Chapitre 11

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Les cours allaient bon train. Et Mick faisait son possible pour ne pas accumuler du retard dans ses cours. Les révisions, il les faisait au moins quatre fois par semaine. Il aurait voulu les faire sept jours sur sept mais ses allées et venues entre la maison et le campus ne lui permettaient pas d'atteindre cet objectif.

En ce moment, le plus important pour lui était de se concentrer sur ses études et mettre tout le reste en arrière plan. Ceci dit, c'était plus facile à dire qu'à faire. Car malgré son acharnement à ne pas penser à Rufus, il fallait toujours, d'une manière ou d'une autre, que quelque chose même de négligeable le lui rappelât. Outre le fait que Rufus monopolisait souvent ses pensées il y avait maintenant Bart qui ne cessait de l'appeler dernièrement pour un oui ou pour un nom. Il l'avait d'ailleurs déjà invité à maintes reprises mais Mick avait toujours prétexté soit un cours de rattrapage ou encore une obligation familiale de dernière minute. En parlant d'obligation familiale, il avait promis à sa mère qu'il lui rendrait visite ce week-end. Ça faisait un moment qu'elle le réclamait et Mick avait peut-être aussi besoin de changer de cadre. Ça ne pourrait que lui faire du bien se dit-il. Il décida d'ailleurs d'appeler sa mère pour la rassurer de sa visite.

- Allô maman ! Bonjour.

- Bonjour Micky, Tu es en route je suppose.

- Pas encore maman. En fait pas aujourd'hui. Nous sommes vendredi et ...

-Je pensais que tu venais passer tout le week-end avec ta maman dit sa mère avec un air de reproche.

- En fait maman j'ai juste dit que je passerais te rendre visite ce week-end et rien de plus.

- Je vois que ton père s'est chargé de vous éloigner de moi !

- Ne sois pas paranoïaque maman. Papa n'a rien à y voir. Il se trouve que je suis très pris dernièrement. C'est tout. Mais c'est bon je viens demain dès la première heure et je rentre dimanche soir ça te va? ajouta Mick sur un ton qui se voulait rassurant.

- C'est déjà un début je trouve. C'est que tu me manques. Je sais que tu es un grand garçon maintenant mais pour ta maman tu ne seras jamais assez grand.

- C'est ce que je constate. Mais ça n'est pas grave maman j'aime savoir que je te manque autant et pour tout te dire c'est réciproque.

- Arrête Micky tu vas me faire pleurer.

- D'accord je suppose que c'est trop d'émotion pour toi. Je vais te laisser maman je ...

- je te fais quoi à manger pour demain?

- Quelque chose de bien en tout cas. Je n'ai pas d'exigences particulières.

- Alors je tâcherai de faire tout ce que tu aimes.

-Je te fais confiance maman. Aller je dois raccrocher.

-D'accord Micky à demain.

Mick raccrocha avec un grand sourire aux lèvres. Sa mère était allée jusqu'à penser que son père avait quelque chose à voir avec ses reports incessants de visite à celle-ci. Mais bon ! tout était arrangé et sa mère semblait maintenant pleinement ravie et rassurée de sa visite prochaine. Mick reprit sa concentration et décida de s'attaquer au dernier chapitre de marché financier qu'il avait vu. Il n'y avait rien à dire ce cours l'intéressait au plus haut point.

Plus d'une semaine déjà et pas un seul appel de Luther. Se pourrait-il que l'incident de la dernière fois dans l'ascenseur l'ait refroidi? Rufus commençait sérieusement à s'inquiéter. Non qu'il voulait voir Luther absolument, mais il voulait plutôt se rassurer et savoir que leur collaboration tenait encore. Luther ne lui avait plus proposé de clients depuis un moment et si les choses continuaient dans cette voie, ses finances en prendraient un coup sans aucun doute. Il comprenait à présent l'insistance de Khaleb sur le fait qu'il devait se trouver un boulot beaucoup plus conventionnel et surtout quelque chose de stable. En y repensant, s'il avait relaté à Khaleb l'incident de l'ascenseur, certainement que ce dernier aurait définitivement mis une croix sur lui. Rufus l'avait d'ailleurs appelé plus de deux fois cette semaine, mais à chaque fois il n'avait pas pu le voir : Khaleb était passé de temporaire à permanent et il n'avait plus une minute pour lui tellement le restaurant était toujours plein à craquer. Rufus avait pourtant insisté mais rien n'y avait fait. Khaleb n'avait pas pu se libérer pour ne serait-ce qu'une demi-heure. Pour finir Rufus s'était contenter de ces conversations téléphoniques mais n'avait pas manqué cependant de le charrier sur la clientèle sélecte qui le retenait en otage au restaurant.

Dépravés...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant