=Chapitre 3=

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On est samedi et depuis que je suis arrivée chez Robbie, je ne me sens vraiment pas à ma place. Lauriane, la femme de Robbie me traite comme si j'avais quatre ans, sa fille, que j'appelle Géraldine tellement elle ressemble à une vieille dans sa façon de s'habiller et de parler, me gonfle et John son fils, est gentil mais con comme un balai ! Bref, ça fait trois jours que je sors de ma chambre u***ment pour aller aux toilettes, prendre ma douche et éventuellement manger. Le seul point positif c'est qu'hier, Robbie et moi sommes allés faire les magasins et il m'a acheté de nouvelles fringues et un nouvel Ipod, de toute façon il est pété de tune alors ça ne l'a pas vraiment dérangé ! J'ai pu mettre toutes les musiques que j'aime comme celle de Selah Sue, Cher Lloyd, Robbie Williams, tout ça, tout ça. Je suis donc assise sur mon lit, les écouteurs dans les oreilles.
Soudain, je sursaute en voyant la tête de Géraldine passer par la porte que je n'avais pas entendu s'ouvrir. Elle me regarde avec ses lunettes d'intellos.

- Oui ? Demandais-je en enlevant mes écouteurs.
- Euh ... Excuse-moi, je me demandais si tu voulais bien jouer avec moi...
- Ca dépend ... C'est quoi ton jeu ?

Elle me montra une boîte de jeu, j'ai cru halluciner.

- C'est un scrable !
- J'avais remarqué, merci !
- Alors ça te tente ?
- Je suis une mer... Hum, je ne suis pas très forte à ça ! Désolé ...
- Ok ... temps pis alors.

Au moment où elle allait refermer la porte, je l'appelle.

- Géral ... Euh ... comment tu t'appelles déjà ?
- Flora ! Dit-elle en souriant.

Je hoche la tête, je préfère Géraldine, ça colle mieux à son style. Cette fois-ci elle referma complètement la porte et me laissa tranquille. Moi faire un scrabble ? Faut pas pousser non plus ! Je remets la musique en route, m'allonge sur le lit puis ferme les yeux. Je ne pensais plus à rien, je me sentais bien. Sur moi ,la musique avait un effet « effaceur ».

Ca y est, on était dimanche. Quand je regarde le réveil, il indique 8h02, j'étais réveillée depuis au moins deux heures ! Je pris mon Ipod que j'avais placé sous mon oreiller, je mis les écouteurs dans mes oreilles mais en voulant l'allumer, je remarque qu'il était déchargé.

- Et merde ! Chuchotais-je en sortant du lit pour aller chercher le chargeur.

Je ne voyais rien dans le noir, en avançant, je me tape le pied dans le coin de ma commode. Je me mords la langue pour éviter de crier. Je pris le chargeur qui se trouvait sur cette dernière puis je branche mon Ipod. Un gros silence se fit quand soudain mon ventre gargouilla. Je décida donc de sortir de la chambre pour aller me chercher à manger. Mon dernier repas était un sandwich jambon-beurre, fait à la va vite. J'ouvris donc délicatement la porte de ma chambre, tout le monde dormait encore. Je m'avance vers la cuisine, un fois arrivé devant de frigo, j'ouvre la porte. Je cligne plusieurs fois des yeux, la lumière que projetait celles du frigo me faisait mal aux yeux. Je pris une canette d' Ice Tea et un yaourt à boire, referme la porte et repartis, je pris aussi une pomme. En retournant à ma chambre, je croise John dans le couloir, je sursaute.

- Tu m'as fais peur ! Chuchotais-je.
- Oh ... Excuse-moi ! Qu'es-ce que tu fais avec tout ça ?
- Je vais les exposer dans ma chambre !
- Ah bon ?!
- Ben non banane je vais les bouffer, qu'es-ce que tu crois !

Il me regarda bizarrement, con comme un balai, je l'avais dis !

- Bon bouge tu bloques le passage là !
- Oh ...

Il se colla au mur et me laissa passer en me souriant. Je lui fis un léger sourire puis retourna dans ma chambre. J'avais encore plus faim !

A 9h20, j'étais prête. Habillé d'une robe noir, simple, des chaussures à talons de la même couleur, les cheveux attachés en chignon. Je sortis de la chambre, je croise Robbie.

- Wow ... Tu es très belle Sarah !
- Merci ...

« Es-ce vraiment important pour un enterrement ? » pensais-je. Avant qu'on sorte tous dehors, je pris mon petit sac noir où j'avais rangé mon Ipod et un paquet de gâteau.

Une fois arrivé au cimetière, je me sentis extrêmement mal à l'aise, tout le monde me fixait. J'entendais de petits murmures comme « la pauvre », «perdre ses parents si jeune », « elle est le portrait caché de sa mère », ... Je sentis les larmes me montaient aux yeux, je déglutis.
La cérémonie commença, j'avais décidé de me mettre, seule, dans mon coin. Je n'écoutais pratiquement rien, les yeux rivés sur mes pieds, je pensais.

- Sarah ... Sarah ?
- Hein ? Oui ... ?
- Voulez-vous dire quelque chose avant la fin de la cérémonie ? Demanda le prêtre.
- C'est déjà la fin ? Oh ... Euh ...

Le temps est passé à une vitesse incroyable ! Je m'avança vers les trois cercueils, des larmes me montèrent pour la seconde fois aux yeux. Je dépose les fleurs que j'avais dans la main, sur les cercueils puis me recula. Quelqu'un se posta à côté de moi, c'était Robbie. Il me prit la main, je l'enleva puis me retourna. Je me faufile dans la foule, m'efforçant de retenir mes larmes. Une fois loin de tous, elles coulèrent à flot, j'enlève mais chaussures puis cours vers le parc qui se trouvait juste à côté.

Cela faisait une bonne heure au moins que j'étais partie. Je suis assise sur un banc, mes jambes recroquevillées, mes genoux sous mon menton, je pleurais encore. C'est limite si elles ne pourrons jamais s'arrêter !

- Sarah ...

Robbie s'approcha de moi, il posa sa main dans mon dos.

- Pardon d'être partie mais j'en pouvais plus ...
- Ne t'inquiète pas ... Je sais que ce n'est pas le moment mais il faut qu'on parle de l'endroit où tu vas habiter à présent ...

Je relève la tête puis le regarda, inquiète.

- Tu sais que je travaille beaucoup, Lauriane aussi et Flora et John partent vivre chez leur père à partir de la semaine prochaine.
- Tu es en train de dire que je ne vais pas habiter chez toi ?!
- Oui, tu vas aller vivre chez ta tante.

J'ouvris grand les yeux, il ne pouvait pas me faire ça ! Ma tante est un bourreau de travail, une maniaque et son nouveau copain est alcoolique !

- Je t'en pris Robbie, dit moi que tu rigoles !
- Non ... Je suis désolé Sarah ! Avec ton père on en avait déjà parlé et on s'étaient mit d'accord sur le fait que tu irais vivre chez elle.
- Parce qu'en plus vous en aviez déjà parler ?! J'y crois pas !

Je me lève du banc, il me prit la main.

- Tu n'as pas le choix Sarah ... Tu pars pour Londres demain.
- DEMAIN ?

Là, sa frisait la démence ! C'était impossible ! Moi, partir à Londres chez ma tante, je n'en avait vraiment pas envie ! Mais je ne pouvais pas contester car, en vérité, je ne savais pas de quoi j'avais réellement envie.

L'affreuse vie de Sarah.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant