Chapitre 4. Partie 2.

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Ses mains sur mes hanches, ses lèvres remuant rageusement avec les miennes, un verre qui casse, une Emma en larme, un Hugo impassible, un Romain satisfait mais inquiet et moi.., choquée et perdue.

Je te l'avais dit.
Ce n'était en rien une bonne idée.

Oh shit.
L'alcool présent dans mon organisme quelques secondes plus tôt à précipitamment disparu. Plus rien. Je suis dans le monde réel. À mon plus grand malheur. Je pousse Romain d'une force qui m'était encore inconnue pour courir à la poursuite d'Emma.

Plus vite tu la retrouves, plus vite cette histoire sera réglée.

Ma tête tourne. Certaines personnes arrêtent ma course effrénée pour me proposer toutes sortes de choses, pilules, alcool... Mais tout ce que je veux en ce moment même c'est m'expliquer avec Emma. J'ai embrassé celui qu'elle aime. Mais comment j'ai pu être assez bête pour faire ça. J'ai une attirance pour lui d'accord mais ce n'est pas une raison, et l'alcool n'est sûrement pas la raison.
Sur mon chemin je bouscule tout ce que je vois espérant tomber sur mon amie, que dis-je ma meilleure amie. À qui j'ai fait la pire des crasse.

- Apolline ! Je me retourne à l'entente de mon nom. C'est Hugo.
- Hugo. Dis-je tout bas me sentant tellement honteuse.
- Apolline.
- Tu l'as déjà dit. Je dis ça un sourire en coin, il aurait dû rire comme avant, mais non. Il n'a pas envie de rire ce soir.
- Po..pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Cri-t-il presque.
- Je ne sais pas, un élan, une envie. Je ne sais pas. Je suis tellement désolée. Je regrette de tout mon coeur. Si tu savais ce que je ressens en ce moment même...
- Je ne préfère pas savoir j'aurais trop peur d'être déçu une fois de plus.
- S'il-te-plaît ne dit pas ça, l'implorais-je.
- Je ne comprends vraiment pas.
- Je suis sincèrement désolée.
- À ce que je sache ce n'est pas à moi que tu dois des excuses Apolline.
- Si. Si je t'en dois à toi aussi.
- Tu ne m'en dois pas Apolline.
- Tu peux m'appeler Apo.
- Non, plus maintenant.
- Quoi ? Je ne comprends pas.
- Tu en comprends pas ? Moi non plus je n'ai pas compris ton acte de ce soir. Mais j'ai compris une chose quand même, et tu veux savoir ce que c'est ?
- Oui. Je crains ses mots, mes larmes sont au coin de mes yeux, prêtent à dévaler.
- J'ai compris que tu ne changeras jamais.

Je lâche tout. J'éclate en sanglots devant lui. Mes larmes sillonnent mon visage telles les vagues, la plage. Ma vue est brouillée et je n'entends plus que la musique qui résonne dans la totalité des pièces de cette maison. Je suis perforée. Je n'ai jamais été aussi triste que ce soir là.

- Juste une dernière chose Apolline. Tu sais que ce que tu as fait est impardonnable pas vrai ?
- Oui, oui je sais.
- Alors tu ne t'étonneras pas quand tu comprendras qu'Emma ne te pardonnera jamais.
- Tu es dégueulasse, crachais-je amèrement.
- De nous deux qui est le plus dégueulasse Apolline ? Hein dis moi.
- C'est moi, je sais, mais je m'en veux si tu savais.
- J'ai pas entendu qui était le plus dégueulasse de nous deux.
- C'est moi putain ! Hurlais-je.
- Exactement.

Hugo faisait demi-tour et s'enfonça dans la nuit, les main dans les poches, la tête haute. J'ai toujours été admirative de ce garçon. Toujours une entière confiance en lui. Il n'était pas narcissique, ni rien de cela mais il était simplement confiant. Jamais la peur n'avait prit place sur son visage. Je ne voyais aucun de ses sentiments sur son visage, ni même dans ses yeux. Mais ce soir, ce soir c'était différent. Ce soir j'avais vu de la colère. De la haine.

Finalement j'avais peut-être tord, cette histoire ne va pas ce régler aussi facilement.

Pari révélateur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant