Repérages.

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Il avait longtemps préparé son coup. Pendant des semaines et des semaines, il s'était levé aux aurores pour observer et consigner scrupuleusement les habitudes des moines. Leurs promenades, leurs heures de prières, les livraisons du boucher, tout était noté dans son calepin de cuir.

Mais on ne rentrait pas dans le monastère comme dans un moulin. Tout était soigneusement verrouillé, et casser des vitraux n'est pas vraiment ce qu'on appelle une entrée furtive. Il avait donc fallu ruser.

Tous les matins, le même rituel. Tous les matins, sortir le carreau-grappin de la sacoche, armer l'arbalète et viser soigneusement pour éviter de réveiller les religieux, bien riches pour des gens qui avaient fait vœu de pauvreté. Vérifier que le grappin était bien accroché aux tuiles du bâtiment. Tous les matins, se hisser à la force des bras jusqu'à la charpente. Tous les matins, reprendre son souffle après l'effort. Le toit était à une vingtaine de mètres du sol.


Le fils de la catinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant