Je me tournai et retournai dans mon lit.
Je repensai à ce que m'avait dit Owen. Brandon était-il le coupable? Avait-il tué Fabien... et Tessa?
Je me suis penchée sur mon lit pour prendre le bout de papier, sur ma commode.
D'un coup, en le lisant, encore, j'avais l'impression d'étouffer.
J'allumai mon portable. Pour découvrir que j'avais une quarantaine d'appels manqués, et des tas de messages. J'appela mon répondeur. C'était Jay. Aucun doute, il était complètement pété. Il disait que je ne savais pas ce qui se passait, que j'étais trop bête, mais que lui il s'en foutais de mourir, qu'il s'en foutais de moi. Je n'y compris pas grand chose. Le deuxième message vocal s'enclencha quand j'alluma la lumière.
J'avais du mal à entendre ce qu'il me disait, mais je compris une seule chose: il était devant ma porte. Mon sang ne fit qu'un tour. Bordel, il est devant chez moi, réalisai-je. Depuis combien de temps?
Je m'habilla rapidement et sortit en ouvrant la porte à la volée.
Il était là, assis, adossé contre le mur. Une bouteille de bière à la main. Il semblait tellement triste que je me calmai. Je m'assis auprès de lui.
-Jay... qu'est-ce qui se passe?
Il tourna ses yeux injectés de sang vers moi.
-J'ai... j'ai mentis Riri. J'ai mentis Riri.
Il avait la bouche pâteuse et parlait mal. Il était complètement ivre.
-Sur quoi? De quoi tu parle?...
Je n'obtins aucune réponse la dessus. A la place, il chuchota:
-Demande à Neyla...
Neyla? Ma collègue de boulot.
-C'est lui qui m'a dit que... de... de faire ça.
-Faire quoi.
Je commençais sérieusement à m'inquiéter.
-Demande à Neyla!
J'étais perdue. Il se radossa contre le mur:
-Je suis qu'une merde. Il a raison.
-Qui ça?
Toujours aucune réponse.
-Je vais le faire, dit-il soudain.
Et il se leva brusquement, les jambes flageolantes.
-Oui, tu va le faire. Explique moi comment, essayai-je.
Il n'avait vraiment pas l'air bien. Il sanglota...
-Pa-pardon. Pardon Riri... Je vais le faire, je vais le faire, je vais le...
Il s'apprêtai à partir sans cesser sa litanie. Je voulu le retenir, mais il me poussa et s'enfuit dans les escaliers. Quand je descendis et arriva en bas, dans la rue, il avait déjà disparut.
***
J'avais très mal dormi.
J'avais essayé d'appeler Jay, sans réponse. Un coup d'œil sur ma montre m'annonça qu'il était l'heure que j'entre dans la bibliothèque. Pour ma reprise, c'était à moi d'ouvrir.
C'était une vieille bibliothèque, avec du bois partout et des livres anciens. Plusieurs tables étaient disposées entre les rayonnages, et mon bureau, celui que je partageai avec ma collègue Neyla, était situé directement à gauche.
Je remarqua tout de suite le paquet déposé dessus. J'allai l'écarter, me disant qu'il était sûrement pour Neyla, mais une écrite calligraphiée indiquait mon nom. Un admirateur? La bonne blague! Si c'est le cas, je prie pour que le mec ne soit pas un taré comme mon ex petit copain. Je veux un gars aux yeux bleus, drôle et pas du tout alcoolo.
Je déchirai le papier.
Un cri d'horreur retentit.
Je ne compris pas toute suite que c'était le mien. Mon cœur s'affola et j'eu l'impression que les étagères et les murs tournaient autour de moi, que tout se déformait, que je devenais folle et morte de trouille le tout en un battement de cils. J'eu immédiatement la nausée et jeta la boîte le plus loin possible de moi, en reculant jusqu'à me plaquer contre le mur le plus éloigné. Haletante.
Mes yeux ne pouvaient pas quitter du regard les yeux verts de Neyla arrachés et répandus sur le tapis de ma bibliothèque tandis que mon sang ne faisant qu'un tour.
Et aussi soudainement que j'avais découvert les yeux arrachés de mon amie une masse me tomba dessus, m'assomant à moitié. Je rouvris les yeux sur une moitié de corps étendu sur le mien. Un hurlement sans fin sortit de ma gorge, rauque et presque plus humain tellement je n'en pouvais plus. Je bascula sur le ventre pour vomir et mes larmes roulèrent sur mes joues sans vouloir s'arrêter.
J'allai devenir folle. Folle complètement folle, j'ai du sang partout, mes tremblements se mêlent aux larmes et à la bile.
Comme pour asséner le coup de grâce, des paroles mécanique retentirent dans toute la bilbiothèque, me glaçant le sang:
"Un corps pour la fouineuse, deux corps pour la fouineuse.
Un corps pour la fouineuse, deux corps pour la fouineuse...
Un corps pour le garçon un autre pour le secret.
Arrête ou crève
Pétasse.''
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Jeux dangereux
Mystery / ThrillerErica Karm poursuit ses études dans un village tranquille, quand le corps d'un homme qu'elle croisait tous les jours est retrouvé dans la rivière... Fabien. Mais ce genre d'évènement n'était pas le premier qui lui arrivait. La mémoire ne se rappelle...