Chapitre 13.

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- De quel cinéma de quoi est-ce que vous parlez bon sang ?! Vous ne savez rien, rien. Tous les problèmes que j'ai eu. La fois où j'ai fini à l'hôpital parce que j'ai raté ma tentative de suicide, vous étiez au courant ? Non bien sûr que non.

- Qu'est ce que tu dis ? demande Hugo.

- Toi n'en rajoute pas une couche s'il te plaît.

- Apolline, je veux juste comprendre.

- Ça c'est un peu tard.

Je ne veux pas rester une minute de plus avec eux, je vais craquer je le sais alors autant le faire seule. Je sors de la maison avec mon skate et roule dans une direction qui m'est inconnu. J'arrive au pied d'une falaise, sur une plage. Je mets alors mon skate sous mon bras et monte en haut de cette falaise et m'assoie, laissant mes jambes pendre dans le vide.

Et bien sûr je lâche tout. J'en étais sûre. Je n'arrive pas à contrôler mes émotions. Je n'ai jamais réussi. C'est sûrement pour ça que j'ai tenté de me suicider.

Je hurle à la mort et des larmes dévalent mes joues. Tout ce chamboule dans ma tête et je ne sais pas quoi faire. Je m'allonge sur la roche froide et continue de hurler jusqu'à ce que la fatigue m'emporte.

Je me réveille avec un énorme mal de tête. J'en oublie ce que je fais en haut de cette falaise quand je vois que le vide est à même pas 20 centimètres de moi. Je panique, me relève rapidement et manque de tomber. Je cours, mon skate dans la main droite pour rejoindre la maison. J'avais besoin de me défouler. Mais je suis perdue. Je m'arrête alors dans un snack et commande une assiette de frite.

- C'est pas encore Halloween tu es au courant.

- Mais qu'est ce que c'est drôle, répondis-je.

- Ivan.

- Apolline.

- Joli.

- Je sais.

- Qu'est ce que tu fais ici dans cet état pitoyable.

- La ferme. Problèmes.

- Je me doute oui, mais je peux t'aider si tu veux.

- Je sais pas.

- Bon suis moi gamine.

- Eh je suis pas petite.

Il rigole et tire ma main pour sortir après avoir déposé un billet sur la table.

- J'aurais pu payer mes frites.

- La ferme gamine.

Il tient toujours ma main et on se dirige vers une plage déserte. Il me fait assoir.

Je lui explique l'histoire avec Hugo et je recommence à pleurer. Décidément. Lui regarde le large.

- Je pourrais te faire rencontrer ma bande de potes ce soir.

- Oui ça pourrait sûrement me changer les idées.

- Moi ma mère est morte.

- Je suis désolée Ivan..

Il me prend dans ses bras et pose sa tête sur la mienne. Embrasse ma tempe puis nous nous levons et nous dirigeons vers chez moi. Je lui embrasse la joue, lui embrasse mon front puis fait demi tour et s'en va. Nous avons échangé nos numéros pour qu'il puisse me donner l'adresse pour ce soir.

J'ouvre la porte et me dirige vers le jardin.

- Apolline, dit Hugo derrière moi. Il paraît soulagé.

- Oui je suis rentrée.

- Où est-ce que tu étais.

- Dehors.

- Arrête.

- J'en avais marre ok ? Je pouvais plus. Tu me tue.

Je suis toujours dos à lui. Il enroule délicatement ses bras autours de mon ventre tandis que l'on regarde le soleil glisser derrière les arbres.

- Pourquoi est-ce que tu me fais ça Hugo ? S'il te plaît j'ai besoin de savoir. Je ne supporte plus.

- C'est trop compliqué.

Il embrasse mon épaule dénudée.

- Tout a toujours été compliqué.

- C'est vrai.

Après un long silence je prends la parole.

- C'était à cause de toi.

- Hein ?

- La tentative..de suicide. C'était à cause de toi, en partie.

Il se tend, ses muscle se contracte et il me lâche. Je ressens alors un frisson. Il respire bruyamment et s'assoit sur un cailloux puis s'allume une cigarette.

- Je ne l'ai jamais voulu Apolline tu le sais ?

- Je ne sais plus rien en ce qui te concerne.

- Arrête de dire ça putain ! s'emporte-il. Tu sais très bien que c'est compliqué, que j'ai du mal à savoir ce que je veux, ce que je fais. Je ne pense qu'à moi, je m'en fout du mal que je fais au autre. Tu sais tout ça, pourquoi tu fais celle qui ne me connait pas ? C'est insupportable pour moi.

Je m'approche doucement et pose ma main sur son bras.

- Je te connais. Mais je ne te reconnais plus. Pourquoi tu es devenu comme ça ?

- Pour rien. Je suis comme ça c'est tout.

- Tu mens.

Je suis plaquée contre le mur froid. Ses yeux sont ancrés dans les miens et je ne sais pas comment réagir. Il m'a prit par surprise et je ne réagit pas. Son visage est crispé. Sa mâchoire serrée. Son regard se pose sur mes lèvres juste avant que les siennes ne les attaquent violemment. Ce baiser n'est pas passionné ou encore sensuel. Il est dur et violent. Après s'être séparé, il colle son front au miens et s'en va encore une fois rapidement. Comme à son habitude.

Pari révélateur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant