Pour l'amour du ciel.

16 juillet.

- Céleste, je commence à me lasser.

- De quoi ?

- De ma vie.

- Ah bon pourquoi ?

- Tous les matins, je me lève, j'affronte la réalité de la vie, je viens ici, je prends un café, je repars, je vais travailler, je rentre chez moi, j'affronte de nouveau la réalité de la vie, je m'endors et tout recommence.

- Tu as oublié la partie ou tu me parles.

- C'est parce que je ne me lasse pas de cette partie.

- C'est gentil.

- C'est la vérité.

- Tu veux une histoire pour ne plus te lasser ?

- Allons-y.

- Il y a quelque mois, j'ai eu un traumatisme crânien et j'ai perdu une partie de ma mémoire épisodique, j'ai dû réapprendre tous les visages. Ma mère n'était même plus ma mère.

- Oh, je suis désolé.

- Non, c'est bon, maintenant je vais bien. Je connais les gens, enfin, ceux qui m'ont fait savoir qu'ils avaient été mes amis.

- Pourquoi tu me racontes ça ?

- Je sais pas, je crois que je commence à te faire confiance

- En tout cas, ta boîte crânienne reste très jolie malgré son traumatisme.

- Merci.

- Je suis toujours aussi lassé, tu sais, mais ça m'a confirmé que les moments avec toi sont des bouffées d'air frais.