Le miroir des âmes (tome I terminé)

Chapitre 22

                 

FIN...

Pdv d'Engla :

Cela fait plusieurs jours que j'attends désespérément que Léo daigne ouvrir ses yeux. Même son comportement de merde me manque. Il a l'air si calme, endormi près de moi. Je m'allonge près de lui et m'assoupie ma tête posée sur son torse.

***

-       Engla

Une voix familière me tire de mon sommeil.

-       Léo ! Tu es enfin réveillé ! m'exclamé-je de joie.

-       Je peux savoir ce que tu fais allongée sur moi ? Et c'est quoi ces feuilles qui me recouvrent ?!

-       Tu pourrais me remercier, je viens de te sauver la vie.

-       Ca fait combien de jours que nous sommes ici ? me questionne-t-il.

-       Six

-       Quoi ?! Nous étions censés rentré le soir chez les parents d'Owen !

-       Tu m'avais dis que la notion de temps était différente ici, tenté-je de le rassurer.

-       Oui mais six jours correspond à deux jours là-bas, me répond-t-il agacé. Nous devons partir, ajoute-t-il.

-       Tu viens à peine de te rétablir, tu devrais te reposer un peu. Rien de presse, lui dis-je d'un ton maternant.

-       Tu plaisantes ! Nous ne devons pas éveiller leurs soupçons. S'ils savent que je ne suis pas Owen et toi Elisabeth...

Il ne termine pas sa phrase mais je me doute bien que notre fin ne serait pas joyeuse.

***

-       Ca va ? , lui demandé-je préoccupée. Cela fait des heures que nous marchons.

-       C'est plutôt à moi de te demande ça, me nargue-t-il son bras sur mes épaules.

-       Etre ta béquille n'est pas de tout repos, et tu marches tellement lentement, me moqué-je.  

Ca me fait du bien de le voir plaisanter. C'est tellement bon et... rare. Je comprends à présent pourquoi il est comme ça. Emma... Comment est-elle morte ? Cette question ne cesse de me ronger. J'ai envi de le savoir. J'attendrais le moment idéal pour le la lui poser. Je ne veux pas l'accabler davantage qu'il ne l'est déjà. Nous marchons, lui le regard rivé sur le sol et moi vers l'horizon. 

***

Nous poussons la porte de la maison de Harry et Oona qui est surement morte d'inquiétude. Comment va t-elle réagir en voyant son fils ? J'aurais ma réponse dans une poignée de secondes.

-       Bon sang, où étais-tu ? Je pensais que tu nous avais encore quitté sans un mot ! Tu étais censé revenir hier ! Et qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? nous lance Oona visiblement très préoccupé et tourmentée.

-       C'est rien, je suis juste tombé dans un ravin, tente-t-il de la rassurer.

-       Un ravin ?

-       Ne t'inquiète pas, tout va bien. Je vais aller me reposer dans la chambre, lui lance-t-il avant de se diriger vers notre chambre avec difficulté.

-       Attends, je vais t'aider à marcher Owen, dis-je à Léo.

Je l'accompagne vers notre chambre en laissant une Oona médusée. J'aide Léo à s'asseoir sur le lit avant de fermer la porte de la pièce.

-       Merci, murmure Léo

-       Euh... quoi ? lui demandé-je interloquée.

-       Je voulais te remercier de m'avoir sauvé la vie, me dit-il timidement.

-       LEO VIENT DE ME REMERCIER ! Incroyable ! me moqué-je.

-       Tu m'énerves, peste-t-il.

-       Rooh, je plaisante, sourié-je. Mais blague à part, c'est de ma faute si tu te trouves dans cet état, culpabilisé-je.

-       Pourquoi tu dis ça ?

-       Si je n'étais pas sortie courir de notre cachette en direction de ces Daemons...

-       Ecoute, me coupe-t-il. Je ne t'en veux pas, ça signifie que tu ne n'étais pas insensible à la scène que nous avons vue, que tu n'es pas un monstre... comme moi

Je m'approche de lui et m'accroupis face à lui, je lui prends la main.

-       Tu n'es pas un monstre, lui soufflé-je. Je me lève et m'assois près de lui. Je prends son visage en coupe entre mes mains et me rapproche de celui-ci remarquant une petite cicatrice sur la commissure de ses lèvres avant de gouter aux délices de ses lèvres.

Je retire mes lèvres des siennes mais il me prend aussitôt ma nuque pour approcher ma tête de la sienne et il m'embrassa à en perdre haleine. Mais ce fut de courte durée. Il me pousse brusquement.

-       Je n'ai pas fais ça, je n'ai pas fais ça, répète-t-il en boucle comme dans un état second.

Je m'approche de lui paniquée.

-       Qu'est qu'il t'arrive ?

-       Ne me touche pas ! me crie-t-il. Eloigne-toi de moi ! DEGAGE ! me, hurle-t-il les mains tremblotantes.

-       Ecoute, tu n'as pas l'air dans ton état normal, essaye de te calmer, lui dis-je sans relever le fait qu'il vient de m'aboyer à la figure.

-       Je te hais tu comprends ça ! JE TE HAIS, JE TE HAIS, me dit-il en m'étranglant de toute ses forces.

-       Lé....o...t....u....

La porte de la chambre s'ouvre laissant apercevoir une chevelure rousse.

-       Owen ! Que fais-tu ! hurle Oona venant à mon secours.

Je tente de reprendre ma respiration avec difficulté et m'éloigne instinctivement de lui choquée par ce qu'il vient de se passer.

-       Qu'est ce qui t'as pris Owen ?! hurle Oona. Je ne pensais pas qu'elle aurait capable d'une telle fureur.

Léo ne dit rien, il l'a regarde les yeux remplis de larmes. Il se lève de son lit et s'approche de moi en marchant avec difficultés.

-       Tu pourrais nous laisser seuls s'il te plaît ? lance-t-il à Oona.

Oona me regarde d'un air attentionnée. Je lui fais un signe de tête lui disant que ça va aller. Elle me répond par sourire avant de quitter la pièce en fermant la porte.

-       Je...je suis désolé Engla, je n'ai... je suis désolé

Je ne dis rien et le regarde. Il ressemble à petit garçon apeuré.

-       Qu'est-ce qu'il t'a pris de faire ça ? lui demandé-je.

-       On... on devrait arrêter, me souffle-t-il.

-       Arrêter quoi ?

-       Tout ce que l'on fait... Tu devrais retourner dans l'Autre Monde reprendre une vie normale ...

-       Tu plaisantes j'espère ! Si tu me trouves repoussante, dis le moi tout simplement. Tu ne m'aimes, ok. Mais de là à vouloir m'envoyer dans l'Autre Monde ! m'emporté-je.

-       Je ne trouve pas repoussante, au contraire je t'aim...je t'apprécie. C'est pour ça que je te demande de tout arrêter et de partir dans l'Autre Monde...

-       JE NE PARTIRAIS PAS SANS AVOIR VENGER HONIR !

C'est à son tour de ne rien dire. Il effleure mes joues du bout de ses doigts et me prend dans ses bras un moment avant de se retirer.

-       Dans ce cas, tue-moi. J'ai tué Honnir.