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Rory Davis

« Je pense qu'il est temps pour vous de savoir. »

10 ans après, tout a changé.

12 mai 2025 ▬ Omaha

rory davis

Quitter New York pour Omaha, c'est un peu comme quitter son rêve et revenir à la réalité. Au revoir buildings, taxis jaunes, écrans géants, Central Park et cafés. J'ai l'impression de retourner huit ans en arrière, avant que je sois repérée par une agence de mannequinat ; je retrouve la routine familiale, et ma chambre sous les combles. Je retrouve aussi mon enfance, plutôt sympa, mais mon adolescence beaucoup moins cool.

J'entends les marches de l'escalier en bois grincer, puis on toque à ma porte. Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle s'ouvre sur ma petite sœur, Macie. Elle sourit en me voyant réveiller et cours presque pour me rejoindre sur le lit. Elle a dix ans, des cheveux de blés, des yeux chocolats et le visage parsemés de taches de rousseur. Elle est très maligne et mâture pour son âge, c'est toujours agréable d'être avec elle.

Macie – Maman a préparé le petit déjeuner, il faut que tu descendes.

Rory – Tu ne me dis même plus bonjour ?

Macie – Oops.

Elle s'étale sur moi et cale sa tête dans mon cou puis me fais un bisou sur la joue.

Macie – Bonjour grande sœur !

Rory – Bonjour chérie. Les autres sont levés ?

Macie – Shay dort encore ... Je crois. J'ai pas le droit d'aller dans sa chambre. Et Calvin joue en bas.

Rory – D'accord ... tu me laisse cinq minutes, j'arrive ?

Macie – Ok !

Elle me fait un grand sourire puis quitte mon lit et sort de ma chambre en trottinant. Je me lève, ouvre ma fenêtre et regarde dehors. Le soleil se fait discret pour le moment, mais il est seulement 8am. Les grasses matinées sont impossibles ici. Je me retourne vers ma chambre, aménagée comme elle l'était il y a quelques années ; un lit deux places simple, une bonne dizaine de coussins, une guirlande lumineuse, et des tonnes de photos, le tout dans les tons blancs et roses.

J'attrape un de mes sweat qui traîne sur ma chaise de bureau puis je descends les escaliers. Sur le premier palier, j'ouvre la porte de la chambre de mon petit frère.

Rory – Lève-toi espèce de sale putois.

Shay – Ta gueule pétasse.

Je rigole, un sourire sadique aux lèvres, puis j'ouvre en grand ses volets. Il grogne et me lance même un oreiller que j'évite facilement.

Rory – Mec, ça fait vingt ans que tu me fais la même, grandis un peu.

Shay – J'vais te tuer.

Rory – Moi aussi je t'aime.

Je lui fais le signe peace avec les doigts, et lui me fait le signe contraire. (Le majeur levé, en gros). Shay a vingt-quatre ans, il est à la FAC de Yale, mais il est rentré cette semaine comme je suis là. Il est plus grand que moi, il dépasse le mètre quatre-vingt-dix, blond avec des yeux bleus. Entre nous, c'est chien et chat, ça l'a toujours été.

Mes parents sont dans la cuisine. Ma mère, Josie, cuisine en chantonnant, ses cheveux blonds mi- longs attachés en un chignon fait à la va-vite. Mon beau-père, Allan, lit le journal en buvant un café et de temps en temps, il regarde sa femme en souriant. J'avais huit ans quand ils se sont rencontrés, le coup de foudre. Et même si je connais et vois mon père biologique, Allan a toujours été mon papa ; d'ailleurs, je porte son nom de famille.

Josie – Bonjour ma chérie ! Bien dormis ?

Je hausse les épaules, embrasse la joue d'Allan qui me sourit, puis m'assois à table. Ma mère vient passer son bras autour de mes épaules.

Josie – Ça va bien se passer, je te le garantie !

Rory – A part Samantha, je connais personne ...

Josie – Tu connais tout le monde ! C'étaient tes camarades de classe !

Rory – Ils me détestent ! Je me demande vraiment pourquoi j'ai accepté d'y aller !

Mon frère arrive à ce moment-là, portant un jogging gris, son sweat de l'université et, bien entendu, sa tête mal réveillée.

Shay – Sûrement pour montrer que t'as des couilles et qu'ils te font pas peur. Alors arrête de te lamenter parce que si l'un d'eux fait ne serait-ce qu'une remarque, t'as de quoi les démonter ok ? Premièrement parce que t'es la seule à avoir réussi sa vie à ce point, et deuxièmement parce que t'es une putain de Davis et que dans la famille on se laisse pas faire.

Allan – Vous êtes des adultes maintenant. Vous avez tous changé et mûris, tu vas sûrement avoir de bonnes surprises en voyant quelques-uns de tes camarades ce soir !

Je pince mes lèvres mais n'ajoute rien et me contente de prendre une crêpe.

Samantha est ma meilleure amie ; on se connait depuis ... qu'on a seize ans. A l'époque, je ne pense pas que je l'appréciais réellement, ce qui était sûrement réciproque, mais maintenant on passe tout notre temps ensemble. On vit toutes les deux à New York, et on travaille pour la même agence.

Ce qui me retourne le ventre, c'est de revoir tous ces gens à qui j'ai fait du mal sans vraiment le vouloir, et aussi ceux que j'ai préféré oublier jusqu'à maintenant ; et surtout de revoir ces connards, la OGOC comme ils aimaient s'appeler.

A l'époque, je ne savais pas qu'ils étaient si mauvais que ça.

•••

J'aimerais vos avis sur cette nouvelle fiction .. parce qu'elle est assez différente des autres je trouve ; j'ai l'impression de ne pas avoir écrit de la même manière (vous verrez dans les prochains chapitres).

Elle sera courte, peut-être .. une grosse dizaine de chapitres ? Je ne sais pas encore vraiment.

-marie, xx




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