n'es même pas obliger de choisir, fais le comme ça viens.

Je fermai les yeux et réfléchis. Les minutes s'écoulèrent sans que je n'arrive à faire un choix. Je songeai alors à me tirer une balle. Je porta l'arme jusqu'à ma tête mais les filles m'arrêtèrent.

- Ne fais pas ça Juliette ! Sinon c'est tout le monde qui va mourir ! Tue l'une d'entre nous et tout ira bien, on t'aime ! Vise et tire !

Je tendis l'arme vers l'avant sans choisir pour autant. Mes mains tremblèrent, mes yeux me piquèrent et je laissai échapper quelques larmes.

- CINQ MINUTES.

- Non !! C'est trop dur STOP ! Je peux pas !
- Juliette tire ! Cria Emma.
- Fais-le ! Hurla Yuna.

Je m'avançai vers elles et me postai devant Emma. Je la regardai droit dans les yeux, mon cœur battait à mille a l'heure pendant que les minutes qui s'écoulaient se transformèrent en secondes.
Je tendis mon bras et posa un doigt sur la gâchette.

- QUARANTE SECONDES.

Ses yeux se fermèrent, quelques larmes atteignirent sa lèvre supérieure. Elle posa sa main sur sa joue afin de les enlever puis respira un grand coup. Je fermai les yeux, mon doigt toujours sur la gâchette.

- DIX SECONDES.

- Je t'aime Juliette, chuchota Emma.

Mon souffle se coupa.

- Je peux pas ! Criai-je.

Je les vis mes regarder avec étonnant puis avec peur. Elles ne cessèrent pas de répéter les mêmes phrases.
- Tu dois tirer ! Sauves-en une !
- Tire !
- Fais- le !
- Juliette, tire !
- On va toutes les deux mourir sinon !
- Tire !

- TEMPS ÉCOULÉ.

La chaleur m'étouffa, non non non, que va-t-il se passer ?!

- NOOOON s'il vous plait non !

Yuna et Emma ma lancèrent un dernier regard désespéré. D'une voix rempli d'amour, elle me répétèrent des mots que je n'écoutais plus. Tout était brouillé.
Mon cellulaire sonna.

- Laissez moi me rattraper s'il vous plait !
- Le temps est écoulé et tu n'as pas choisi. Tu sais ce que ça implique.

Mon téléphone s'échappa de mes mains et s'écrasa au sol. Mes deux amies furent fusillées, l'action sembla durer l'éternité. Tandis que mon regard ne quitta pas le leur, tout se passa au ralenti. Elles tombèrent au sol avec la chaise sous la pression des balles. J'accourus vers elle sans perdre de temps.

- NOOOOOOOOOON ! CONNARD ! QU'AS-TU FAIS ! JE VAIS TE TUER !

J'hurlais la mort de ce psychopathe pendant que je tentais de les maintenir en vie.

Un haut parleur s'activa, le même qui m'avait indiqué mon temps restant.

- Elles sont mortes c'est trop tard.

Je n'écoutai pas et continuai de maintenir les plaies, de leur parler. Je ne pus croire qu'elles étaient mortes, et par ma faute. J'hurlai, je pleurai à ne plus en pouvoir. Il avait détruit leur vie et la mienne.

- Tu aurais dû faire un choix. Les balles étaient à blancs.

- CONNARD !!!! PSYCHOPATHE ! COMMENT AS-TU PU FAIRE ÇA ?!!
- C'était un jeu d'enfant.

Je fermai leurs yeux si beaux et m'écroulai au sol, anéantie. Je ne bougeai plus. Je voulu mourir.

Just a movie. #justwriteit #horreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant