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-Chapitre 4 de "Stalker"-

-Mercredi-


Je range la lettre dans mon manteau. En me levant du banc, je laisse des traces de pas. Lorsque j'arrive à la maison, plus d'une heure est passée et je suis toujours autant sous le choc. Je ne croyais pas qu'il allait accepter aussi facilement de me dire les réponses. En plus, il n'a pas spécifié que je ne pouvais pas demander des informations aux anciens «partenaires». C'est beaucoup trop simple. Ça ne peut pas être simplement ça. Je joue à un jeu qui met en danger la vie de tous mes proches, mais je peux facilement avoir les réponses pour gagne. Impossible! C'est absolument impossible. Il doit y avoir un piège quelque part.

J'ai vraiment envie d'en parler à Hyaline. Mais je ne peux tout de même pas. C'est tout récent pour elle. Cela explique aussi la mort soudaine de ses parents et de Lou, son amoureux. Si nous nous étions connues plus tôt, je serais probablement morte actuellement. Mais la vie a fait que nous sommes devenues amies par la suite. Quelque temps après «l'accident». Elle n'a jamais pu nous dire pourquoi sa famille est morte. Il est simple de comprendre finalement.

J'entre dans ma maison à pas feutrés. Je cours rejoindre ma chambre et me glisse sous les couvertures. Je meurs de fatigue, mais mon cerveau bouillonne de l'intérieur. Je réussis quand même à me laisser porter par le sommeil.


-POV_Hyaline-


Je marchais dans les bois. Tout était noir. Il faisait nuit. Les nuages étaient sombres et grondaient. Un orage approchait. La basse température nocturne laissait des frissons sur ma peau. Je n'étais vêtue que de mon pyjama. Le vent soufflait terriblement fort dans mes cheveux. Il était à peine minuit. Mon cœur battait la chamade. Il menaçait de sortir de ma poitrine. J'avais horriblement peur. Mon corps tremblait et mes jambes pouvaient céder d'un moment à l'autre. J'étais prise de nausée et de brûlures d'estomac. Toutes les douleurs inimaginables faisaient irruption en moi. Mon cerveau surchauffait de questions sans réponses et d'énigmes. J'essayais de respirer calmement et de vider mon esprit, mais rien ne fonctionnait. On pourrait croire que j'avais bu une bonne douzaine de cafés, mais une aussi grande quantité de somnifères. Je me sentais tellement perdue, mais je savais où j'étais à la fois. J'avais froid, mais chaud. J'avais faim, mais une nausée me dérangeait. Toutes sortes d'émotions contradictoires se bousculaient en moi. Mon corps ne savait pas comment réagir face à une aussi grande quantité de stresse. J'étais au bord d'un infarctus. Je fermais mes yeux un moment, prenant une respiration, puis relâchais tout mon air. Je sentais mes jambes flancher sous l'emprise de l'angoisse et de la fatigue.

Lorsque je me réveillais, j'étais toujours au même endroit. Rien n'avait bougé. Pas même moi. Tout était pareil. Mais un homme était assis au pied d'un arbre. Il me regardait en mangeant une pomme. C'était lui... J'avais terriblement peur de celui qui se cachait derrière l'ombre de l'arbre. Il me terrorisait depuis le début de la semaine. Nous étions le dimanche suivant la première lettre. La noirceur ne m'aidait pas à garder mon calme.

Qui es-tu?

Tu me connais beaucoup plus que tu ne le crois dans un sens. Mais dans un autre sens, tu me connais beaucoup moins que tu ne le crois.

Je m'approchais de lui en essayant de respirer calmement. J'allais enfin découvrir l'identité de celui qui me torturait l'esprit depuis le début de la semaine. Ses traits se clarifiaient à mesure que j'approchais. Je pouvais voir son visage. Jamais je ne me serais douté que c'était lui.

"Stalker"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant