Chapitre 1 :
Cauchemar
Assise près de la fenêtre, je contemple les flocons de neige qui se déposent sur les rampes. J'aperçois au loin des arbres décorés de guirlande. Les festivités de Noël commencent... Je ne peux m'arrêter de penser à ces pauvres enfants qui croient encore au Père Noel, un homme que l'on attend et qui ne vient finalement jamais.
Je m'assis sur le bord de mon lit, prends mon oreiller, m'adosse à lui et ferme les yeux tentant de me remémorer mon dernier Noel avec Papa. Ce moment me paraît si lointain. J'ouvre les yeux, ces moments nostalgiques deviennent de plus en plus douloureux.
A ma grande surprise je ne suis plus sur mon lit. Je... Je suis dans un long tunnel. Je ferme les yeux, me dis que je suis en pleine hallucination. Je les ouvre, espérant voir le papier peint beige-mauve de ma chambre, mais en vain. Je suis encore dans ce foutu tunnel. Je crie, peut-être que quelque pourrait m'entendre ... mais non. Je commence à courir, je ne sais pour quelle raison. Je cours, je cours, je ne sais depuis combien de temps je cours. Je m'arrête, je suis fatiguée, j'ai soif. Soudain, j'aperçois des portes d'ascenseur ouvertes. Je cours malgré la fatigue de peur qu'elles ne se referment.
Arrivée de l'autre côté, je ne peux m'empêcher de contempler ce magnifique paysage. Des arbres verdoyants par milliers avec quelques feuilles d'arbre sur le sol. Je m'adosse sur l'un des arbres pour tenter de rassembler mes esprits et comprendre ce qu'il m'arrive. A cet instant, je sens une main se poser sur mon épaule. Je sursaute et me retourne. Un homme, assez âgé avec les cheveux et la barbe d'un blanc immaculée, me regarde et me sourit.
- Qui êtes vous ? lui demandé-je.
Il ne répond pas à ma question et sourit de plus belle.
- Tout est dans ton cœur, rétorque t-il.
Le temps d'un battement de cils, il disparaît. Tout est dans ton cœur ? Qu'est ce qu'il voulait dire par là ? Il y a quoi dans mon cœur ? Une veine pulmonaire, une artère ... À part ça je ne vois pas grand-chose.
Je réfléchis de plus belle, mais mes yeux se ferment par eux-mêmes.
- Engla ! Réveille-toi, tu as assez dormi.
J'ouvre les yeux. Qui m'appelle ? La voix ne m'est guère familière. Je regarde autour de moi, personne.
- Je suis là Engla !
Je regarde autour de moi, me concentre davantage pour voir s'il n'y a personne qui se cache derrière un des arbres ... personne.
Je sens une espèce de piqûre sur ma main. Je regarde ma main et j'aperçois un homme pas plus haut que trois pommes.
- Ah enfin ! Ton regard se pose enfin sur moi ! dit-il enjoué
- Qui êtes-vous ? l'interrogé-je
- Je suis Honir, ton fidèle serviteur.
Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rire. C'est quoi cette plaisanterie. C'est une farce ? Je suis sûre que c'est une caméra cachée.
- Ne ris pas ! Ce n'est pas une plaisanterie ! me vocifère t-il.
- Réveille-toi, réveille-toi, me dis-je Je suis en train de rêver. Ca va bientôt se terminer.
- Tu ne peux rien y faire. Tu es coincée ici. Tu dois nous sauver. Je sais que cela peut paraître étrange, mais tu dois rester ici. Nous t'avons envoyé dans l'autre monde le temps que tu grandisses pour être apte à prendre tes responsabilités, me déclare t-il.
- L'autre monde ? lui demandé-je perplexe.
Qu'est qu'il me raconte celui-là ? Je suis tout simplement en train de délirer. Je me retrouve dans une forêt et je ne sais pas comment.
- Le monde des humains, déclare t-il.
- Je suis en train de délirer, ironisé-je.
- Mais quand vas- tu comprendre que tout cela est bien réel. Tu n'as pas le choix de toutes manière. Tu ne peux en aucun cas sortir Engla, soupire t-il.
- Comment connaissez-vous mon prénom ? questionné-je.
- Je sais tout de toi. J'ai servi ton père ainsi que ta mère, lâche t-il.
- Maman est ici ? Où est-elle ? Je veux la voir ! hurlé-je.
- Elle est morte, me dit-il d'un ton grave.
Des larmes commencent à émerger.
- Comment ça morte ? Je l'ai vu il y a à peine une heure, pleuré-je.
- Ce n'est pas elle ta mère, rétorque t-il.
Je ne peux m'empêcher de m'effondrer, mes genoux s'enfoncent dans la terre. Il a tord. Des moments de mon enfance surgissent, mon dernier Noël avec Papa. Maman avait préparé le plus succulent des gâteaux au chocolat. Je peux encore sentir son goût dans la bouche. Nous le mangions près du sapin que nous avions décoré de guirlandes d'un jaune vif. C'était pour mieux admirer notre travail disait ma mère. Papa ne cessait de se moquer de nous, nous étions là, accroupies devant ce sapin à manger une part de gâteau sans se soucier de rien.
Papa...
- C'est juste une mortelle qui était chargée de t'élever pendant ces dix-huit dernières années. Ta mère biologique t'a confiée à elle à ta naissance et vous a envoyé dans l'autre monde pour te protéger.
Les paroles d'Honir me retirent de ma rêvasserie.
- Qu'est ce qui me pousse à vous croire? lancé-je.
- Rien. Mais tu n'as pas le choix. Tu dois me croire, le temps presse, chuchote-il.
Mon monde s'effondre. Que dois-je croire ? Je ne sais plus trop. Je ferme les yeux pour digérer tout ca. Je les ouvre. Je suis dans ma chambre, assise sur mon lit. Et je regarde, je regarde ce qu'il y a autour de moi. Une table avec quelques bouquins posés dessus et un pot de crayon, une étagère remplis de quelques bibelots, quelques cadres photos accroché au dessus de cette même étagère.
J'ai du faire un cauchemar.
La voix de ma mère résonne.
- Engla descends ! Tu es en retard à ton entraînement d'escrime ! me crie-t-elle.
Je sens mon corps faiblir et descends une à une les marches qui me mènent au salon.
- Nom de Dieu ! Engla qu'as tu fais ! s'effondre t-elle.
J'ai la tête qui tourne, je me sens faiblir, un liquide rouge s'échappe de mon corps et j'entends les cris de cette femme près de mon corps.
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Le miroir des âmes (tome I terminé)
FantasyQue feriez-vous si on vous annonce l'existence d'un autre monde ? Plagiat non toléré Tous droits réservés