Chapitre 8

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N'oubliez pas de me laisser vos commentaires et de me dire qu'elle personnages vous préférez.

Mercredi : Nathalie observait l'écran noir de son téléphone. Pourquoi faillait-il qu'elle déçoive les rares amies qu'elle avait ? Pourquoi avait-elle préféré ces ignobles garçons et ces pét***es à Sébastien ? Elle se dégoutait. Elle ne se comprenait même pas. Sa pauvre grand-mère devait être très déçue d'elle. Si elle était encore là, elle aurait réprimandé sa petite fille. Elle devait avoir honte de Nathalie. Elle aurait dit les lèvres pincées : « Non mais qu'est-ce que tu fais ? Tu voulais un ami prêt à t'aider et tu le laisses s'en aller ! »

Elle revit ses cheveux blancs tirés sévèrement en chignon. Les magnifiques yeux bleus comme le ciel dont Nathalie avait hérités qui la regardaient toujours avec tendresse. A cette époque, elle se fichait d'être admirée, c'était une petite fille entourée de quelques amies. Elle n'en avait rien affaire d'être belle ou mince, elle mangeait plein de chocolats en cachette. Sa grand-mère la surprenait souvent et la grondait. « C'est égoïste, disait-elle, après il en aura plus pour les autres. » Elle aimait se déguiser en princesse et jouer aux barbies. Elle se fichait des garçons. Elle avait de bonnes notes. Son père était souvent absent mais sa mère ne travaillait pas tant et elles jouaient ensembles. Sa mère lui faisait son chignon pour aller la danse. Elle rêvait de devenir ballerine à l'époque comme sa grand-mère. Elles allaient toutes les deux faire les courses et la mère de son père achetait toujours des frites et du ketchup. 

Puis sa grand-mère est morte d'un cancer et Nathalie est entrée au collège. La femme avait souffert. Elle avait enchainé les chimio, les opérations et malgré qu'elle se soit battue toutes ses forces, la maladie avait gagné. Nathalie avait perdu sa grand-mère qu'elle aimait tant. Les élèves de son collège avaient commencé à lui dire qu'elle avait des poils alors elle s'était épilée. Ils lui avaient dit qu'elle s'habillait mal et elle avait changé sa façon de s'habiller. Néanmoins, elle restait forte. Les insultes glissaient sur elle et bientôt, ils choisirent une autre personne à torturer Mais sa mère, bouleversée par la mort de sa belle-mère, avait décidée de plus travailler pour sauver plus de vie. Elle avait donné de l'argent pour les associations de recherches contre les cancers. Nathalie changeait, son père était absent, sa mère était absente, sa grand-mère était morte, les garçons lui tournaient autours... Un jour tout avait basculé, elle était sortie avec ce garçon et puis avec les autres. Elle avait changé et personne ne l'avait vue. Elle avait perdu ses amies. Plus personne ne l'aimait, plus personne ne la protégeait. Elle avait arrêté la danse, elle avait arrêté les chinons et elle avait arrêté de rêver.

Elle ralluma son téléphone et fixa le contact de Sébastien pour empêcher les larmes de tomber de ses yeux humides. Aurait-elle le courage de l'appeler ? Lui demanderait-elle de la pardonner ? Ses lèvres buvèrent la boisson salée de ses yeux.

Sébastien regarda sa chambre en bazar. Il repensa à la veille. Il était temps qu'il change. Tant pis, il fallait qu'il affronte le monde. Il ne pourrait pas toujours se cacher derrière les livres. Nathalie l'avait rejeté, elle avait honte de lui donc il devait changer. Il ne laisserait plus personne lui manquer de respect, ni le manipuler. Elle croyait que ce devait toujours être lui qui s'adapte, et bien, ça allait changer. Il serait franc dorénavant et tant pis si les gens le détestaient. Il prendrait ce travail ingrat. La vérité était dure à dire et elle faisait mal mais elle réveillait.

Première décision, il allait ranger sa chambre. Il décrocha tous ce qu'il y avait au mur et le jeta. Il mit tous ses vêtements à laver. Il sortit un carton et y rangea toutes les antiquités qui trainaient. Il déchira ses rideaux, détruit le piano à queue. Il alla jeter tous les débris et les antiquités à la déchetterie. Il tria ses livres et en jeta la moitié.  Il acheta un pot de peinture et repeignit son lit et sa commode. Il lava ses draps et courus les déposer au secours populaire. Il sortit des draps blancs tout simples  et fit son lit. Ensuite, il passa l'aspirateur et la serpière. Il fit la poussière et nettoya les carreaux. Quand il eut fini, il s'allongea sur son lit épuisé. Il regarda sa chambre sans rideau, sans antiquités avec une commode blanche. La seule chose qu'il avait gardé de son ancienne chambre, c'était cette bibliothèque, maintenant presque vide.

Toc Toc Toc :

-Sébastien ? demanda sa mère

-Oui, répondit celui-ci

-Je peux entrer ? dit-elle d'une voix un peu craintive

Elle avait vu son fils courir partout les bras chargés d'un étrange contenu qu'elle semblait reconnaître. Elle avait décidé de venir s'assurer que son fils n'avait pas fait ce qu'elle pensait. Elle avait très peur d'entrer dans cette chambre.

-Oui

Elle entra et...

-Ah !

Elle plaqua ses mains contre sa bouche, les yeux grands ouverts.

-Ma chérie, ça va ? cria le père de Sébastien alerté par le cri de sa femme

Il monta les escaliers en courant et quand il entra dans la chambre de son fils, il crut qu'il rêvait. Il soupira. Sa femme le regarda. Il posa ses yeux sur fils. Aucune expression. Son fils ne laissait transparaitre aucuns sentiments. Il était comme lui. Solitaire et ne rendait de compte qu'à lui-même. Il n'était pas doué pour parler ou montrer aux gens qu'il les aimait. Ce rôle revenait à sa femme. Il inspira profondément :

-Pourquoi tu as fait ça ? demanda-t-il à son fils

Celui-ci ne répondit pas.

-Mon chérie ? implora sa femme

-Je n'aimais pas ces antiquités et j'ai pensé que comme c'était ma chambre, il fallait qu'elle me plaise. Je n'ai pas utilisé un centime.

Il avait dit cela comme si c'était parfaitement normal qu'il ait jeté la moitié de sa chambre.

-Au moins elle est rangée cette chambre, finit le père de Sébastien

Sa femme le regarda indignée et sortit de la chambre d'un pas ferme. Il sourit à Sébastien et lui fit un clin d'œil. Celui-ci lui retourna son sourire.

Le garçon aimait son père justement parce qu'il ne cherchait jamais à savoir pourquoi. C'était comme ça point et rien n'y changerait. Cependant, Sébastien s'étonnait que sa mère ait abandonné aussi facilement mais c'est vrai que depuis qu'elle avait découvert que son fils se faisait battre, elle insistait moins. Sébastien savait qu'elle se sentait responsable de ce qui s'était passé bien qu'il lui avait répétée plusieurs fois le contraire. Il repensa à ces gars. Sa mère disait tout le temps qu'ils devaient avoir un problème dans leurs familles. Peut-être que Nathalie aussi avait un problème avec sa famille. Sauf qu'elle, elle était fragile. Elle avait besoin de se sentir protéger et aimer. Elle les cherchait dans l'admiration qu'elle suscitait. Sébastien savait qu'il aurait dû l'appeler et la pardonner parce qu'elle ne savait pas mais il ne pouvait s'y résoudre. Il avait besoin qu'elle s'excuse pour lui pardonner. Il avait besoin de savoir s'il comptait plus qu'un bouche-trou comme disait ses camarades de classe.

A cet instant, son téléphone vibra sous son dos. Il décrocha sans regarder qui l'appelait et entendit la voix vacillante et étrangement aigüe de Nathalie :

-Sébastien ?

-Oui

-Ecoute, tu sais pour hier soir... Ben... En fait... Jesuisdésolée.

-Comment ?! Parle plus lentement, j'ai rien compris, expliqua-il sincère

-Je... Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Tu sais, il te regardait comme et moi je et toi alors ben, tu sais et alors tu et maintenant. Je suis vraiment...

La fin de sa phrase fut étouffée par un sanglot.  Sébastien sut qu'il ne pouvait pas lui en vouloir.

- Bouges pas ! J'arrive !

Il ne lui laissa pas le temps de répliquer et raccrocha. Quelques minutes plus tard, il était chez elle. Il entra sans frapper et il la trouva seule dans son salon. Les larmes avaient laissé des traces noires sur ses joues. Mais m**de ! Où étaient ses parents ?!

Il s'assit à côté d'elle sur le canapé en cuir blanc et essuya les trainées noires avec un mouchoir. Elle posa sa tête sur son épaule et ils restèrent comme ça jusqu'à la nuit tombée puis sans rien dire, il rentra chez lui. Il mangea avec ses parents qui ne lui posèrent aucune question. Il monta se coucher dans sa nouvelle chambre mais il ne réussit jamais à dormir. Il voyait Nathalie, seule, dans sa grande maison de poupée.

Il avait peur pour elle et surtout, il était en colère contre ses parents. Que faisaient-ils ? Ne voyaient-ils pas que leur fille était malheureuse ?

Nathalie & SébastienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant