"Le bébé me dérange."

70 4 0
                                    


  Huit .

J'étais là dans le métro, tout seul. Je ne m'en voulais pas du tout d'avoir laissé Anne-Victoire toute seule. Elle me prenait juste la tête car je n'avais pas vu « notre » bébé. Ce n'est pas important à la limite. Je regardais mes pieds encore et encore. Le lendemain au lycée, j'étais assis sur mon banc, sous l'arbre le même que d'habitude.

? : Alors, tu es tout seul ?
Moi : Oui, je me suis pris la tête avec ma copine.
Marie : Anne-Victoire c'est ça ?
Moi : Oui.

Marie était une des filles de ma classe, je ne lui parlais pas forcément, mais c'était la moins « snob » de toutes les filles, elle n'était pas « filles à papa maman » elle au moins.

Marie : Tu veux en parler ?
Moi : À mon avis, elle veut que personne ne le sache alors je vais évite.
Marie : Reste pas tout seul !
Moi : Tu me connais, je suis bien tout seul !
Marie : Mais ça ne suffit pas !
Moi : Je ne suis pas sociable !
Marie : Je me souviens l'année dernière la première fois que je t'ai vu, tu m'avais demandé de te faire ta coloration de cheveux, car tu n'y arrivais pas tout seul !
Moi : Maintenant j'y arrive tu vois !
Marie : Tu vas ou l'année prochaine ?
Moi : Paris 1, en Licence d'art plastique et toi ?
Marie : Science Po Paris.
Moi : Je voterai pour toi, future présidente !
Marie : Ça ne m'intéresse pas, j'aurai aimé la fac d'art aussi !

On discuta un bon moment, je rigolais bien avec elle, elle était belle en plus. J'étais proche d'elle, un peu trop à mon avis aux yeux des autres, surtout Anne-Victoire qui était passé devant nous en nous lançant un regard noir. À vrai dire, ça ne m'avait fait ni chaud, ni froid. Pour une fois, la conversation ne tournait pas autour du bébé, de la grossesse. Ça me changeait.

Comment vous dire que... Que le bébé m'intéressait de moins en moins. J'aurai déplacé de la montagne pour qu'elle le garde et la, maintenant qu'il est bien la, ça ne m'énerve plus, j'ai juste marre des discussions sur bébé et pourtant il n'y en a pas eu beaucoup. Mais j'aimais quand même Anne-Victoire, c'était juste le bébé qui me dérangeait.

Je passais le reste de l'après-midi avec Marie, elle était sympa, et simple on déconnait bien ensemble. Je n'avais pas d'amis dans ma classe, mais les filles étaient sympas avec moi, ou elles ne me parlaient pas tout simplement. Anne-Victoire continuait de passer devant nous sans rien dire.

Vous allez me dire que je suis con, que je voulais ce bébé plus qu'elle. Le soir, je rentrais chez moi je reçus un SMS.

A-V : Profite bien de la Marie, mais n'oublie pas que tu vas être papa Valentin.
Moi : T'est ma copine, je ne vais pas me faire Marie.
A-V : Laisse, je sais.
Moi : Tu sais quoi ?
A-V : Que t'en a marre de moi.
Moi : Non, mais hier me faire balancer car mes lunettes sont plus à ma vue merci.
A-V : Tu fais aucun effort Valentin !
Moi : Tu sais quoi, si tu me prends la tête comme ça, juste sous prétexte que tu es enceinte, je ne vais pas me prendre ta mauvaise humeur dans la tête. Ce gosse, il me fait chier plus que autre chose tu comprends ? Regarde tu me prends la tête. Alors débrouille-toi tout seul avec, oublie-moi.

Valentin ou la vie d'un père à 17 ansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant