Les 100èmes Hunger Games

17- Serpent & Montagnes

PDV inconnu.

La faim me dévore les entrailles, la soif m'assèche la langue. Et plus que tout, le froid me fait trembler. Dire que j'ai froid serait un euphémisme, en réalité je suis glacé. Le dos contre un tronc d'arbre, les genoux remontés contre mon torse, je tente du mieux que je peux de maintenir la chaleur de mon corps, mais plus les secondes passent, et plus j'ai l'impression que le froid me submerge. J'aurais pût faire un feu, mais la peur de me faire prendre est trop grande.

À la corne d'abondance, je n'ai récupéré qu'une chose. Et encore. Je n'ai même pas eu le courage d'affronter le bain de sang. Je suis resté caché dans la forêt, et une fois le massacre terminé, j'ai récupéré ce qu'il restait. En soit, pas grand chose, juste un petit sac sur le dos d'un tribut mort.

Et peu à peu, je commence à perdre espoir, ou surtout à ouvrir les yeux. Je fais partit de ces tributs dont on ne se souviendra pas l'année prochaine. Ceux dont on ne regrettera pas la mort. Alors je ferme les yeux, comme pour me soulager, pour oublier. Le froid n'est plus agressif, la faim ne me creuse plus l'estomac. Je reste plongé dans un brouillard, dans un état comateux. Puis plus rien. Je suis libéré.

PDV Crystal.

Un coup de canon déchire le silence matinal de l'arène. La nuit dernière, il n'y a pas eu de mort. À part Karil, bien sûr. C'est encore rare pour un début de jeux, de voir un carrière mourir si tôt.
Je ne peux pas m'empêcher de songer à la mort de ce tribut inconnu. A-t-il était assassiné par quelqu'un ? Ou par une mutation génétique ? Ou encore une mort naturelle. Hypothermie, déshydratation, empoisonnement, la liste est longue. Quoi qu'il en soit, une légère appréhension naît dans mon estomac.
Nous ne sommes plus que 13. Certes, ça paraît beaucoup. Mais si on enlève les personnes que je ne veux pas voir mourir, le chiffre tombe plus bas, pour arriver à 8. 5 personnes qui me crèveraient le cœurs si elles mourraient. Gleam, Madge, Esta, Hunter, Kaleb. Je ne sais pas où placer Finnick, mes sentiments à son égard son encore confus. Quand à Hunter, c'est troublant de se dire qu'il y'a encore quelques jours je le haïssait.
Et moi bien sûr. Je ne préfère pas mourir tout de suite, même si je sais que ça sera indispensable, pour que mon frère gagne.
Mes pensées me submergent à nouveau, et je me surprend à rêver. Est ce que ça fait mal de mourir ? Qu'est ce qu'il y après ? Vais-je revoir ma mère ? Ou encore Karil ?
Sans m'en rendre compte, les larmes me montent aux yeux, la mort, c'est terrifiant.
Alors d'un battement de cil, je chasse ces horribles songes. Pas question que je sois faible.

Je jette un œil à Hunter, qui, un peu plus loin, astique son couteau. Depuis la conclusion de notre alliance, nous n'avons pas vraiment parlé. Il est vrai que les circonstances ne s'y prêtent pas vraiment, et puis j'ai peur qu'un de nos alliés fassent semblant de dormir, il ne faut pas courir de risques.
Mon regard dévie à présent sur Leven, Laïley et Finnick, quand je vois qu'ils se sont fait réveiller par le coup de canon strident. Personne ne parle, mais ce n'est pas un silence gênant, plutôt comme une marque de respect. Nous avons entendu ce canon la journée d'avant, et c'était pour la mort de notre allié. On dirait qu'en côtoyant la mort, nous devenons moins indifférents à celle ci.

Toujours sans rien dire, nous commençons à remballer nos affaires. Aujourd'hui, un nouveau jour commence. Nous quittons la fausse tranquillité de la forêt pour les montagnes enneigées, seule façon de nous abreuver.
Je n'imagine même pas ce qui nous attend comme pièges pour nous tuer. Je crois qu'il ne vaut mieux pas y songer.
Je suis la première à avoir finis de ranger mes affaires, j'accroche mon sabre à ma taille, espérant ne pas avoir besoin de m'en servir.
D'un regard absolument pas discret, je ne peux m'empêcher de regarder avec envie les couteaux de Laïley. Avec ça, je n'aurais aucun soucis pour m'enfuir de l'alliance, il suffirait que je les prenne par surprise, et en quelques minutes, je les aurait sûrement tous achevé.
Je secoue la tête, en me rendant compte à quoi je suis en train de penser. Tuer des personnes. Certes ce ne sont pas mes amis, et certes ils n'hésiteraient pas à faire la même chose, mais tuer, décider de retirer la vie, c'est loin d'être une décision facile.