Je pleurais encore une fois, pour changer. Toujours au même endroit, bien visible, sans pour autant être remarquée. À part, bien sûr, par lui. Mais il n'est jamais seul. Et comme à chaque fois il c'est approché doucement avec sa bande. Me faisant encore une fois passer pour une faible auprès de ces amis. J'essayais de calmer mes pleurs, en vain. La tristesse est toujours plus forte que moi.
Il était devant moi, c'est le seul que je regardais. Je n'aime pas voir la pitié sur le visage de personne que je ne connais pas.
Et toujours avec sa stupide voix efféminée qui me fait craquer, il me demanda :
- Hey, qu'est-ce qui va pas ?
Et comme à chaque fois, je lui répondit :
- Laisse-moi...
Ses amis ne l'attendaient même plus tellement ils avaient l'habitude.
Je baissais les yeux, comme chaise fois après cette scène. Mais cette fois-ci était différente, quelque chose clochait. Je compris vite quoi :
- Pars.
- Dis-moi ce qui ne va pas.
J'avais raison, cette fois-ci, il était resté.
- Non.
- Qu'est-ce que t'as ?
Je ne répondais plus. Je voulais qu'il parte, pour ne pas exploser.
- Qu'est-ce que t'as ?
Il a répété cette question je ne sais combien de fois. J'aurais dû le prévenir, il n'aurait pas eu à subir mon pétage de plombs.
- Qu'est-ce qui va pas ?
- Qu'est-ce qui va pas ? Mais d'après toi ! J'ai juste une famille pas forcément idéale, avec un père totalement absent et tout le temps en colère, et une mère au bord de la dépression par ma faute ! Ensuite j'ai aussi deux putains de frères qui ne voient rien, ils sont en face de moi et ne me voient même pas ! T'as besoin que je te parle de mes amies ou tu sais déjà ce qu'il se passe ? Ah oui c'est vrai, t'es pas au courant de tout... Mes amies me délaissent, elles en ont marres de moi, pourquoi je serais ici seule sinon ? Ah oui, et je dois être la seule personne capable de devenir pote avec deux filles au fond du gouffre et qu'elle n'arrive pas à sauver ! Et qui au lieu de ça les enfonce ! Oui cette fille-là ! Mais bon, ça va hein, je suis juste la sixième qui étais rejetée, la cinquième qui étais harcelée et la quatrième qui se bat contre son passé ! Juste la seule fille assez conne pour tomber amoureuse de toi ! Tu sais ce que j'aimerais ? J'aimerais qu'un garçon me dise qu'il m'aime, je voudrais sauver mes amies, je voudrais que mes frères se soucis de moi, j'aimerais que ma mère aille mieux et que mon père soit plus présent, je voudrais oublier mon passé et ne plus être différente. Je voudrais juste me sentir aimée...
Choqué, voilà ce qu'il était. Abasourdis, surpris, et je ne sais quoi d'autre encore. Il ne comprenait pas, comme ce à quoi je m'attendais.
- C'est bon, tu sais maintenant. Pars s'il te plaît.
Ça par contre il a compris. Je m'étais levée sous le coup de la colère, je me rassis.
Il me regarda, il hésitait. Je ne fit plus attention à lui. Je fixais un de mes frères, encore entrain d'embrasser sa copine. Horrible spectacle, mais toujours mieux que celui qui était juste à quelque centimètre de moi.
Je sentis un souffle d'air, puis j'en vis la source. Il s'était baissé. Il s'avança, planta un furtif baiser sur mes lèvres, me regarda et dit :
- Je t'aime moi.
Et il partit. Sans un regard en arrière, comme s'il n'avait aucun regret. Je touche mes lèvres. Je souris. Sans être sûr de ce qui venait de se passer, je souriais.J'ouvris mes yeux. Même rêve, chaque soir, chaque nuit, chaque jour. Toujours le même espoir, et les mêmes larmes retrouvées sur mon oreiller et mes joues.
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Libération d'émotions.
Thơ caChacun a un moyen pour se libérer et rêver. Le mien le voici. Écrire. D'abord Des poèmes puis Des textes. Pas forcement de qualité, pas forcement travaillés, Juste écrit comme ça me vient. Un peu défouloir, un peu noir, c'est Juste mes pensées. Un m...