Valentin ou la vie d'un père à 17 ans

"Barre-toi tu auras moins de soucis"

Trois .

Au fond j'étais heureux aussi de l'avoir rencontré. Je le montrais peu n'être pas assez. Enfin, la semaine passa à une vitesse folle, musées, sushis, shopping, câlins, bisous. Je lui proposai de rester la semaine suivante, même si mes parents étaient là. Elle accepta, la femme parfaite. On parlait beaucoup tous les deux, on se disait tout. Je vais accélérer les choses, pour passer à la vraie partie de l'histoire.

J'avais fait ma rentrée en Terminale, toujours la même classe, toujours le seul garçon. Anne-Victoire était-elle entrée en première L, Option Art, comme moi. On passait toujours des bons moments ensemble, on avait rencontré les parents de l'un et de l'une, ils étaient adorables avec moi et aussi avec elle.

Je me rendais compte à quel point j'avais changé depuis ce footing, j'étais devenu calme, presque plus de soirée, mes parents me parlaient correctement vu que je parlais correctement aussi. J'avais remonté mes notes, tout ça grâce à Anne-Victoire

Un soir j'étais chez elle, elle se sentait pas très bien, elle resta la soirée au lit. Un petit mal de ventre bénin. Sauf qu'au bout d'une semaine, il n'était pas passé.

Je lui dit  "On va aux urgences chat."
Elle me répondit  "Non ça va passer."
Moi – Négocie pas.

Si vous connaissez les urgences le samedi après-midi, je vous laisse imaginer. Enfin, c'était assez rapide, quand tu ne souffres pas, ça passe vite, quand ton mal un peu moins. Anne-Victoire, c'était endormi sur moi, avec sa belle tête. Une infirmière me dit que c'était notre tour, je la réveillai. On entra dans un box.

I – Ça fait combien de temps ce mal de ventre ?
A-V – 1 Semaine
I – des nausées ? Ou autres ?
A-V – Légèrement.

Toutes les questions d'un rendez-vous chez le médecin le plus banal existant.

I – On va faire une prise de sang.
A-V – D'accord.
I – On aura les résultats dans un peu après 2 heures, il vaut mieux rentrer vous reposez et revenez quand on vous appellera.
Moi – On passe à Starbucks prendre des cafés et des muffins chérie.

Starbucks et moi une grande histoire d'amour depuis que j'habite Paris, comment ne pas craquer. On rentra chez moi, on s'allongea sous la couette du canapé et on regarda une série américaine, comme tous les ados. Au bout de 2 heures le téléphone sonna, ils nous ont dit de revenir. C'était la même dame que tout à l'heure.

I – mettez-vous à l'aise.
A-V – Alors ?
I – Enceinte de 2 mois et demi mademoiselle.

Un vide se créa dans la pièce. Je regardais mes pieds comme d'habitude. Je relevai la tête, je serrai Anne-Victoire contre moi. Je ne savais plus quoi pensé, gros vide dans ma tête à ce moment.
J'avais envie de partir et d'aller m'asseoir tout seul dans un coin de Paris et dessiner.

I – si vous avez besoin d'un renseignement, ou autres, demandez. Je vous prescris une échographie.
A-V – D'accord.

On prit tout ce que la dame nous donna. À la sortie de l'hôpital, je ne savais pas quoi dire à Anne-Victoire.

Moi – Désolé...
A-V – Tu sais on est deux.
Moi – Je sais, mais quand même.
A-V – Je rentre chez moi, je préférais restée toute seule ce soir.
Moi – si tu as besoin de quelque chose demande.
A-V – D'accord.
Moi – fais gaffe dans le métro.

Je ne savais tellement pas quoi dire pour la retenir, fait gaffe dans le métro. Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, c'était débile ma foi. Je n'avais pas envie de rentrée chez moi j'avais besoin de parler à quelqu'un ce qui ne m'arrivait pas souvent. Mon meilleur ami, je sais que lui, il était là. Je lui téléphonai.

Moi – Quentin ?
Q – Oui ?
Moi – Je peux passer ? J'ai besoin de parler.
Q – D'accord !

J'arrivai chez Quentin, avec 20 minutes de métro où je me sentais seul j'avais ma tête dans les mains tout le long.

Q – Alors qu'est-ce qu'il se passe pour que tu t'exprimes ?
Moi – Tu sais Anne-Victoire.
Q – Oui ?
Moi – Elle est enceinte de moi...
Q – Chaud, tu vas faire quoi.
Moi – je n'en sais rien...
Q – barre-toi, tu auras moins de soucis.