La nouvelle.

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PDV Denitsa:

Il était 01h15, je suis en ce moment même dans la salle d'attente d'un hôpital. J'ai réussi à trouver la force de prendre mon téléphone et d'appeler une ambulance.
Ils ont transportés Rayane de toute urgence en signalant que c'était " un cas critique " et qu'il fallait tout de suite l'opérer.

Ça faisait depuis environs 01h30 que j'attendais ici. Ça puait la mort, l'inquiétude et la souffrance. Je voyais des médecins annoncer à des familles que leur fils, leur mari, ou même leur grand mere était décéde. J'entendais des hurlements et des pleurs sans cesse, je voyais tout simplement une vie se détruire. Une mère qui pleure son enfant, un mari qui pleure sa femme, un frère qui pleure sa sœur, une grand mère qui pleure son petit fils, c'est tout ce que je voyais depuis que j'étais arrivée et je ne voulais pas être la prochaine sur la liste.

J'avais appelé la famille de Rayane, ainsi que nos amis. Christian et Guillaume m'avaient rejoins à l'hôpital, je ne voulais pas être seule au milieu de toutes ces âmes perdus.

Plus les minutes passaient, plus  l'angoisse grandissait. Je me demandais ce que je foutais la. Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Pourquoi cet ordure a décidé de saccager nos vies comme ça ? Pourquoi ? Cette question qui revient sans arrêt et qui me bouffe, j'avais une telle rage en moi, que j'avais envie d'exploser, de prendre des vases et de les jeter, de taper sur des murs, de lancer des chaises, de tout casser juste pour exprimer toute la haine qui sommeil en moi. Mais au lieu de ça je pleurais, parce que la tristesse prenait le dessus sur tout, et je ne voulais pas perdre une nouvelle fois quelqu'un, et surtout pas l'homme de ma vie. J'ai déjà perdu mon papa, je ne veux pas perdre Rayane. Surtout que c'est ma faute tout ce qui se passe. Il s'est sacrifié pour moi, il a fait ça pour me protéger et voilà où nous en sommes. Je culpabilise tellement de ce qu'il s'est passé, que je m'en voudrais toute ma vie si Rayane ne s'en sortait pas ce soir.

Je revoyais encore ces images, ces terribles imagines. Elles tournaient en boucle dans ma tête, me causant un affreux mal de crâne.
Et putain qu'est ce que j'ai mal bordel.

Guillaume et Christian essayaient de me rassurer du mieux qu'ils pouvaient, mais je n'arrivais même pas à leur esquisser un simple sourire, qui est si facile à faire d'habitude. Mais là c'était impossible. J'avais perdu ma joie de vire, mon bonheur.
J'étais éteinte.


Médecin: " Vous êtes les proches de Rayane ? "

En entendant son prénom prononcé, je releva la tête et me précipita vers le médecin.
C'était le moment que je redoutais le plus, car en fonction de ce qu'il allait m'annoncer, ma vie pouvait devenir un véritable cauchemar, et alors je perdrais à jamais mon sourire.

Moi: " Je vous en supplie annonçait moi une bonne nouvelle. "

Les larmes me montaient et je n'en pouvais plus d'attendre.
J'avais peur. Je tremblais, mais j'essayais de rester forte.
Christian et Guillaume m'avaient rejoins et me tenait la main.

Médecin: " Je ne sais pas si je pourrais qualifier cela de bonne nouvelle, mais si ça peut vous rassurer il est actuellement en salle de réveil dans un coma profond. L'opération s'est plutôt bien passée, mais le poumon est gravement touché. Il lui faudra une greffe parce que la balle a totalement perforée l'organe qui est dans un état critique. Nous l'avons place dans un coma artificiel pour ne pas qu'il souffre, mais il n'est pas en danger. Ce coma dure 3 jours, après nous déclencherons la machine qui lui permettra de se réveiller. Nous l'avons placer sur la liste d'attente pour des dons d'organes, mais ne vous inquiétait pas, il est sortit d'affaire. Nous avons la chance d'avoir un très très large réseau, ce qui fait que nous avons souvent des organes neufs à disposition, je vais appeler des collègues pour savoir si un poumon est en stock, si tout se passe bien, l'opération aura lieu dans 2 jours. Si vous souhaitait qu'il se réveille, je peux enlever la procédure du coma artificielle, mais dans ce cas là il sera certainement très fatigué et en manque d'énergie, et il ne pourra pas parler puisque son poumon lui coupera net le souffle. Donc, dite moi. "

À l'écoute de ces mots je me suis mise à pleurer. Ce n'était pas des larmes de tristesse, mais des larmes de joie. Il était sortit d'affaire, et allait vivre, et c'est tout ce qui m'importait.

Je décida de laisser Rayane dans le coma artificiel parce que je pense que c'est la meilleure des choses à faire pour lui.
Les visites étaient acceptées jusqu'à 02h du matin.
Guillaume et Christian rentrèrent chez eux en me rassurant une dernière fois, puis, je partis avec le docteur.

Après quelques minutes, j'étais face à la porte de sa chambre. Les infirmières l'avaient déplacé dans une chambre rien qu'à lui, et non en salle de réveil.
Le docteur me salua et me laissa devant la porte. Mais j'avais peur de rentrer, peur de le voir dans un lit d'hôpital branché à des milliers de câbles.


PDV Rayane:

Je ne savais plus où j'étais.
La dernière chose dont je me souvenais était que je me trouvais à Disneyland avec Denitsa, et qu'un homme me tira dessus.

Je me souviens des cris de Denitsa hurlant mon nom, me secouant de toutes ses forces et pleurant à chaudes larmes.

Je me souviens qu'elle est posée sa tête sur moi, et qu'une de ses larmes avait coulée sur ma joue.
Je me souviens de ces déclarations, où elle disait qu'elle m'aimait et qu'elle ne pouvait pas vivre sans moi si je partais.

Je me souviens de la sirène de l'ambulance venu pour me chercher, et encore une nouvelle fois des pleurs de Denitsa.

J'avais tellement envie de la prendre dans mes bras et de ne plus la lâcher, lui dire que j'étais là et que je ne la laisserai jamais tomber. Mais j'étais bloqué. Je ne pouvais pas bouger, rien dire, rien faire. C'est comme si mes membres étaient enchaînés et qu'une force supérieur contrôlait tous mes faits et gestes.

Et puis après trou noir. Je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé.

Je viens à peine de reprendre mes esprits, et je me retrouve dans un lit d'hôpital avec une machine faisant un bruit infernale. Je ne pouvais pas parler, je ne sentais même pas ma cage thoracique faire son travail, c'était comme si je ne respirais plus.

J'entendais tout ce qu'il se passait autour de moi. Les discussions des infirmières, des cris d'enfants provenant de l'extérieur et même la télévision. 

Soudain, j'entendis des bruits de pas dans ma chambre, et une petite voix familière me fit sourire, intérieurement.
C'était Denitsa.

Rayane&Denitsa: une évidence.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant